La Scuderia Ferrari a lancé son opération renouveau lors des essais d’avant-saison sur le circuit espagnol. Mercedes-AMG a opté pour la discrétion. Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen ont offert de belles promesses au sein de l’écurie italienne.
Et si 2015 était l’année de Ferrari et Kimi Räikkönen ? (Photo : AFP)
Au bilan chiffré de ces quatre jours de travail acharné, les choix sont évidents : Ferrari a visé la performance, après sa première saison sans victoire depuis 1993, et signé les deux meilleurs temps absolus, Mercedes a cherché la fiabilité, bouclé plus de 500 tours et accumulé des myriades de données télémétriques qu’elle va désormais devoir décrypter et analyser, à Brackley (châssis) et Brickworth (moteurs).
La nouvelle recrue, Sebastian Vettel, quadruple champion du monde, a donné le ton dimanche et lundi, puis Kimi Räikkönen a enchaîné. Le Finlandais, sacré en 2007, a signé hier le meilleur temps absolu de la semaine et résumé en quelques mots, à sa manière, les qualités de la nouvelle SF15-T de la Scuderia, qui a bouclé 347 tours sans souci majeur : « On a une bonne base de travail… »
Pendant que le Finlandais limait le bitume andalou, l’Allemand était déjà de retour à Maranello pour commencer à déchiffrer les informations glanées en Espagne. Et même si les chronos de l’hiver sont toujours à manier avec des pincettes, «il vaut mieux être devant que derrière», disait Vettel dimanche, tout habillé de rouge et souriant comme jamais en 2014, pendant sa dernière saison chez Red Bull Racing.
Le tir groupé italien est complété par le troisième chrono de la semaine pour le débutant brésilien Felipe Nasr, meilleur temps mardi au volant d’une Sauber à moteur… Ferrari. Les C34, grâce aussi à Marcus Ericsson, ont animé ces quatre journées, en haut de la feuille de chronos. De quoi rassurer un peu Peter Sauber et Monisha Kaltenborn, les deux têtes pensantes de l’écurie suisse qui n’a marqué aucun point la saison dernière.
> McLaren-Honda la grosse déception
Si les résultats de Jerez contribuent à convaincre de nouveaux sponsors, chez Sauber et dans d’autres écuries, cette semaine aura été doublement utile. Et si l’on regarde du côté des champions du monde en titre, ces essais ont permis de donner un sérieux avertissement aux écuries rivales : le nouveau moteur Mercedes respire bien et il semble quasiment incassable, comme son prédécesseur.
À elles trois, Mercedes-AMG, Williams et Lotus, ses deux clientes (Force India avait déclaré forfait, voiture pas prête), ont bouclé près de 1 000 tours en quatre jours (982, très exactement). Et côté Renault, malgré quelques petits soucis de fiabilité qui ont obligé les deux écuries clientes (Red Bull et Toro Rosso) à se montrer prudentes, plus de 500 tours ont quand même été engrangés (515).
Reste McLaren-Honda, le grand sujet de discussion, et de déception, à Jerez : 79 tours seulement, en quatre jours, et aucun tour à fond, avec réservoir vide et pneus tendres. Pas de quoi évaluer le potentiel de ce partenariat revu et corrigé, plus de vingt ans après les triomphes à répétition d’Ayrton Senna et Alain Prost. Leurs successeurs, Fernando Alonso et Jenson Button, ont parlé de patience et d’enthousiasme. Ils vont avoir besoin des deux.
AFP