Convaincu de pouvoir tenir tête à Shamrock, le Progrès a pris un sévère 3-0 hier à Dublin, sous une pluie et un vent pénibles.
Le Progrès Niederkorn a souffert des conditions climatiques, mais c’est à la loyale qu’il quitte la compétition. Trente-trois ans après sa dernière apparition en Coupe d’Europe, il n’a pas à rougir de ce qu’il a produit.
Il n’y a pas que les branches des arbres derrière les tribunes du Tallaght Stadium qui donnaient une indication de la puissance du vent qui a avalé Dublin, hier soir. Il y a aussi les grimaces des vingt-deux joueurs qui étaient sur le terrain au même moment. Celles des Niederkornois étaient encore plus expressives, quand le coup de sifflet final est venu mettre fin au calvaire des joueurs d’Olivier Ciancanelli : l’Europe, c’est déjà fini. Alors oui, le Progrès est taillé pour retrouver l’Europa League dans un an. Mais hier soir, il était bien trop tôt pour voir autre chose que de la tristesse dans le camp luxembourgeois. Car cela est peut-être fou à penser, mais le Progrès avait vraiment un coup à jouer face à Shamrock.
Cela avait sauté aux yeux une semaine plus tôt au Parc des sports d’Oberkorn (0-0), cela s’est encore vérifié hier. Vent dans le dos, les Niederkornois n’ont pas subi l’énorme pressing irlandais comme cela avait été le cas à l’aller. La pluie, qui est tombée de manière ininterrompue, a un peu piqué les yeux mais facilité la circulation du ballon et le danger devant le but de Hyland. Voilà pourquoi, avant de prendre l’eau et de recevoir une belle leçon de réalisme dans les gencives, le Progrès a eu ses occasions, qui sont autant de regrets ce matin.
À la réception d’un coup franc de Sébastien Thill, Rossini effectuait une tête renversée qui passait au ras du poteau droit de Hyland et glaçait le sang des supporters locaux. Cassan était quant à lui trop court (29e) et à la suite d’une passe dans le dos de la défense signée Garos, Menaï tergiversait dans une position en or (34e).
Shamrock a été bien plus inspiré dans le dernier geste. Sûr que sa petite expérience des premiers tours de Coupes d’Europe lui a rendu service dans cette double confrontation.
Ce diable de Kieran Waters
Les Irlandais n’ont pas eu besoin de harceler leur victime pour lui faire mal. Il a simplement fallu profiter du premier moment d’égarement de la défense niederkornoise : une mini-sieste concrétisée par Miele qui, après un coup franc que personne ne voulait exploiter, servait Webster, tout heureux de se retrouver seul dans les six mètres pour être le premier héros de la soirée. Le deuxième s’appelait Kieran Waters et méritait complètement cette distinction.
Il pouvait d’abord remercier Flauss, qui relâchait coupablement un ballon pas franchement dangereux dans ses pieds (2-0, 40e). Pour la suite, c’est à son sens du but et son copain Brandon Miele qu’il devait tout. Les Irlandais géraient à merveille un trois contre un qui profitait donc à Waters (3-0, 57e). Les trente-trois minutes servaient à Shamrock de montrer qu’il avait encore quelques progrès à faire dans le domaine de la contre-attaque. Pour les Niederkornois, elles permettaient de se poser une question : était-on vraiment si loin que ça de Shamrock Rovers ?
De notre envoyé spécial à Dublin Matthieu Pécot