F91 – Dylan Deligny : « Je savais juste que Tony Vairelles était passé par là » (Interview)

BGL Ligue – Dylan Deligny (21 ans), ancien coéquipier de Varane et Pogba, arrive au F91 avec l’intention de relancer sa carrière.

Des U16 aux U20, le milieu offensif a porté le maillot de l’équipe de France. (Photo : Julien Garroy)

Non, il ne s’appelle pas « Cruz », comme cela était écrit dans le dos du maillot que son coéquipier angolais Stelvio lui avait prêté. Mais voilà, à l’occasion de la mini-conférence de presse que le F91 avait organisée le 9 février, il fallait bien que Dylan Deligny, dont le maillot n’a pas encore été floqué, endosse quand même celui de son nouveau club, dont les couleurs « sang et or » lui vont à ravir, lui qui a parcouru toute sa formation à Lens. Après Lens, il y a eu Clermont l’an passé, avec qui le petit gaucher n’a joué que deux matches en Ligue 2.

Et puis six mois de chômage, qui lui ont fait prendre conscience que les louanges que le milieu du football professionnel lui a adressées depuis le biberon ou presque ne lui ont pas vraiment rendu service. Parce que le parcours d’un joueur qui était dans le viseur d’Arsenal il y a trois ans n’est pas si commun que ça, le F91 a vite compris qu’il fallait chouchouter sa recrue. Avant qu’elle ne lui rende au centuple sur le terrain.

> Vous avez signé pour six mois : c’est le F91 qui prend un pari ou c’est vous ?

Dylan Deligny : Les deux ! Le coach (NDLR : Sébastien Grandjean) aime relancer des jeunes qui ont connu la gloire avant de passer par des périodes difficiles. C’est un défi qu’il a déjà relevé (NDLR : référence à la période eschoise de Grandjean, où il avait relancé Dieumerci Ndongala, aujourd’hui installé à Charleroi). De mon côté, je découvre un club où les installations sont mieux que dans certains clubs de Ligue 1. Clermont, c’était de la Ligue 2 et je peux vous dire que c’était moins bien.

> L’idée, c’est de rejoindre un club pro en France dès la saison prochaine ?

Même pas… Je ne suis pas venu pour rester six mois. Ce n’est pas bon pour un jeune de tout le temps changer de club. Tout le monde est au courant que je ne vais pas rester toute ma vie ici, mais ça ne veut pas dire que je pense déjà à partir.

> À quoi vous attendez-vous concernant le niveau du championnat luxembourgeois ?

Je n’en avais jamais entendu parler avant de signer ici. Enfin, je savais juste que Tony Vairelles était passé par là (2008/2009). D’ailleurs, quand j’étais à Lens, dans les journaux, on m’appelait « le petit Vairelles » par rapport à mon style de jeu.

> Qu’est-ce qui fait que vous n’avez pas percé à Lens ?

J’ai signé un contrat pro de quatre ans très jeune, j’avais 16 ans et demi. J’étais même certainement trop jeune. Avec ce que j’ai vécu, je sais qu’il y a des erreurs que je ne referai pas. Inconsciemment, j’ai dû me relâcher à force d’entendre des compliments. Il faut toujours travailler, toujours…

> Vous avez connu toutes les équipes de France jeunes avec Raphaël Varane et Paul Pogba. Êtes-vous surpris de voir qu’ils sont déjà les patrons des Bleus ?

Pas du tout. Raphaël était dans ma chambre au centre de formation. Je l’ai vu grandir. Il a toujours été pro dans son attitude. Il m’a félicité pour ma signature à Dudelange. Je ne suis plus en contact avec Paul, mais c’est un bon gars… On l’appelait « la pioche ».

> Dès que vous avez signé au F91, vous avez posté sur Facebook un message de remerciement à ceux qui vous ont soutenu durant cette « dure période ». Qu’est-ce qui était le plus dur ?

Le manque de ballons ! Je me suis entraîné avec Dunkerque, puis seul avec un préparateur physique pendant un mois et demi. Mais je n’étais pas tout seul, il y avait ma famille derrière. Mes parents sont forains, mon père avait un manège pour enfants avant. Bref, chez nous, la famille, elle est large ! Voilà pourquoi je ne me sens jamais seul.

Entretien avec notre journaliste Matthieu Pécot