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Federer, vent dans le dos


Roger Federer a renforcé son statut de meilleur joueur de tennis de tous les temps en remportant pour la première fois la Coupe Davis à 33 ans.

Sports 2014 In Review

Une année de plus pour Federer qui confirme un peu plus son statut de meilleur joueur de tous les temps. (Photo : AP)

Miné par ses problèmes de dos en 2013, le maestro helvète avait accompli la plus mauvaise saison de sa carrière depuis onze ans. Au point que nombre d’observateurs s’interrogeaient sur son aptitude à revenir au plus haut niveau. Le Bâlois a balayé d’un revers les opinions des sceptiques en décrochant fin novembre la «Coupe du monde de tennis» au nez et à la barbe des Français, apothéose d’une saison riche où il a également failli redevenir numéro un mondial. Épargné par ses problèmes lombaires, le recordman des titres en Grand Chelem (17 sur toutes les surfaces) a accompli l’une des meilleures saisons de sa carrière marquée par cinq trophées, dont deux en Masters-1000, et six finales, dont une dans les Majeurs, à Wimbledon. Sur son gazon londonien fétiche, conquis sept fois, le roi «Rodgeur» n’a abdiqué qu’au terme de cinq sets d’un duel d’anthologie contre Novak Djokovic, à qui il a contesté la place de numéro un mondial jusqu’au Tournoi des maîtres, dernier événement de la saison. Appelé à retrouver le Serbe en finale, le Suisse n’a pas défendu ses chances. Rattrapé par… Des douleurs au dos, ressenties lors de la demi-finale dantesque livrée contre son compatriote Stan Wawrinka, où il a passé son tour.

> Porté par Wawrinka

Un flou artistique régnait alors autour de la présence du seigneur helvète sur la terre battue du nord de la France, à cinq jours des premiers simples de la Coupe Davis. Le contexte tendu du choc helvético-suisse au Masters, avec un Wawrinka traité de pleurnichard par Mirka Federer, n’avait rien arrangé. Mais Federer, libéré de ses douleurs au fil des jours passés à Villeneuve d’Ascq, et soudé comme jamais avec son partenaire « Stan the Man », s’est rapidement refait une santé pour réduire à néant le doux rêve français et apporter à son pays son premier Saladier d’argent. Depuis l’épopée en 1992 du duo Marc Rosset-Jakob Hlasek, vaincus par les États-Unis, la sélection suisse n’avait plus vécu de finale. C’était l’occasion ou jamais pour la paire « Fedrinka » dans une année marquée par les faux-pas de la Serbie, orpheline de Djokovic, et de l’Espagne, privée de Rafael Nadal. Comme en 2009, où il avait su profiter d’une défaite précoce du Majorquin pour remporter son premier et unique Roland-Garros, Federer n’a pas raté cette opportunité pour gagner l’un des rares trophées majeurs manquant à sa riche collection. Encore à 50 % de ses moyens le premier jour, il a encaissé contre Gaël Monfils déchaîné, une cinglante défaite en trois petits sets devant quelque 27 000 spectateurs au stade Pierre-Mauroy.

> Seul l’or olympique…

Mais porté par la vague du succès de Wawrinka contre le numéro un des Bleus Jo-Wilfried Tsonga, il est monté en puissance. Avec son comparse, il s’est adjugé le double sans trembler contre Richard Gasquet et Julien Benneteau, remplaçant de dernière minute d’un Tsonga diminué par une douleur au bras droit. Le dimanche, dans une ambiance de foot, le Bâlois a parachevé le succès des siens en ne laissant aucune chance à Gasquet. Federer, qui n’avait pas toujours témoigné un amour fou pour la Coupe Davis, pouvait savourer ce succès historique en s’allongeant sur la terre ocre. Depuis le début de l’ère Open en 1968, seuls trois hommes avaient réussi avant lui à gagner tous les tournois majeurs et le Saladier d’argent : l’Australien Rod Laver, l’Américain Andre Agassi et l’Espagnol Rafael Nadal. Il ne lui manque maintenant plus que la médaille d’or olympique en simple pour boucler définitivement la boucle.

AFP