Avoir l’assurance de pouvoir aligner leurs recrues dès le 7 février change absolument tout au mercato des clubs de BGL Ligue.
À peine de retour sur les terrains, les clubs de BGL Ligue sont déjà sérieusement en train de s’agiter… en coulisses. Ils étaient pourtant nombreux, en fin d’année, à dire et redire qu’ils seraient prudents comme jamais cet hiver. Par manque d’argent d’une part, par manque de visibilité sur l’avenir d’autre part : peuvent-ils en effet décemment se payer le luxe d’avoir de nouveaux contrats à honorer jusqu’à l’été alors que l’on n’est même pas encore sûr que le coronavirus laissera la saison aller à son terme? Le risque existe.
Pas mal de clubs cherchent ainsi à dégraisser quelque peu. Et beaucoup avaient été surpris de voir Wiltz, par exemple, frapper si tôt en faisant deux recrues avant même les fêtes de fin d’année. Alors voir les premiers (gros) transferts tomber avec une telle régularité en dit finalement long sur l’aspect ambigu de la situation. L’intégralité de la BGL Ligue a intégré le fait que, passé le cap de la 15e journée, la FLF gèlerait le classement et se fierait aux positions pour désigner le champion, les européens et les descendants. Ce n’est donc pas forcément un marathon qu’il faudra courir, mais potentiellement un sprint dans lequel le droit à l’erreur sera limité et qui nécessite de se renforcer pour mettre toutes les chances de son côté.
Dans cette affaire, les clubs attendaient toutefois d’avoir une certitude, qui n’était pas courue d’avance; l’assurance qu’ils pourraient se servir de leurs potentielles recrues avant la fin de la phase aller, qui ne surviendra que le 7 mars, la 16e journée, début des matches retours, étant prévue trois jours plus tard.
Ils ne pouvaient pas les payer deux mois sans jouer
Ces dernières années, c’est en effet un des mantras de la fédération par souci d’équité : la période des transferts n’intervient qu’après la fin de la phase des matches allers pour éviter les changements trop radicaux dans les effectifs (encore que, avec deux arrivées tolérées seulement…), ce qui modifie les rapports de force d’une phase sur l’autre. Un principe intenable en 2021, puisqu’il faudrait sinon accepter l’idée de voir les clubs payer des joueurs pendant deux mois (janvier et février) sans même avoir la possibilité de les aligner, alors que le seul mois de février comptera cinq journées de championnat officielles, sans compter les matches en retard. C’est bien pour cela qu’aujourd’hui, la décision de la FLF d’autoriser les recrues à entrer dans le bal dès le 7 février et la 10e journée change beaucoup de choses. Elle a ainsi décidé Hostert à rapatrier Greg Adler de Hesperange, ou encore, depuis hier, Niederkorn à enrôler Ryan Klapp en provenance du F91 (lire ci-contre). Tous deux auront l’occasion unique de disputer avec leur nouvelle équipe la bagatelle de plus de deux tiers de saison et de peser vraiment concrètement. Quitte à ce que les adversaires qui seront les leurs, lors des trois premières semaines de compétition, se sentent désavantagés par rapport à ceux qui ont croisé leur route en 2020.
Julien Mollereau