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Filipe Ribeiro : «Il me manquait ce qu’on ne pouvait pas s’acheter»


Filipe Ribeiro espère que le club pourra finir la saison tranquillement, sportivement et financièrement. (photo archives LQ/Luis Mangorrinha)

BGL LIGUE Limogé par un nouveau dirigeant qui va peut-être sauver financièrement le club, le technicien pétangeois estime pourtant qu’il avait bien fait le job. Mais il semble n’en vouloir à personne.

L’annonce de votre limogeage par le Titus est une petite surprise. Pour vous aussi ?

Filipe Ribeiro : On avait planifié la reprise, les matches amicaux. Après, je sais que depuis deux mois, le comité avait entamé des pourparlers pour voir arriver un nouveau vice-président, dont le fils fait d’ailleurs partie de l’effectif.

Ce vice-président va soutenir le club au niveau financier, parce que la situation actuelle est critique, et aussi ramener un directeur sportif qui est un Portugais né au Mozambique, Akil Momade.

Il doit avoir une soixantaine d’années. Il a observé trois matches sur la fin d’année, contre le Fola, le F91 et le Progrès, et en a conclu que ce n’était pas assez d’avoir 17 points à la trêve.

Quel était votre objectif prévisionnel, pour le mois de décembre ?

Mais quand je me suis engagé, je savais déjà que cela serait compliqué, avec beaucoup de limitations en termes de budget. L’objectif qu’on m’a fixé, c’est, en fin de saison, d’être une place au-dessus du premier barragiste.

Or, on est largement là-dedans, avec qui plus est un goal-average positif. Et en plus, on est qualifiés pour les huitièmes de la Coupe. On était dans la normalité. On m’a opposé que la saison passée, nous avions 22 points.

Peut-être, mais avec un budget qui était trois fois supérieur et des garçons comme Tekiela ou Abreu sur le terrain.

Comment avez-vous appris qu’aux yeux de vos dirigeants, cela ne suffisait pas ?

J’ai eu une visio-conférence jeudi matin avec le nouveau vice-président, justement. Le nouveau directeur sportif n’était pas présent. Or justement, on m’a expliqué que les reproches qu’on me faisait étaient d’ordre sportif.

Je n’ai donc pas pu argumenter, m’expliquer. Mais cette décision n’est pas partie de moi. Elle a été prise par ces deux éléments qui vont intégrer la direction du club. Je ne sais pas s’ils décideront de tout. Mais cette décision-là, c’est eux qui l’ont prise.

On ne vous sent pas non plus hyper-remonté…

Je me dis que ce vice-président va peut-être aussi trouver d’autres sponsors. La situation était critique et je pense que désormais, elle va s’améliorer avec son arrivée et que les joueurs vont avoir plus de garanties.

Y avait-il des retards de paiement ?

Pas à ma connaissance. Je crois que le club était à jour. Mais sans cette arrivée, je crois que ça aurait été très dur de finir la saison. D’ailleurs, les dirigeants qui étaient déjà là ont travaillé dur pour trouver ce soutien.

Partez-vous avec le sentiment du devoir accompli ?

Mon principe a toujours été de créer une dynamique pour obtenir une équipe dominatrice et je crois y être parvenu. À part contre le Swift et Hostert, on a maîtrisé nos matches. On a développé une vraie identité, une nouvelle personnalité.

Tout ce qu’il me manquait, c’est ce qu’on ne pouvait pas s’acheter, financièrement parlant : dans les trente derniers mètres, il nous aurait fallu de la puissance physique, de l’ambition de marquer, de la maturité… Des choses qui coûtent très cher. Mais on avait de la personnalité, du courage, et ça j’en suis fier.