Accueil | Sport national | F91/Europa League : bientôt l’heure de la séparation

F91/Europa League : bientôt l’heure de la séparation


Le F91 avait été balayé par Qarabag 1-4 au stade Josy-Barthel le 3 octobre (photo : Gerry Schmit). Cette fois, Dudelange se rend en Azerbaïdjan.

Dudelange clôturera jeudi à Bakou une première partie de saison qui l’a vu faire appel à… 35 joueurs. Il devrait en être autrement à la reprise en 2020. Comme la saison dernière, Dudelange disputera à l’occasion de son dernier match de la phase de poules de l’Europa League déjà le 31e match de sa saison.

35 joueurs ont été utilisés

Treize matches de championnat, 3 de Coupe de Luxembourg, 5 de poules d’Europa League, 8 de tours préliminaires de Coupe d’Europe et la «Supercoupe» du Luxembourg, la fameuse Coupe de la Ligue, perdue face à Etzella en juillet dernier. En tout, Dudelange en est à 30 matches officiels. Et disputera donc jeudi à Bakou face à Qarabag son 31e. En cinq mois et demi. Soit le même nombre que l’année dernière la même époque. Mais aussi 9 de plus qu’un Progrès Niederkorn, son poursuivant le plus proche en la matière au pays, qui joue ce soir en championnat à Pétange sa 22e rencontre.

Un vrai marathon qui a nécessité pas moins de 35 joueurs. Un nombre astronomique! «Je ne me souviens pas d’avoir déjà connu pareil cas dans les équipes que j’ai fréquentées», souriait d’ailleurs hier en prenant connaissance de ce chiffre un Bertrand Crasson qui a côtoyé le haut niveau avec Anderlecht ou Naples.

Si les hommes de base de ce dernier, les habituels titulaires en Europa League comme en championnat, sont forcément ceux qui ont passé le plus de temps sur le terrain, beaucoup d’autres ont dépanné de temps en temps. Surtout en début de campagne, lorsque les essais étaient encore légion et qu’Emilio Ferrera cherchait la meilleure solution parmi les près de 30 nouveaux arrivants. Avant que les statuts de chacun ne commencent véritablement à s’instaurer dans le cadre.

Le «marathonien» Sinani absent jeudi

Sans grande surprise, l’homme qui a le plus joué depuis début juillet et le 1er tour de la Ligue des champions face aux Maltais du Valletta FC, c’est un certain Danel Sinani. L’international luxembourgeois est le seul membre du groupe dudelangeois à avoir pris part à toutes les rencontres de championnat et de Coupe d’Europe. Il a juste été économisé lors des deux premiers tours de la Coupe et en Coupe de la Ligue. Tout en prenant aussi part aux derniers rendez-vous des Roud Léiwen.

En tout, Sinani en est à 33 matches cette saison. Soit le même nombre qu’au moment d’aborder la trêve la saison dernière. Mais il a su se montrer encore bien plus efficace lors de cette campagne, marquant pratiquement autant de buts sur la scène européenne (9 réalisations en 13 matches) que dans une compétition domestique dont il est le meilleur buteur (11 buts en 13 matches). Des chiffres qu’il ne pourra plus améliorer cette année, vu son absence en Azerbaïdjan en raison de son exclusion en fin de match face l’APOEL Nicosie lors du dernier rendez-vous européen.

Un groupe plus réduit pour la suite

La saison dernière, Dino Toppmöller avait décidé à l’issue de la phase de poules de l’Europa League de réduire un cadre qui avait été dessiné au départ afin de pouvoir disputer de concert l’Europe et la BGL Ligue.

Les choses ne devraient pas être très différentes cette fois. «Il va falloir retomber à un nombre plus réduit. Cela facilitera les choses. Et puis, c’est la meilleure façon de garder la qualité aux entraînements», confiait ainsi Bertrand Crasson. Jusqu’à présent, les séances étaient toujours données à un groupe d’une grosse trentaine de joueurs, ce dernier étant tout de même parfois scindé en deux afin de faciliter les choses.

Une manière pour l’entraîneur belge d’éviter «une cassure psychologique chez ceux qui ne jouent pas. Qu’ils ne se sentent pas dénigrés et restent en éveil, motivés. Souvent, le plus embarrassé, cela a été moi. Mais je ne peux pas œuvrer dans le social, je dois effectuer des choix et j’essaie que mon message soit clair».

«Des solutions plus humaines»

S’il y aura forcément deux mouvements dans le sens des arrivées en janvier, certains vont bientôt se voir signifier qu’ils peuvent partir cet hiver. Sauf surprise, il faut les chercher chez ceux qui n’ont pas ou peu joué ces trois derniers mois. «Il faudra leur trouver des solutions plus humaines», sous la forme de prêts ou de départs. «Enfin, il faudra surtout voir ce qu’il est possible avec ce règlement qui est spécifique au Luxembourg…», glissait un Crasson qui possède désormais une ossature dans son équipe.

Pour ceux qui resteront, un stage en stage en Espagne est dans les cartons pour le mois de janvier. «Histoire de pouvoir remettre tout le monde à niveau. Car on a déjà pu voir que l’un ou l’autre qui avaient été mis de côté un temps avaient réussi à inverser la tendance», concluait l’ancien international belge, en pensant certainement à Edvin Muratovic ou au jeune Joël Rodrigues qui a effectué ses débuts en équipe première ces dernières semaines.

Julien Carette

«On veut savourer jusqu’au bout»

À l’image de son milieu de terrain belge Charles Morren, Dudelange ne se rend pas en touriste en Azerbaïdjan.

Comment aborde-t-on ce dernier rendez-vous de 2019 au sein de l’équipe dudelangeoise?
Fussball Europa League 2019 - 2020Charles Morren : C’est forcément un peu spécial. On sait qu’on n’a plus rien à jouer dans cette compétition. Mais cela reste un match de phase de poules d’Europa League, une compétition qu’on n’a pas l’habitude de disputer. Et on veut savourer jusqu’au bout, en montrant le meilleur côté de Dudelange. Et pourquoi pas accrocher une très jolie troisième place dans cette poule.
Demain soir, vous serez en vacances. Cela doit être dans un coin de la tête quand même?
Oui, bien sûr. Vu qu’il n’y a plus d’enjeu, les vacances sont forcément là derrière. Mais on a tous à cœur de ne pas se déplacer là-bas pour faire de la figuration. Et de terminer cette demi-saison sur une bonne note.

La déception n’est pas trop grande du fait qu’il n’y ait justement plus d’enjeu?
Honnêtement, si! Car on aurait pu mieux négocier le match retour face à Nicosie. Il y avait la place pour réussir quelque chose dans cette rencontre-là et venir ensuite à Bakou pour y jouer la qualif. Après le match, on était vraiment tous très abattus. On a manqué un peu de réalisme. Quand on voit les buts qu’on prend… Notamment le premier sur ce penalty pour une faute de main litigieuse. Une phase où on ne sait même pas si la balle n’est pas sortie avant… Le genre de but qui fait toujours mal. Et quand on est menés, on sait qu’on a toujours beaucoup de mal mentalement à renverser la vapeur. Même si on avait réussi à le faire dans les tours préliminaires.

Sur le plan individuel, vous avez pris part à 23 matches officiels depuis juillet. C’est plus que ce que vous connaissiez en D2 belge à l’Union Saint-Gilloise. Vous êtes un peu sur les rotules?
Le chiffre que vous me donnez m’étonne un peu. Je n’avais pas fait le calcul… Je me sens bien, sans doute parce que je prends beaucoup de plaisir sur le terrain. J’avais peu joué la saison dernière. Et retrouver un tel rythme, enchaîner les rencontres, cela m’a fait beaucoup de bien. Mais on sera contents d’avoir cette trêve. Mine de rien, les voyages, cela épuise quand même pas mal. Tout comme le fait d’avoir trois matches par semaine.

Vous avez parfois fait le grand écart en enchaînant un match face à Séville avec un autre en Coupe contre, par exemple, Mertert/Wasserbillig…
L’écart est grand, oui. Mais il faut rester vigilant. On a su battre Nicosie dans cette phase de poules, tout en étant nous-mêmes parfois battus en BGL Ligue. Beaucoup de choses se jouent dans la tête. Ce n’est pas toujours simple de revenir à ce championnat un peu plus « faible » après des joutes européennes. Ne pas tomber dans ce genre de piège, cela fait partie de la vie du joueur de foot. Malheureusement, à quelques reprises, on n’a pas su l’éviter.

Propos recueillis par J. C.