Treize ans après la dernière apparition d’une équipe luxembourgeoise en Coupe d’Europe, Gréngewald s’apprête à faire bégayer l’histoire, ce jeudi soir, face à Namur.
Coronavirus ou pas, Gréngewald annonce la couleur : «History begins now», peut-on lire sur le site du club. C’est en effet en Belgique que l’équipe luxembourgeoise va défendre les couleurs grand-ducales sur la scène européenne. Une première depuis plus d’une décennie.
À l’origine de cette déflagration dans le monde du basket féminin, qui d’autre que Hermann Paar? Le technicien allemand, qui défend depuis des décennies l’intérêt des basketteuses, expliquait dans nos colonnes en avril que le seul moyen de progresser était de participer aux compétitions européennes : «Bien sûr, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain mais c’est possible.» Et au cœur de l’été, Gréngewald, club où il officie en tant qu’entraîneur, annonçait le début d’une nouvelle ère : celle des retrouvailles avec les parquets continentaux. «Nous comptons être présents de manière régulière et sur le long terme en Coupes d’Europe. On en a parlé avec l’équipe et toutes les filles nous ont suivis. C’est un pas que nous devons faire. Que toute l’équipe veut faire», expliquait Hermann Paar à ce moment.
Même si tout n’a pas été facile et que la rencontre aller-retour face à Namur s’est transformée en un seul match couperet en terre belge, cette fois on y est! «Je me réjouis que le club ait fait ce pas dans cette direction. Et que nous ayons trouvé des partenaires au long cours qui nous permettent de nous inscrire dans la durée.»
Être présent, déjà une victoire
Sur le papier, le défi est immense. L’adversaire est redoutable : «Elles ont huit joueuses pros et des espoirs talentueuses, des filles qui viennent d’un peu partout.» La préparation a été très compliquée : «Cela fait exactement deux mois qu’on n’a pas joué à la différence de Namur. En ce qui nous concerne, l’entraînement a été un vrai défi. Et l’arrêt du championnat un coup dur. On a dû compenser en augmentant l’intensité et la qualité des séances.»
Mais comme tout était fermé au Luxembourg et que le club n’a pas eu de dérogation pour obtenir le droit de s’entraîner, il a fallu trouver des solutions alternatives : «Avec beaucoup d’investissement, y compris financier, on a trouvé des possibilités pour s’entraîner en Allemagne. En respectant les règles sanitaires et d’hygiène, on a pu un peu s’entraîner.»
On l’aura compris, le match s’annonce très déséquilibré : «Bien sûr, nous sommes les outsiders. Nous sommes plus jeunes et le club n’a aucune expérience internationale. Le but de ce voyage, c’est justement de jouer à l’international. Sur le plan des résultats, difficile de dire à quoi on peut s’attendre car on n’a aucune pratique du jeu et que les filles ont besoin de rythme. J’attends de l’équipe qu’elle mette en place la tactique mise au point. On veut les attaquer sur leurs faiblesses et leur retirer un ou deux points forts. Si on y parvient, on verra quel sera le résultat final.»
Même s’il faut se préparer à un match très compliqué, le simple fait d’être présent dans ces préqualifications pour le tour final de l’Eurocup est une victoire en soi. Gréngewald entame une nouvelle page. Qui ne demande qu’à être complétée au fil des années.
L’effectif : Reili Richardson, Alex Louin, Lisy Hetting, Joy Baum, Lore Rollmann, Sara Schmitz, Jo Oly, Liz Irthum, Laurie Irthum, Jil Baum, Tessy Hetting, Janna Dauer, Liz Rollman, Marie Simon.
Le match sera diffusé sur la plateforme YouTube de la FIBA.
Romain Haas
La formule
Aujourd’hui à 19 h 30, Gréngewald se rend en Belgique pour affronter Namur dans le cadre des qualifications à l’Eurocup qui doivent déterminer les trois dernières équipes à intégrer pour affronter l’un des huit groupes du tour principal. Le vainqueur du match des Luxembourgeoises sera reversé dans le groupe G, où attendent les formations de Cadi La Seu (Espagne), de l’Entente sportive basket de Villeneuve-d’Ascq – Lille Métropole (France) et de l’ACS Sepsi-SIC (Roumanie). Les premières rencontres sont programmées au mois de janvier. Mais on n’en est pas encore là.
Hier, les Luxembourgeois étaient présents en force puisque les arbitres Marc Mouton et Georges Wolzfeld ont officié lors d’un autre match de qualification, à savoir celui entre Saint-Amand Hainaut Basket et les Suissesses du BC Winterthur, où Alain Steffes était le commissaire.