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Foot : les Luxembourgeoises inscrites aux qualif’ du Mondial-2023, «un saut dans l’inconnu»


C'est une première pour les Lionnes rouges, 110e nation mondiale du football. Mais il faut bien se lancer ! (Photo : FLF).

La FLF a inscrit son équipe dames pour les éliminatoires du Mondial-2023. C’est la première fois dans l’histoire…

Le 30 avril prochain, aura lieu le tirage au sort des éliminatoires du Mondial-2023 en Australie et Nouvelle-Zélande. Le Luxembourg y sera, après une décision historique de son conseil d’administration. Les rencontres, dans le cadre de groupes à cinq ou six nations, se dérouleront du mois de septembre prochain à septembre 2022.

Quel a été l’élément déclencheur de cette inscription?

Dan Santos : L’élément déclencheur ? Mais c’est juste la conséquence logique d’une année de travail, d’une année de progrès. À un moment, il faut franchir le pas et pour ça, il n’y avait pas d’autre choix. On pouvait continuer à s’entraîner comme ça pendant des années mais au bout d’un moment, il faut des objectifs.

Les entraînements, pour vous, au CFN, comment cela se passait-il?

Normalement puisque nous sommes considérés comme sportifs d’élite. Donc tous les lundis et mardis avant que les filles ne retournent dans leurs clubs pour préparer leurs matches.

Les estimez-vous prêtes pour relever un tel challenge?

Non, ce n’est pas la bonne question. La bonne question, c’est Quand seront-elles prêtes?. Et la réponse est : on ne saura jamais si on ne le fait pas. Si on m’avait demandé ça il y a un an, j’aurais dit non, si on me le demande aujourd’hui, je dirais que oui. On voit la dynamique, on voit qu’elles ont envie et qu’elles ont beaucoup travaillé pendant le confinement. Si bien qu’aujourd’hui, je suis très confiant : c’est le bon moment.

Et donc, la FLF a senti qu’il était temps de communiquer sur cet instant historique?

C’est vrai qu’il nous faut une inscription mais en fait, comme pour les hommes. Sauf qu’on ne s’est jamais posé la question les concernant. Le but, c’est que dans quelques années, on n’ait plus à se poser la question pour les dames. Presque toutes les nations européennes sont inscrites à ma connaissance. Il n’y a plus, je crois, qu’Andorre et Saint-Marin qui ne le soient pas. On était un des derniers pays à ne pas l’être. Et au Mondial, il y aura 32 équipes qualifiées.

Et pour se préparer…

On aura un amical le 11 avril contre le Liechtenstein et un autre le 12 juin face au Cap-Vert.

On doit le faire, même si ça fait mal

Mais lors de ce tirage, vous risquez d’attraper du beaucoup plus lourd, non?

Exact. On peut se retrouver contre l’Allemagne, la France… Et nous, on est 110e nation mondiale. C’est donc une lourde responsabilité que nous prenons. Est-on prêts? On aurait pu faire des amicaux pendant deux années de plus mais je crois qu’il faut en passer par cette case, celle où l’on risque de souffrir. Comme il y a 15-20 ans pour les hommes. C’est un saut dans l’inconnu. Mais quand je vois leur volonté et leurs progrès… je sais que c’est le bon choix. Et puis je suis persuadé que dans le groupe dont nous hériterons, il y aura aussi des matches où nous serons compétitifs. On verra bien au tirage.

Le conseil d’administration s’est-il laissé facilement convaincre?

Cela ne s’est pas fait comme ça, d’un seul coup. Il a fallu trois ou quatre réunions, sur plusieurs semaines, avec Carine Nardecchia (NDLR : responsable du football féminin à la FLF), Joël Wolff, Paul Philipp… On s’est tous ensemble demandé si c’était le bon moment. Moi j’ai répondu oui et eux m’ont dit qu’on devait le faire, même si ça fait mal. Le président nous soutient à 100 %.

Ce qui sous-entend, aussi, accepter l’investissement que cela représente.

Paul Philipp m’a dit qu’il n’était pas question de regarder ce genre de détail. Il a dit que ce n’était pas une question d’argent, qu’on y allait.

Si vous deviez définir votre état d’esprit actuel, en un mot?

Enthousiaste.

Entretien avec Julien Mollereau