Six ans après son départ du stade Jos-Nosbaum, Michel Leflochmoan est de retour au bercail. Le tacticien français, qui était également en contact avec le Progrès Niederkorn, a opté pour un retour à Dudelange. L’ambition ? Ramener le club tout-là haut. Et pour un moment.
Ce n’était donc pas des adieux. Quand Michel Leflochmoan a quitté Dudelange, en 2009, sur un doublé coupe-championnat, il avait pourtant les yeux de celui qui ne rentrerait jamais à la maison. Il avait grosso modo laissé entendre qu’il avait fait le tour de la question et c’est vrai que le F91 tournait en rond, enfermé dans un cercle sacrément vertueux : en cinq ans sous Leflochmoan, le club a raflé les cinq titres de champion et trois Coupes de Luxembourg. Difficile de contester l’évidence, MLF a réussi à faire du F91 un monstre de régularité et d’efficacité et depuis son départ, cette stabilité, autant sur le plan des hommes au pouvoir qu’au niveau des résultats, n’a jamais été retrouvée.
Une concurrence plus forte
Six entraîneurs ont tenté leur chance en six ans et ont tous été amenés à rendre leur tablier, certains devançant cette perspective en jetant l’éponge. Du côté de Dudelange, on a peut-être aussi sous-estimé ces années-là la progression de la concurrence. La tâche qui attend MLF est certainement plus dure que celle qui l’attendait en 2004.
Reste que le retour aux affaires de l’ancien Sedanais et Virtonais a fait l’effet d’une belle petite bombe hier. Car les dirigeants du F91 n’ont pas caché que depuis le limogeage de Sébastien Grandjean il y a un mois, les candidatures se sont multipliées. Elles venaient de France, de Belgique, d’Allemagne et parfois de plus loin. L’ancien entraîneur du PSG et d’Auxerre, Laurent Fournier, a même eu un entretien avec les dirigeants. Mais le F91, qui avait initialement pousser Guy Hellers à se lancer dans le bain sans que les deux parties ne tombent d’accord, a préféré revenir dans le temps. Onze ans plus tard, revoilà donc Leflochmoan. Il n’a plus 52 ans mais 63 et sort d’une année blanche. Avant cela, il a passé deux années sur le banc de Differdange. L’aventure au FCD03 s’est terminée en queue de poisson, mais MLF a tout de même profité de cette aventure pour rafler une Coupe de Luxembourg et offrir une épopée européenne.
Le F91, qui n’a été sacré «que» dans 50 % des cas depuis le départ de son coach emblématique, aimerait retrouver le rythme de carburation de la dernière décennie. Si cela venait à mal se passer, on imagine mal le F91 mettre à la porte un entraîneur qui a tant apporté au club comme il l’a fait avec ses successeurs (ou ses prédécesseurs, c’est selon). Et si le F91, comme Leflochmoan, prenaient en fait un gros risque?
Matthieu Pécot