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[Europa League] On veut encore rêver avec Dudelange !


Dino Toppmöller, l'entraîneur du F91, mercredi en conférence de presse avant le choc contre Milan (Photo : Gerry Schmit).

Dudelange affronte Milan ce jeudi soir au Josy-Barthel, en Europa League. Plaisir total et O% de pression ?

On a cherché en vain, dans les yeux de Gennaro Gattuso, s’il y avait la moindre place pour le doute. Ça ne devrait pas puisque son Milan AC pèse sept Ligue des champions et que le F91 tire lui la langue pour gérer ne serait-ce que 5 700 demandes de billets. Après une conférence de presse qui l’a vu répondre en faisant usage de la plus délicieuse langue de bois et tirer la tronche, un peu, on ne sait pas encore vraiment. Et lentement, dans le petit peuple luxembourgeois qui se prend de passion pour ce choc déséquilibré, grandit la certitude que oui, c’est possible. Ce n’est pas forcément dans l’intérêt des Rossoneri de laisser se développer ce sentiment euphorisant.

Gattuso, la tête n’est pas à la fête…
Surtout que Dino Toppmöller et ses joueurs font tout pour entretenir cette incertitude qui les fait bien marrer. Hier, le technicien a été enthousiasmant : «On a hâte. On veut que ça commence, là, maintenant!». Et à ses côtés, Jerry Prempeh a parlé «d’un plaisir total avec 0 % de pression». Juste avant, Gattuso donnait plus l’impression de traîner ce match comme un boulet. On n’ira pas jusqu’à dire qu’il n’a pas envie d’être là, mais bon, pas loin…
Son Milan n’est potentiellement pas prêt à affronter une équipe portée par l’exubérance et la naïveté. À Cagliari, dimanche, il a été médiocre. On a entendu hier qu’il peut «faire beaucoup mieux» et l’on n’en doute pas une seule seconde mais il reste encore à déterminer dans quelle mesure c’est possible avec l’équivalent des neufs changements dans le onze de base annoncés par la presse italienne, par rapport à dimanche. Il paraît que ce n’est pas dans les mœurs de Gennaro Gattuso de procéder à un tel turnover et cela ne peut vouloir dire qu’une chose : il voit Dudelange comme une occasion de le faire. Parce que ça va être facile? C’est globalement l’idée qui sous-tend ce genre de décisions, oui.

8 000 dans le stade, le double à l’extérieur
Le F91 et ses supporters ont déjà pris une dimension suffisante pour ne pas s’en offusquer. Mais ils sont encore assez petits pour s’en réjouir. Car l’expérience dudelangeoise en la matière avait tourné au fiasco monumental quand Toppmöller avait décidé, il y a trois semaines, de changer ses dix joueurs de champ entre Cluj (victoire 2-0) et Mondorf (défaite 1-4). Pourquoi le Milan AC échapperait-il à cette logique qui veut qu’une équipe totalement remodelée manque suffisamment d’automatismes pour parvenir à se ridiculiser même en étant largement supérieure à son adversaire sur le papier?
Voilà qui va renforcer les certitudes de Dudelangeois visiblement décontractés et gourmands. Jerry Prempeh n’a pas sourcillé quand il a fallu évoquer son choc à venir avec Gonzalo Higuain, à propos duquel son coach a dit, en semaine, que son salaire d’un mois couvrait celui de tous ses joueurs à l’année. Toppmöller s’était penché vers lui en rigolant, l’avait attrapé par l’épaule de façon paternaliste pour dire que «c’est toujours un plaisir de jouer sous (s)es ordres». Voilà. Les deux mots sont lâchés. Plaisir. Jouer. Pour peu qu’en plus, ces gars-là soient affamés et il y aura la certitude que Milan va en baver. Nous on ne demande que ça. Et il y aura au stade 8 000 personnes, plus au moins le double dehors, qui seront là pour continuer à rêver.

Julien Mollereau

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