EUROPA LEAGUE (1er TOUR RETOUR) Bala Town fait encore mine d’y croire après le 3-1 de l’aller et c’est bien ce qui est dangereux pour le FCD03, venu composter son billet pour le 2e tour mais qui va devoir se battre.
Marquer un but ce jeudi soir au pays de Galles devrait permettre au FCD03 de passer. On le voit en effet mal en prendre quatre face à une équipe qu’il a bien maîtrisée à l’aller. Même si Hunt, son attaquant star, pourrait être de retour, et alors que Hayes, le buteur de l’aller et qui aurait pu coûter un penalty, est suspendu.
Bala Town a osé : sur son site internet, le club gallois, qui avait ostensiblement snobé le FCD03 lors du tirage du 22 juin dernier à Nyon avant d’en prendre une bonne au match aller pour punition, a publié un court message indiquant qu’il envisagerait bien de jouer le 2e tour contre Trabzonspor au Millenium de Cardiff. Fallait oser.
Vu la dérouillée monumentale qu’il a failli prendre à Oberkorn, c’est culotté de faire comme si la balance, aujourd’hui, penchait assez en sa faveur avant le retour pour se permettre d’avoir la jolie petite prime turque de qualification comme préoccupation principale.
«Nous sommes des faiseurs d’Histoire»
On ne va pas se mentir : 90 % des Differdangeois qui sont montés dans l’avion, hier matin, pensent justement que ce sont eux qui ont fait un grand pas vers la suite de la compétition. Et comme souvent, ce sont les anciens qui ramènent tout le monde à la raison ou qui tentent de le faire.
Si mardi soir, dans le bus qui conduisait l’équipe à Charleroi, le staff s’est fait un petit plaisir en rediffusant les images de l’historique succès contre Utrecht en 2013, Marc Thomé s’est lui fait un devoir de doucher l’ambiance dès le lendemain : « J’énerve tout le monde à force de le répéter, mais c’est un fait, les Anglais, quand ils quittent leur île, ils sont à 50 %.
Par rapport à l’aller, ils ne seront pas plus techniques ni plus rapides, mais plus agressifs, c’est sûr. » Le Progrès, malheureusement, en sait quelque chose. Et ce n’est pas le seul risque qui guette Differdange aux yeux de son coach : « On a revu Utrecht? Très bien. Mais Utrecht, même après sa défaite à l’aller au Barthel, était persuadé qu’il allait se qualifier. Nous, on court le même risque aujourd’hui : tout le monde nous voit qualifiés… »
Pour ne rien gâcher, Bala Town a lancé un appel au peuple pour remplir son petit stade de Maes Tegid, espérant sans doute que ce FCD03 qui a passé son adolescence dans les ambiances très hostiles en Grèce (Volos), en Croatie (Rijeka) et en France (Paris SG) pourrait avoir les genoux qui se touchent devant les très hypothétiques 3 000 spectateurs que réunirait l’harangue de Colin Caton, le manager du club : « Nous n’avons pas cessé d’être des faiseurs d’Histoire et la nuit de jeudi pourrait être la plus grande si tout le monde se tient derrière nous dès le coup d’envoi. » Pas de bol : en termes d’Histoire, le FCD03 en connaît un rayon, Mister Caton.
Pour continuer d’écrire la leur, les Rouge et Noir ont déjà une vision assez claire de ce qui risque de se passer : un énorme clash physique et mental dans le premier quart d’heure. « Eux voudront marquer tôt pour y croire, mais nous, on va vouloir faire la même chose pour les forcer à nous en mettre quatre », détaille Thomé, qui hésite encore à surprendre la défense galloise en alignant Yéyé « qu’ils ne connaissent pas », et jouer avec un seul ou deux récupérateurs devant la défense, quitte à aligner Jänisch qui n’a plus joué depuis un mois. Clairement, il va y avoir du sport pour rejoindre Trabzon!
De notre envoyé spécial à Rhyl, Julien Mollereau
Dures, dures, les conditions
Les gars de Marc Thomé auront-ils toutes leurs jambes, ce jeudi soir, sur le coup de 20 h (1 h locales) ?
Levés aux alentours 4h du matin après avoir fini leur repas de la veille un peu après 22 h, ils ont décollé hier à 7 h du matin de Charleroi puis enquillé une heure de vol et une heure de bus pour découvrir, une fois arrivés à l’hôtel… qu’il leur faudrait attendre trois à quatre bonnes heures avant de récupérer leurs chambres, décalage horaire oblige.
Certains garçons ont donc patienté allongés sur la moquette de la salle de réception mise à leur disposition par l’hôtel Mac Donald. Des heures de sommeil en retard et 10°C de différence avec le Luxembourg, sacré choc.
Comble de l’ironie, aucun hôtel n’était disponible plus près qu’une heure de route du terrain de Bala Town, où les hommes de Thomé se sont entraînés en soirée, sans pouvoir faire fléchir l’UEFA, qui tenait à ce qu’ils s’entraînent à 19 h et pas avant. Ils ont donc mangé à 22 h et son partis au lit de nouveau bien tard…