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FC Metz – Serin : « C’est une relégation en Ligue 2 qui nous attend »


À huit journées de la fin du championnat, le président messin ne se fait plus guère d’illusion. Il sait son club condamné à un retour dans l’antichambre de l’élite.

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Si le club retrouve la Ligue 2, ce sera avec Albert Cartier qui a encore une année de contrat. (Photos AFP/RL-Julio Pelaez)

> Comment le FC Metz en est-il arrivé là ?

Bernard Serin : Nous sommes derniers depuis de longues semaines avec un nombre de points (23) très éloigné des objectifs de début de saison. Notre parcours depuis le 1er novembre (dernière victoire en L1 face à Caen, 3-2) est catastrophique.

L’analyse de cette situation est très difficile à faire car c’est une saison tout en contraste. Quand tout est gris, on peut décortiquer le gris. Mais quand c’est un coup noir puis ensuite blanc, c’est plus délicat. Je pense que si le FC Metz est dernier de Ligue 1, c’est un peu en raison du recrutement, du management, des blessures et, dans une moindre mesure de la CAN. En mai prochain, il m’appartiendra de chercher quels sont les éléments qui, mis bout à bout, nous ont conduits dans cette situation.

> Un miracle encore possible

À huit matches de la fin et au regard du calendrier, il faut être lucide : l’issue de fait plus aucun doute, c’est une relégation en Ligue 2 qui nous attend. Ça ne sert à rien de jouer du violon à nos supporters même si nous devons jouer jusqu’au bout et accrocher la meilleure place possible. Par respect pour la compétition tout d’abord, mais également pour ne pas passer à côté – même s’ils sont très hypothétiques – de miracles sportifs ou extrasportifs : un club de Ligue 1 peut être sanctionné et donc relégué administrativement et la montée pour une équipe de Ligue 2, pour les mêmes raisons, peut lui être refusé.

> 28 millions, un budget suffisant pour la Ligue 1 ?

C’est le lot de cinq ou six clubs. Certains vont se maintenir, d’autres non… Il faut savoir que faire un budget de Ligue 1 ressemble à une loterie puisque plus de 50% proviennent des droits télé déterminés à la fin du championnat en fonction du classement. J’ai donc jugé qu’une gestion prudente était la plus judicieuse. Mais en aucun cas, j’estime que notre budget soit le problème et explique notre situation sportive.

> Un recrutement judicieux ?

En septembre, certains médias ont attribué au FC Metz le meilleur recrutement de Ligue 1. Maïga et Falcon avaient inscrit quatre buts chacun et Krivets était performant. Depuis, c’est vrai qu’il n’a pas été à la hauteur d’un joueur ayant des références en Ligue des Champions. Quant à Falcon, il n’a pas été épargné par les blessures et Maïga n’a pas eu le rendement qui était le sien voici quelques temps.

Et il est vrai que nous n’avons pas retrouvé un attaquant aussi performant que Diafra Sakho pour qui nous n’avions aucune solution afin de le retenir. Pour autant, je pense que c’est un raccourci un peu facile que d’expliquer notre situation par le seul argument du recrutement.

> Les supporters ?

Mon moteur n’a jamais été la reconnaissance, ce n’est pas pour ça que je me suis investi dans ce club. Aujourd’hui, j’ai assez de cheveux gris pour savoir faire la part des choses. Je remarque simplement une évolution chez une minorité du public : il ne demande plus ma démission… Ce qui est, de toute façon, impossible puisqu’un président-propriétaire ne peut pas démissionner. Vendre le club éventuellement, mais certainement pas démissionner.

Non, aujourd’hui, cette minorité me réclame une chanson… Je ne prête pas attention à cela. Par contre, ma préoccupation reste celle du respect des règlements à l’intérieur du stade. C’est parce qu’il en va de ma responsabilité pénale que j’avais interdit les banderoles après les incidents dus aux jets de fumigènes. Le calme est revenu malgré l’incident de Saint-Étienne (jets de briquets sur la pelouse le 14 mars). Nous avons pu identifier les auteurs et nous avons porté plainte. L’affaire ira devant la justice.

> Et maintenant ?

Jusqu’ici, les hypothèses Ligue 1 et Ligue 2 étaient sur la balance. Aujourd’hui, cela penche forcément vers la seconde solution. Restent néanmoins beaucoup d’incertitudes. Des joueurs sont en fin de contrat, d’autres sont encore attachés au FC Metz pour un an et certains vont certainement faire l’objet de sollicitations (à noter que ni Sassi, ni Ben Youssef n’ont de clause de départ en cas de relégation en L2).

Il est donc encore trop tôt pour entreprendre quoi que ce soit. Même s’il est évident que nous aurons besoin de transférer des joueurs afin d’équilibrer les comptes. Si nous sommes en Ligue 2, l’équation est simple : il nous faut trois millions d’euros ce qui correspond au coût du centre de formation.

Jean-Sébastien Gallois (Le Républicain Lorrain)

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