[2e tour retour] Le Progrès avait conduit Limassol là où il voulait, mais tout a basculé sur une mine de Fidelis des 25 m et un rouge immérité pour Karayer (2-1).
L’aventure est finie. Ce n’est pas complètement illogique vu les petits manquements qui ont eu de grandes conséquences à ce niveau de compétition, mais au regard de leur acharnement, de leur motivation, de leurs qualités, de leur enthousiasme, les héros de Glasgow ne méritaient pas que cela se termine comme cela.
Charly Schinker, magistral contre Glasgow pour valider la qualification deux semaines plus tôt, ne méritait pas, non plus, de coûter aussi cher aux siens, au moment précis de l’entrée d’Olivier Thill, quand tout le plan de jeu de Paolo Amodio commençait à prendre parfaitement sens et qu’il restait 20 minutes pour écrire l’histoire selon le scénario très précisément prévu par tout un staff. Un tir de 25 mètres qui le transperce et voilà le ciel qui s’abat sur la tête de ses garçons courageux. Puis une expulsion pour Karayer, auteur, selon l’arbitre français de la rencontre, d’un balayage de la jambe qui méritait une expulsion directe. Au ralenti, cela valait un jaune dans le meilleur des cas, en étant même un peu sévère.
Pourtant, à dix, avec deux buts à inscrire, dans une ambiance rendue très chaude par le remuant public chypriote, le Progrès a eu la classe de ne pas abdiquer et de rester fidèle à sa promesse d’aller chercher l’exploit. Il a insisté, a égalisé, failli même passer devant… avant de se faire rattraper par la logique et à cause de sa générosité. Qui n’a jamais aussi mal porté son nom.
Paolo Amodio avait fait sortir ses gars de leur zone de confort pour aller chercher l’exploit. Et établi un plan de jeu qui mise sur l’incapacité de Limassol à tuer la double confrontation tôt dans le match. Ainsi, si la sortie de Lafon pour Soares (qui a eu autant de mal alors que lui est un spécialiste du poste) se comprend, si la brève inversion dans les couloirs entre Françoise et Schneider n’a absolument rien apporté, la sensation de la feuille de match est la sortie d’O. Thill pour Vogel, installé devant la défense. On ne peut le lire que d’une façon : la volonté de faire sortir le cadet Thill du banc pour qu’il apporte sa fraîcheur au moment de porter un très hypothétique coup final. C’est très osé, mais cela a un mérite très clair : le Progrès sait où il veut aller et comment il veut y aller.
De toute façon, l’AEL est d’accord sur la marche à suivre et lui veut appuyer, surtout en début de rencontre. Mais si Mesca met le feu côté droit, c’est à peu près tout ce que les Chypriotes sont capables de proposer, à part un énorme nombre de onze corners, tous bien tirés mais très mal exploités malgré un net avantage de gabarit qui redore encore plus la performance défensive niederkornoise. Tout basculera autrement. De façon bien plus brutale.
Il y avait tout, comme contre Glasgow. L’idée, la réalisation. Mais jeudi soir, à Larnaca, manquait la réussite.
A Larnaca, Julien Mollereau