Le coureur belge Gianni Marchand (27 ans) a assuré son succès final dans l’ultime étape, dimanche à Esch. Il devrait profiter de son bel état de forme pour briller sur le prochain Tour de Belgique.
Il habite près de Bruges, pas loin de la côte belge. «Je m’entraîne beaucoup sur le plat en bord de mer. C’est très bien car il n’y a pas beaucoup de trafic mais beaucoup de vent», raconte Gianni Marchand, le vainqueur de l’édition 2018 de la Flèche du Sud. Ce coureur flamand aime les parcours escarpés. «Je ne suis pas un fan des pavés, mais les bordures, c’est dans mes veines. Je pèse 62 kilos pour 1,80 m, donc je passe bien les bosses», précise-t-il.
Vous venez de remporter la Flèche du Sud. C’est un soulagement?
Gianni Marchand : Je suis très content naturellement. Avec les six coureurs devant dans l’échappée du jour, ils couraient très fort. Il y avait des coureurs qui étaient dangereux au classement général, donc on devait réduire l’écart. Dans le dernier tour de circuit, nous étions sûrs de nous, mais c’était chaud jusqu’au bout.
Cette victoire dans une course par étapes est la plus importante de votre carrière?
C’est la première course par étapes UCI que je remporte. L’an passé, j’ai remporté le Triptyque ardennais qui était d’un niveau moindre.
Samedi à Roeser, votre attaque gagnante avec votre coéquipier Jimmy Janssens était-elle prévue?
On avait prévu de faire un coup avec l’équipe. Mais chez nous, avant la 4e étape, nous étions encore cinq à pouvoir l’emporter. Finalement, c’était moi. J’ai suivi Stephan Rabitsch lorsqu’il a attaqué de loin. Il était très fort, a creusé l’écart. J’ai décidé de coopérer. Je ne me suis pas mis à bloc car je savais qu’il y aurait des contre-attaques dans le peloton. Puis j’ai vu que mon coéquipier Jimmy Janssens était seul à rouler derrière nous. On l’a entendu et on a roulé à bloc les 40 derniers kilomètres qu’il restait. C’est formidable.
C’est ma première année pro »
Vous êtes en grande forme?
Je suis très en forme, mais je pense qu’il y a toujours quelqu’un d’un peu plus fort. Mais j’étais également à l’attaque depuis la deuxième étape. Je suis en forme, j’ai déjà gagné Paris-Mantes à la fin avril et ces dernières semaines, ça va comme jamais…
Vous avez 27 ans, pourquoi n’évoluez-vous pas dans une équipe de premier plan?
J’ai roulé pendant sept ans dans une petite équipe et ces trois dernières années, je suis chez Cibel-Cebon. C’est d’ailleurs ma première année pro. J’étais élite sans contrat auparavant. On va voir pour l’avenir. Je suis quelqu’un qui garde les pieds sur terre. L’équipe Cibel m’a donné des chances. J’ai presque 28 ans. Ce n’est pas trop tard pour aller voir au-dessus. Je suis un coureur qui progresse lentement. On m’a déjà dit que je serais au top à mes 30 ans. Il faut aussi dire que je me suis brisé une hanche voici quatre ans, j’ai mis longtemps pour revenir à mon niveau. Cela a ralenti ma progression. J’ai beaucoup roulé de courses de catégorie 1.1 en France et aussi le Tour de Taïwan (10e au général). Je sens que je suis plus fort aujourd’hui. Après les six semaines de course, j’ai pris une semaine de repos et je suis au sommet de ma forme.
Quelle sera la suite de votre programme?
Dans une semaine et demie, c’est le Tour de Belgique. Le mois de mai est souvent mon meilleur moment de la saison.
Entretien avec Denis Bastien.