C’est une Jeunesse parfaitement organisée qui a arraché un nul sans prendre de but, mercredi, à la maison contre les Kazakhs de Tobol. Tous les espoirs sont permis. Suffira de bien digérer le voyage au Kazakhstan, la semaine prochaine…
Dans une semaine, à 0-0 au coup d’envoi au milieu des buildings d’Astana, rien n’interdit de penser que la Jeunesse pourra resservir exactement le même match face à une équipe qui lui est supérieure intrinsèquement, mais que sa malicieuse organisation d’un jour a très largement perturbé.
Un copié-collé de cet engagement physique, de cette rigueur défensive admirables (pour une première levée internationale et après trois semaines d’entraînements seulement), ferait qu’on pourrait y croire et qu’il serait alors possible de décrocher un 2e tour et la tête d’affiche qui va avec : le Vitoria Guimarães.
Bien évidemment, Vladimir Gazzaev, le coach du Tobol Kostanaï a préféré tuer l’espoir dans l’œuf au coup de sifflet final. Il ne faudrait pas que ce petit club luxembourgeois commence à y croire, cela pourrait devenir dangereux. «Je ne suis pas satisfait du résultat vu le contrôle que nous avons eu sur le match. On devait faire mieux, on était là pour gagner. L’avantage, c’est que maintenant, nous savons comment ils jouent et comment les battre au retour.»
« Aller créer l’exploit »
Par souci d’honnêteté intellectuelle, le coach kazakh a tout de même admis avoir été «surpris par le dispositif tactique» utilisé par Nicolas Huysman : «On les attendait plus en 4-4-2.» Merci du tuyau, à son homologue français d’en jouer en vue du match retour, maintenant qu’il a fait germer le doute dans les petits cerveaux tourmentés de ses adversaires : «On voulait surtout ne pas prendre de but, a dit le technicien. On a bien vu qu’ils se sont énervés de ne pas marquer et de ne pas se procurer beaucoup d’occasions. Maintenant, il sera question d’aller créer l’exploit là-bas.»
Le principal souci de la Vieille Dame, désormais, pourrait être de bien négocier ses onze heures de voyage, son arrivée à 3h du matin mardi dans la capitale kazakhe. Derrière, il y aura beaucoup d’autres paramètres à maîtriser, mais force est de constater qu’à la Frontière, d’où elle est souvent ressortie battue ces dernières années en Europa League, elle nous a servi d’assez loin l’un de ses matches les plus costauds de ces dix dernières années.
C’est une chose curieuse, la perspective. Désormais, quand une équipe d’ailleurs visiblement inférieure à son adversaire luxembourgeois passe beaucoup de temps à défendre, on dit qu’elle ne propose pas grand-chose. Quand cela arrive à un club de DN, comme la Jeunesse face au Tobol Kostanaï, on trouve facilement ça de bonne guerre et plutôt bien vu.
Klica leur a parfois fait très mal
Nicolas Huysman et Hugo Cabouret ont réussi le premier coup de leur règne. À cinq derrière, avec des libertés aux latéraux et des attaquants durs au mal, la Jeunesse s’est créé les seules occasions de but (dans le jeu) de la première période malgré une possession famélique.
Non pas celle que lui a autorisée son adversaire kazakh bien bloqué aux trente mètres, mais celle que la Vieille Dame a arraché à force de harcèlement. Longtemps, cette dernière a péché dans des transmissions faciles pourtant rendues à l’adversaire, mais plus le temps a passé, plus la justesse y était, jusqu’à une énormissime chance pour Makota grâce à l’exceptionnel boulot du casseur de reins en chef, Klica.
Son seul oubli des 45 premières minutes ayant failli coûter à la Jeunesse l’ouverture du score, elle a quand même de quoi se réjouir : puisque la qualification, à la pause, reste largement d’actualité, mieux vaut rentrer à 0-0 qu’à 1-1…
Tout a fait un peu plus mal en deuxième période. Mais elle aurait aussi pu en profiter pour prendre l’avantage. Il n’était pas encore l’heure d’inscrire le but qui tue, il faut croire. Ce serait une bonne idée d’avoir gardé ça pour la semaine prochaine.
Julien Mollereau