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Europa League (1er Tour Aller) – Le Progrès trouve un trèfle à quatre feuilles


Hyland effectue l'arrêt du match devant Rossini, empêchant le Progrès de prendre un but d'avance sur le match retour. (Photo : Gerry Schmitt)

Devant le nombre des occasions franches, le Progrès, pour son grand retour aux joutes continentales, n’a pas pris de but. Il aura une vraie chance de qualification, mardi prochain, à Dublin.

En début de match, les Niederkornois n’ont maîtrisé ni la donnée physique ni l’investissement mental, avant de parfaitement redresser la barre et de prouver qu’il faudra compter avec eux pour le 2e tour.

Dans une semaine, Niederkorn aura sa chance. Parce qu’il y a plein de mauvaises explications qui peuvent expliquer qu’il ait autant fait souffrir les Shamrock Rovers, à commencer par la chaleur, mais la plus plausible, hier soir, restait tout simplement sa qualité de jeu, celle qu’il a démontrée tout au long de la saison 2014/2015. Ses recrues devaient magnifier l’ensemble et il aura, de fait, juste manqué de la réussite à Giuseppe Rossini pour ses débuts, pour prouver ce qui a sauté aux yeux : les Jaunards ont enfin un avant-centre digne de ce nom.

Et ils ont gardé tout le reste : une ligne défensive sérieusement solide malgré la sortie, très tôt sur blessure, de capitaine Rigo, et des gars à la baguette (Thill, Garos, Cassan) qui ont montré qu’ils peuvent aussi, à un tel niveau, avoir une influence sur un match et même carrément le prendre en main. C’est ce qui leur sera demandé à Dublin dans une semaine, où un petit but pourrait les qualifier, dans une ambiance qui s’annonce torride, non pas pour le climat cette fois, mais pour ses tribunes. Au Tallaght Stadium, les Rovers n’ont, il est vrai, plus perdu le moindre match officiel depuis bientôt un an.

L’absence européenne du Progrès aura duré 33 ans… et 26 minutes. Apparemment, après plus de trois décennies de sevrage, une petite demi-heure, c’est le temps qu’il faut pour se décoincer et jouer enfin son football. Avant une tentative de Menaï, dans le petit filet (26e), Niederkorn a bafouillé le sien, jouant bien trop bas, assassinant consciencieusement tout mouvement offensif par manque de précision et aussi, un peu, d’ambition. Voire, autant le dire, de trac mal placé.

«Mais le terrain était dans l’autre sens…»

Les hommes de Ciancanelli se sont toutefois rendus compte assez vite que ces Shamrock Rovers, qui ont manqué à trois (grosses) reprises d’ouvrir le score durant la première demi-heure et malgré leurs 18 matches de championnat dans les jambes, manquent de toutes les qualités requises pour être sûrs d’être au 2e tour.

Quand le Progrès a enfin remis le pied sur le ballon et qu’il a saisi que, depuis 1982, les débuts de campagne européenne sont bien plus accessibles aux «petits» clubs luxembourgeois, il a fait presque ce qu’il a voulu sur le terrain. Un poteau de Rossini (43e), deux sauvetages miraculeux de Hyland devant Rossini (46e) et Thill (74e) l’ont toutefois empêché de prendre un petit avantage, qui aurait été très largement mérité.

À la pause, Fabio Marochi, le président du club, avait un sourire jusqu’aux oreilles en rappelant que c’était sur ce même stade «mais avec le terrain tourné dans l’autre sens» que le Progrès avait inscrit, jadis, le seul but de son histoire continentale, en 1982 contre les Irlandais (du Nord) de Glentoran (1-1).

Il y avait trop de coïncidences, dans bien des esprits, pour que Niederkorn n’en profite pas pour frapper un grand coup. Et c’est pour ça aussi qu’aujourd’hui, il est plus déçu de ne pas l’avoir emporté que ravi de signer, pour son grand retour à ce niveau, un match nul quasi historique pour lui. Il lui reste un acquis majeur : il n’a pas pris de but; et un souvenir : contre Glentoran, au retour, il en avait pris quatre. Mais on l’a dit, et ils l’ont prouvé, en 30 ans, les choses ont tellement changé…

Julien Mollereau