Après une coupure survenue après les courses flandriennes, Alex Kirsch est de retour en compétition avec son équipe Stölting avec la Flèche du Sud.
On vous aurait davantage imaginé vous voir aligné sur les Quatre Jours de Dunkerque que sur la Flèche du Sud, non ?
Alex Kirsch : Oui dans un autre contexte, sans doute. Les étapes m’y sont plus favorables, mais il s’agit pour moi de ma reprise, donc c’est mieux de travailler sur des épreuves comme la Flèche du Sud avec des montées. Cela me permet également de me projeter vers le Tour de Luxembourg, en juin. Et c’est à domicile.
Vous connaissez bien la Flèche du Sud. À votre avis, quelle est la meilleure façon de l’appréhender ?
Il faut être attentif dès le premier jour. Mais cela ne veut pas dire non plus qu’il faut rouler de manière très agressive. Sans prologue, il risque de ne pas y avoir de vrai leader au soir de la deuxième étape si ça arrive au sprint dans les deux premières étapes comme c’est probable. Ces deux premières étapes seront stressantes. Avec des équipes de six coureurs, ce n’est pas facile de prendre la course en main. Il faudra faire preuve de vigilance. Mais après la 3e étape, on aura une idée des forces en présence.
La nouvelle réglementation qui autorise les équipes de deuxième division comme la vôtre (au nombre de trois au maximum pour des épreuves 1.2 ou 2.2) de vous aligner dorénavant dans ce type de courses fera de votre équipe Stölting, comme de l’équipe australienne Drapac, les équipes à battre, non ?
Sans doute mais ce serait une erreur car nous, comme je l’ai expliqué, on reprend tout juste la compétition. On sera à 90% alors que bien des équipes continentales (3e division) seront elles à 100%. Et en plus, la Flèche du Sud est très renommée.
Pourquoi à votre avis ?
Il suffit de lire le palmarès. On n’y trouve que des bons coureurs qui ont fait leurs preuves chez les pros. Tout le monde sait ça et à l’instar du Tour de Normandie ou le Tour d’Alsace, par exemple, la Flèche du Sud est une course connue par les directeurs sportifs des équipes pros. C’est toujours un costaud qui gagne.
Côté luxembourgeois, quelles seront les coureurs à suivre ?
J’imagine qu’un jeune comme Tom Wirtgen sera très motivé.
Vous avez reconnu les étapes ?
Oui et c’était très intéressant. Je ne connaissais pas bien le final de la 3e et de la 4e étape, à Warken puis à Echternach. C’est bien d’avoir une idée en tête.
Votre avis ?
À Warken, je vois un groupe d’une vingtaine de coureurs en découdre au sprint. Le circuit d’Echternach n’est pas trop long, mais il n’y a que quatre kilomètres pour rejoindre l’arrivée après la dernière bosse. Ce sera une étape difficile à contrôler.
Revenons à vous et à votre début de saison. Vous retenez quoi ?
Sur mes objectifs, j’estime avoir bien géré et tout cela me donne des idées pour les années prochaines (il avait pris la 15e place finale des Trois Jours de la Panne). Je retiens notamment mon échappée à Waregem (dans À travers la Flandre) où je faisais partie de l’échappée matinale, mais où je suis parvenu à résister ensuite avec le retour des gros meilleurs (il avait en effet terminé 29e).
Une anecdote ?
Oui, après le retour du peloton, je souffrais, puis je me suis retourné et j’ai croisé le regard de (Greg) Van Avermaet. Il souffrait beaucoup lui aussi. Ça m’a donné le moral et ça a aussi changé ma façon de voir les choses. Je sais aujourd’hui que lorsque c’est dur pour moi, c’est dur pour tout le monde. Par exemple, ensuite, la première étape des Trois Jours de la Panne était très dure. Mais j’ai pensé à ça et je suis même parvenu à attaquer dans le final.
C’est dans ces courses flandriennes que vous vous exprimez le mieux, non ?
Oui, c’est clair. La saison prochaine, j’espère qu’on sera au départ de classiques comme le Grand Prix E3 et bien sûr le Tour des Flandres.
Entretien avec Denis Bastien