Le Fola ne verra théoriquement pas les poules de Conference League. Sa défaite jeudi contre le Kairat Almaty (1-4), décevante, est pourtant riche en enseignements. C’est en tout cas ce que l’on devine dans les propos du coach eschois, Sébastien Grandjean.
La défaite nette et incontestable subie lors du match aller des barrages de la Conference League, face au Kairat Almaty (1-4), au stade Josy-Barthel, a quasiment sonné le glas des espoirs eschois dans la compétition. Lucide même s’il reste combatif, le technicien eschois dit les choses avant que ses gars n’en finissent au Kazakhstan la semaine prochaine mais, surtout, qu’ils reprennent leur bâton de pélerin en Division nationale.
Comment faut-il se sentir après un match comme celui que vous venez de vivre contre le Kairat Almaty ?
Oh il y a eu plusieurs choses dans ce match. Une entame parfaite. On joue, on sent qu’ils sont embêtés par notre bloc médian. On a la chance de faire 1-0 mais il y a ce ballon que Gilson (NDLR : Delgado) rend directement à l’adversaire et alors on commence à reculer. Notre défense, inconsciemment, a reculé. Je me suis pourtant démené pour leur dire de remonter. Et en rentrant aux vestiaires, alors que le moral était à zéro, je leur ai dit mon agacement devant notre manque d’agressivité qui revient de temps en temps. C’est l’un des autres enseignements : on manque de personnalité. Quand on a été menés, on a joué petit bras, on a été faibles mentalement et ça, ça m’énerve. Alors oui, on a essayé des choses et on aurait pu mettre un ou deux buts de plus en toute fin de match, mais on aurait pu aussi en prendre trois ou quatre de plus.
Que faut-il retenir, malgré tout, de positif ? Il y a toute une campagne très positive avant cette rencontre…
C’est ça, il y a quatre victoires et c’est quand même incroyable, même si on a eu un peu de chance au retour contre Linfield. Mais on parle là d’une équipe très jeune, sans expérience, en construction, qui a débuté par exemple la rencontre face au Kairat Almaty avec une attaque totalement renouvelée. Attention, on a les yeux grands ouverts : on a beaucoup de lacunes et on doit travailler. Mais ce travail, on ne peut finalement le commencer que maintenant.
Quelles sont les limites du moment les plus évidentes ?
Ce qu’on ne peut pas faire comme la saison passée, c’est introduire la folie. Et je ne parle pas de la Coupe d’Europe hein! Même en DN on doit faire attention. On n’a pas d’autres choix que d’être extrêmement structurés. On s’en est rendu compte en se retrouvant confrontés à la réalité du monde professionnel.
Cernez-vous aujourd’hui un peu mieux la qualité des « paris » que vous avez pris en termes de joueurs ?
On y voit plus clair, oui. Mais si je prends un seul exemple, par exemple Omosanya. Lui, ce n’est pas un travail, c’est un chantier. Il faudra qu’il apprenne vite, mais qu’on soit patients. Il lui faudra de la qualité mentale pour y arriver. L’Europe, c’était un niveau trop élevé pour lui. Il n’aurait pas dû avoir autant de temps de jeu, mais Caron n’était pas suffisamment prêt.
À Almaty, on doit faire preuve de fierté. On est parvenus à un stade où tout le monde regarde les résultats
Le club a gagné un peu d’argent ces dernières semaines. Allez-vous recruter un joueur d’ici à la fin du mercato ?
Oui, justement un attaquant de pointe, si une opportunité se présente. On a des pistes.
On est d’accord sur un point quand même : aujourd’hui, le staff ne continue à agiter la possibilité d’un exploit au Kazakhstan que pour rendre ce voyage asiatique supportable aux joueurs ?
Il y a de grandes chances que cela soit fini. Nos chances sont… disons de 1 sur 100. On s’est retrouvés face à nos limites structurelles et de cadre. On ne peut pas recruter comme tout le monde. Mais à Almaty, on doit faire preuve de fierté. On est parvenus à un stade où tout le monde regarde les résultats. Les joueurs doivent penser à ça, au fait qu’ils seront aussi, individuellement, peut-être surveillés. On sera donc très sérieux. Et puis des fois, c’est le football, il y a des histoires folles. Et personne ne pourra me dire le contraire.
Après vous être avoué déçu de ne pas avoir vu Luc Holtz sélectionner Dejvid Sinani en fin de saison dernière, imaginez-vous Diogo Pimentel appelé pour les prochains matches de la sélection ?
Oh je ne parie plus sur les choix du sélectionneur. Mais quand je regarde les joueurs dont il dispose au poste et les lacunes de relance sur lesquelles Diogo doit encore travailler, c’est peut-être un peu tôt.
Entretien avec Julien Mollereau