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Euro-2020 : le Luxembourg s’impose logiquement face à la Lituanie


Gerson Rodrigues tombe dans les bras de Luc Holtz après son but contre la Lituanie, vendredi soir. (photo Gerry Schmit)

[ÉLIMINATOIRES DE L’EURO-2020] Deux magnifiques buts ont permis aux hommes de Luc Holtz de montrer l’ampleur de leurs progrès. La Lituanie n’a pas existé. Le Luxembourg a tout maîtrisé mais pris un but gag qui aurait pu lui coûter cher (2-1).

Un petit air de Ligue des nations, rendez-vous inachevé de 2018, a flotté sur le début de ces éliminatoires de l’Euro. Sans l’amertume désagréable du dernier match à domicile, cette «finale» perdue contre le Belarus (0-2). Vendredi, les Roud Léiwen ont joliment fait le travail, avec l’autorité des équipes supérieures à leur adversaire et les efforts offensifs qu’on attend d’un groupe dans l’obligation concrète de gagner.

On le sait avec certitude : il y a du talent individuel à crever dans cette génération. Mais ce ne sont encore que des promesses que l’on retrouve souvent noyées dans un collectif en train de monter en puissance. Le potentiel est un peu plus palpable depuis vendredi, il s’est affiné au-dessus de certaines têtes. La passe décisive de Vincent Thill pour l’égalisation juste avant la pause (45e), tout autant que le tir travaillé de Gerson Rodrigues pour prendre l’avantage (55e) ont été des petits moments de magie qui contribuent à situer la formation luxembourgeoise à l’échelle du continent. Et elle se porte plutôt très bien à son «petit» niveau.

On est en 2019. Le Luxembourg joue bien au football. Bien mieux que la Lituanie en tout cas. Tout va bien. Ou presque.
En grand perfectionniste, Luc Holtz ne peut se satisfaire de cette première période de maîtrise collective qui a aussi peu de répercussions concrètes dans la surface de réparation adverse. Un exemple? 43e minute, Jans adresse un ballon vers l’axe à destination de… Barreiro. Un récupérateur seul aux 16 mètres au milieu de quatre Lituaniens? Oui car Gerson R. suce la ligne opposée, Da Mota, pas assez présent devant le but, n’est pas là non plus et l’illustration du problème d’avoir à faire le jeu pour une équipe qui compose sans son artificier n° 1, Aurélien Joachim, est parfaite : les Roud Léiwen ne manquent pas d’idées, mais de poids, un peu si…

Premier signe inquiétant de suffisance

Mais ce serait chipoter que de leur tenir rigueur de leurs petits manquements sans relever leurs réussites. Le fond de jeu prouve en tout cas que Luc Holtz a bien emballé son affaire durant son stage de préparation.

Et c’est finalement presque logiquement qu’on a vu venir le premier signe inquiétant de suffisance de cette génération richement dotée en talents. Luc Holtz a toujours défendu avec conviction le droit à l’erreur pour des garçons à qui il demande de jouer. C’est normal. Mais concernant la boulette de vendredi, on est dans un autre registre. Une pointe de facilité à imputer à Barreiro et Chanot, loin de leur but, le long d’une ligne de touche, avec deux duels perdus qui auraient pu avoir une conséquence dramatique si le talent n’était pas venu tout rattraper. Contre l’Ukraine, lundi, ce sera interdit!

Julien Mollereau