Accueil | Sport national | Fola / Zagreb : c’est l’heure de l’exploit !

Fola / Zagreb : c’est l’heure de l’exploit !


Camerling et ses coéquipiers du Fola ont fait chuter Simunovic et Zagreb à l'aller. Mais attention, le Dinamo a encore largement le temps de se relever. (photo Renato Brandjolica)

Après son nul à l’aller en Croatie (1-1), le Fola Esch est à 90 minutes d’un premier exploit retentissant sur la scène continentale. En jeu ce mercredi soir (20h, stade Josy-Barthel) face au Dinamo Zagreb qui reste grand favori de ce 2e tour de Ligue des Champions : quatre nouveaux matches européens dont un duel très jouable contre des Norvégiens.

Alors que Stefano Bensi continue d’alimenter le doute sur sa capacité à participer à ce match retour, Jeff Strasser va devoir trouver un suppléant à son capitaine, Ronny Souto, expulsé à l’aller: le recentrage d’Ahmed Rani, ou la grande première de Fouad Rachid?

Le 24 juillet 2012 dans la Red Bull Arena de Salzbourg et le 25 juillet 2013, au Galgenwaard Stadion d’Utrecht, il s’est passé quelque chose. Une incroyable folie a tout emporté y compris les certitudes de deux équipes professionnelles programmées pour rejoindre les phases de poules de leurs Coupes d’Europe respectives.

Les deux fois, avec le F91 en Ligue des champions d’abord et avec le FC Differdange 03 en Europa League ensuite, Jean-Philippe Caillet, le nouveau directeur sportif du FCD03, est sur le terrain. Lui presque mieux que personne, sait ce qu’il faudra au Fola ce soir, pour rejoindre ses deux anciens clubs dans la légende de ce début de XXI e siècle tellement réussi pour les clubs grand-ducaux : « Il faut faire abstraction de l’aller. Ce n’est pas facile, mais c’est important de faire le vide. Même si tout le monde le sait, il est utile de le rappeler dans le vestiaire avant le match, parce que ça fait toujours du bien à entendre. Puis il faut reprendre les mêmes règles qu’à l’aller : organisation, solidité, opportunisme .»

Voilà donc, à son tour, le Fola au pied de son Everest. On ne peut pas lui éviter de lui redonner la liste de ce qui l’attend en cas d’exploit face à ce Dinamo Zagreb qu’il a furieusement enquiquiné à l’aller (1-1) de par son organisation : jeudi, à 21h45, entre deux giclettes de champagne, il pourrait être en train de se chercher en catastrophe un avion et un logement à Molde pour son match retour du 3e tour du 4 août, de se demander d’ailleurs s’il n’y a pas lieu d’annuler sa reprise en championnat à Differdange (prévue le 1er août), et puis tiens, tant qu’on y est, de se dire que, quoi qu’il lui arrive face aux Norvégiens, il sera de toute façon reversé en Europa League, aux portes de la phase de poules. Et optionnellement que tout ça, ça en fait de l’argent dans les caisses du club.

«Il faut réveiller certaines choses à l’intérieur»

Oui mais avant, il y a 90 minutes à jouer. Et c’est long, 90 minutes, face à une équipe qui continue, sûre de sa force (réelle) de claironner qu’elle est « persuadée de voir le 3e tour », comme l’a dit mardi Pivaric sur le site internet du Dinamo. Et il n’y aura pas Souto, le patron, mortifié d’avoir à suivre ce match en tribunes après son rouge sévère pour un tacle douteux au stade Maksimir. Ni peut-être Bensi, qui avait toujours mal aux adducteurs mardi.

Mais avec vraisemblablement Rani recentré, puisque son staff l’a essayé à l’intérieur de la ligne de quatre devant Payal durant les matches amicaux. Et avec cette causerie de Jeff Strasser qui a tellement impressionné les joueurs à Zagreb puisqu’ils en parlent encore. « C’est toujours important la causerie, reconnaît le technicien, qui se plaît à rappeler que son staff œuvre quotidiennement à faire progresser l’équipe dans le domaine psychologique. Il faut y dire des choses différentes de d’habitude pour réveiller certaines choses à l’intérieur des joueurs. Il faut les sensibiliser au fait que leurs qualités sont là et les amener à 200 % .»

Il faudrait inventer un instrument pour savoir à combien de pourcents le F91 et Differdange étaient en 2012 et 2013. Et si 200 %, c’est suffisant… Parce que Molde, c’est encore très loin, et après la perfection servie il y a une semaine, c’est encore ce qui sera requis ce mercredi soir au stade Josy-Barthel.

Julien Mollereau

Exploit, mode d’emploi

Thomas Hym : À l’aller, il a été sobre sur les rares frappes cadrées et surtout, très important, dans les airs pour soulager la défense. À retrouver.

Massimo Martino : Avec Pjaca, il aura affaire à un client qu’il ne maîtrisera pas sans l’aide de Hornuss ou Payal. Il va devoir se montrer plus tranchant pour prendre l’ascendant et priver le Dinamo d’un pion important.

Julien Klein : Il a renvoyé un sentiment de sérénité contagieux de par son attitude et ses duels gagnés. Un joueur psychologiquement important.

Erwan Martin : Très souvent bien placé pour les interventions de dernière minute. S’il a moins de travail qu’à l’aller, on ne s’en portera pas plus mal.

Mehdi Kirch : Il a été très attentif, à l’aller, à se souvenir de son rôle avant tout défensif. Gare aux changements d’ailes dans son dos, qui ont failli faire mal en première période au stade Maksimir.

Ben Payal : Devra se réarmer de courage pour couper Pjaca et Soudani quand ils vont repiquer, et surveiller Rog, dangereux quand il a du champ.

Julien Hornuss : Son aisance technique et sa vitesse pourraient mettre en danger son ailier, en contre. Mais il un gros boulot défensif à abattre avant tout.

Jakob Dallevedove : En l’absence de Souto, LE grand patron technique de l’entrejeu qui va distribuer. Le rendement offensif commence par lui.

Ahmed Rani : Vraisemblablement recentré, il va devoir se servir de sa vivacité pour se projeter vite vers l’avant quand ce sera nécessaire. Car les contres seront un élément à bien gérer ce soir.

Emmanuel Françoise : Plein de bonnes intentions à l’aller, il lui a juste manqué la concrétisation. On lui souhaite d’être en confiance.

Samir Hadji : Sa mission ne va pas varier d’un iota : être un point d’ancrage 90 % du temps et saisir l’opportunité si elle se présente.

Lire aussi : Hooligans croates : la police grand-ducale demande un renfort de stewards