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Europa League : le F91 entre prudence et optimisme


Stolz fait partie des rares survivants de la campagne 2018. Il commence à voir arriver la «petite sœur». (photo Luis Mangorrinha)

EUROPA LEAGUE (3e TOUR) Confronté à une vague très logique d’optimisme en vue d’une qualification pour les barrages, le F91 fait tout pour éviter de tomber dans l’excès de confiance avant le match aller jeudi soir à Josy-Barthel (20h) contre les Estoniens de Nõmme Kalju. C’est dur.

L’entraîneur Emilio Ferrera a pris grand soin d’éviter le piège qu’on lui tendait en lui demandant ce qu’il pense «vraiment» de Nõmme Kalju. Il faut dire qu’on l’a d’abord laissé tourner autour du pot à sa guise : «C’est une philosophie de jeu totalement différente de Shkëndija. Pas à l’opposé mais presque. Ils sont coriaces, ils utilisent d’autres armes.» Et puis on a resserré un peu l’étreinte : Shkëndija, l’équipe macédonienne dont il disait si grand bien avant de l’éliminer au 2e tour de l’Europa League? Mais alors cela veut dire que le technicien belge ne doit pas faire grand cas des Estoniens qui viennent d’être éliminés par le Celtic (5-0, 2-0)? «Ça ne veut pas dire que je ne les aime pas, mais disons que dans le foot, c’est comme dans tout, il y a des affinités.»

On se serait bien contenté de lire entre les lignes. On avait compris le message. Mais puisque la presse estonienne a demandé des éclaircissements, le coach a fini par les donner de façon un peu plus précise : «Disons que c’est une équipe très organisée avec beaucoup de joueurs derrière le ballon. Si je fais la même chose que vous, il n’y a pas de football demain.» C’est cash, certes, mais cela laisse encore suffisamment de place à l’interprétation, après que le journaliste estonien eut précisé en souriant qu’«effectivement, Nõmme Kalju allait jouer très défensif». C’est donc que si le F91 ne veut surtout pas nourrir de quelconque sentiment de supériorité avant cette double confrontation qui peut l’envoyer dans l’antichambre de la phase de poules, son adversaire, lui, nourrit un petit sentiment d’infériorité.

«Les buts, dans le jeu, ils ne les donnent pas facilement»

C’est cela aussi qu’Emilio Ferrera a dû désamorcer, lui qui a déjà eu sa part de désillusions depuis son arrivée, avec l’élimination contre un FC La Valletta qui a refusé le jeu pour sortir les muscles et le vice. «C’est un raccourci trop facile de dire que Nõmme Kalju leur ressemble. Oui, ils ont pris beaucoup de buts contre le Celtic mais beaucoup sur phases arrêtées. Les buts, dans le jeu, ils ne les donnent pas facilement. On sait combien ce sera dur de passer ce tour, on ne va pas se faire de fausses illusions.»

Mercredi, dans l’interview qu’il nous a accordée, son capitaine, Tom Schnell, disait exactement cela. Et s’emportait en riant de ce que même ses anciens coéquipiers de la campagne de 2018, aujourd’hui partis à Virton, semblent eux aussi optimistes avant le coup d’envoi de ce match. Alors qu’ils devraient être les premiers au courant des sacrifices nécessaires pour parvenir au Saint Graal et de la rigueur (voire la raideur) morale qu’il faut pour cela.

Dudelange s’est quand même réjoui, cette semaine, du renversement de situation opéré contre Mühlenbach par son équipe «bis», celle du championnat. Qui a lancé ou relancé quelques joueurs importants avant ce rendez-vous. Pour ce groupe qui reste immensément jeune, chaque pas supplémentaire est, dixit Ferrera, «comme une friandise». On leur souhaite de se gaver de sucre, jeudi soir, aux «gamins»…

Julien Mollereau