Le Luxembourg a-t-il la moindre chance de déranger une impressionnante Serbie dans son envie d’aller au Qatar, ce samedi soir (20h45) ?
Voit-on la Serbie plus grande qu’elle n’est ? Ce ne serait pas la première fois que les suiveurs de la sélection nationale se trompent sur un adversaire, ou plutôt sur les capacités des Roud Léiwen à l’embêter mais après la démonstration (4-1) des Tadic, Milinkovic-Savic et autre Mitrovic à Belgrade, en septembre, on ne donne pas énormément cher de la peau du Luxembourg, au retour. Notamment parce que les attaquants serbes sont en pleine bourre dans leurs clubs respectifs (un peu comme Sébastien Thill à Tiraspol, Olivier Thill au Vorskla ou Chistopher Martins à Berne, quoi… mais à un niveau supérieur), mais aussi parce que l’actuel 2e du groupe A, déjà bien déçu d’avoir raté l’Euro, ne voudrait pas aussi avoir à passer par les barrages pour se rendre au Mondial. C’est trop risqué.
Aucune chance donc ? Luc Holtz relativise : «Ce jour-là, eux étaient très forts et nous… pas mauvais, mais disons moins bien. Pas à la hauteur de ce qu’on avait montré trois jours plus tôt (NDLR : contre l’Azerbaïdjan) sur un match où on devait être à fond et alors qu’eux étaient en récup (NDLR : contre le Qatar, en amical). On n’était pas partis sur un pied d’égalité. Là, si.»
Toujours invaincus… pour l’instant
Égalité de fraîcheurs physique et mentale, peut-être, mais pas de profondeur de banc. Les suspensions infligées à «Kiki» Martins et Gerson Rodrigues à l’issue du match aller laissent songeurs sur l’agencement de ce calendrier qui permet aux Serbes de profiter du fruit des fautes commises par les Roud Léiwen contre eux. «Ce sont nos deux meilleurs joueurs dans l’attaque et dans le pressing. Les avoir ou ne pas les avoir, c’est une énorme différence», même si cela n’a pas empêché le Grand-Duché de mettre le Qatar en énormes difficultés sans ces deux cadres il y a un mois (1-1).
Mais l’invité d’honneur du groupe A a beau être champion d’Asie en titre, il n’a pas du tout la même envergure que la Serbie et il faudra un sursaut de rigueur évident par rapport à la prestation entrevue au stade Rajko-Mitic. La variabilité du jeu des hommes de Dragan «Pixie» Stojkovic laisse en effet le sélectionneur un peu songeur. «Si on renforce les couloirs, ils vont nous prendre par l’axe, si on bouche l’axe, ils vont aller nous chercher sur les côtés. On va connaître des situations de stress.» Il n’y a pas de bonne façon de contrer cette équipe de stars si ce n’est en étant encore plus sérieux que jamais et avec cet objectif un peu fou : rester invaincu au tout nouveau stade de Luxembourg. «Je l’espère, pouffe Holtz. Si on y arrive, cela voudra dire qu’on a réussi un très joli exploit.» Et que le sort du groupe A vient de basculer.
Julien Mollereau