Europa League – Faites chauffer la suite pour le FCD03

Humiliant de facilité lors de la première demi-heure, le FCD03 s’est ensuite relâché de manière coupable. Pas au point de mettre sa qualif en doute, mais bon, espérons que le physique suivra mieux au pays de Galles, dans une semaine.

L’arbitrage, comme deux jours plus tôt pour le Progrès Niederkorn, a une nouvelle fois été très douteux. Au point de coûter un but sur une action qui pouvait laisser entrevoir un hors-jeu assez net de l’attaquant gallois. «Un bon mètre», estime Fabrizio Bei, le président differdangeois.

Le FCD03, par souci des convenances et d’une détestation ancestrale, s’en serait voulu de ne pas faire l’exact contraire de son voisin du Progrès Niederkorn, si séduisant deux jours plus tôt contre les Shamrock Rovers mais qui se déplacera à Dublin sans avoir, lui, créé le moindre avantage.

Il y avait forcément un contre-pied à prendre pour marquer sa différence et les très expérimentés differdangeois ont pris leurs distances par rapport au retour de leur grand rival sur la scène européenne. Là où les petits gars du Progrès ont tremblé pendant une demi-heure face aux Irlandais, par manque d’expérience, eux ont déroulé leur assurance, forgée au fil de cinq années d’exploits en tous genres.

Au bout de ce début de campagne à sens unique contre une équipe de Bala Town complètement dépassée par les événements? Trois buts et une véritable démonstration du secteur offensif en général et d’Omar Er Rafik en particulier (un but, deux passes décisives). Et la confirmation qu’en Europa League, le FCD03 a accumulé assez de certitudes pour être regardé comme un prédateur et plus comme une proie.

On a frôlé le 3-2… et le 4-1

On se serait contenté d’acter ce qu’on sait déjà du FCD03 en Europa League : qu’il n’est plus une équipe de coups. Il a conquis depuis deux ans le droit d’être tête de série et de bénéficier de tirages protégés et donc, d’arriver dans son premier tour en tant qu’équipe censée voir les matches de la fin juillet, ceux où les vraies équipes de foot du continent commencent à se donner rendez-vous. Comme Trabzonspor, son prochain adversaire désigné.

On se serait donc passé de la suite c’est-à-dire de sa dernière heure de match. Quelque 48 heures plus tôt, sur la même pelouse, le Progrès avait profité de ces 60 minutes-là pour partir à la conquête du monde, de mordre avec voracité dans le statut de favori des Rovers.

Les hommes de Thomé, eux, ont décidé, visiblement, de voir venir, sûrs de leur évidente supériorité. C’était gentiment gestionnaire mais jouer à l’économie, cela ne leur ressemble pas même s’ils ont une excuse en or : attaquer aussi fort d’entrée de jeu pour faire la différence par une chaleur pareille et avec trois matches amicaux seulement dans les jambes, ça se paye.

Toujours est-il que les Differdangeois ont bâti leur réputation de coupeurs de têtes sur la débauche d’efforts et ils ne devront pas l’oublier la semaine prochaine à Rhyl, dans un match retour qu’ils pourront écraser s’ils le prennent par le bon bout, ou qui pourrait leur réserver une très, très mauvaise surprise s’ils le prennent à la légère, ce que tant d’adversaires ont fait avec eux depuis 2011.

Qu’on s’entende bien, leur qualification n’est pas remise en cause par le but concédé à la 35e sur un mauvais alignement (à moins qu’il n’ait été très bon mais que le juge de ligne, tout simplement, n’ait pas été au niveau, ce qui semble plus probable à première vue), mais aurait pu l’être si Sheridan, un peu avant la fin de la rencontre, n’avait pas dévissé seul face à Weber.

Un 3-2, c’eut été un scandale, mais pas forcément illogique au regard de ce sentiment confus que le FCD03 ne maîtrisait pas tout pour une équipe qui menait 3-0 après 26 minutes de jeu, face à un adversaire que certains suiveurs du foot luxembourgeois, en tribunes, regardaient avec condescendance comme «une équipe très moyenne de Promotion d’honneur», réduite à dix en fin de partie qui plus est.

Lenteur exaspérante de sa défense, manque de créativité patent (mais sublimé par quelques oublis differdangeois dans l’entrejeu), Bala Town a besoin d’un miracle pour renverser Differdange. Et cela aurait été encore plus vrai si Luisi, seul face au gardien ou Almeida, deux fois isolé côté gauche, avaient fait le nécessaire pour faire du retour une vraie formalité. Cela ne le sera pas et c’est presque une surprise…

Julien Mollereau