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[Escrime] La der avant des vacances bien méritées


Les vacances, c’est ce soir pour Flavio Giannotte!

CHAMPIONNATS D’EUROPE À BÂLE C’est aujourd’hui que Flavio Giannotte en termine avec une saison interminable.

Des dizaines de compétitions, des centaines de matches, des milliers de kilomètres. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la saison de Flavio Giannotte aura été riche en émotions. En temps. En énergie. En argent. Pour un résultat frustrant.

Et plus l’échéance olympique se rapproche et moins l’élève de Me Pizay a du mal à cacher sa frustration : «Ils prennent 38 tireurs aux Jeux. Actuellement, je suis 41e mondial. Normalement, je serais largement qualifié, j’ai le niveau pour y aller, mais le système ne me le permet pas. Et il y a 18 mecs moins bien classés que moi qui vont à Paris. Je pensais qu’après deux mois, je parviendrais à digérer le truc. Mais en fait, en ce moment, je le vis assez mal.»

Après avoir échoué à décrocher le seul ticket olympique à l’occasion du tournoi européen de qualification, en avril à la maison à Differdange, il lui restait un petit espoir de se voir attribuer une wild card. Mais le Luxembourgeois ne fait pas partie des heureux élus : «J’avais poussé pour que la Fédé demande une wild card. Je ne connais pas les critères. Je sais que je ne suis certainement pas le tout premier à en mériter une. Mais au moins dans les trois ou quatre premiers. Finalement, je sais qu’ils ont pris le Suisse Bayard, que j’ai déjà battu. Et quand je vois que c’est un tireur du Cap-Vert qui en récupère une, un type qui n’a pas de licence FIE, qui n’a pas fait un tournoi de l’année, j’avoue que j’ai pris un gros coup derrière la tête. Tu fais des sacrifices toute l’année à un point tel que personne ne peut l’imaginer, tu fais tout ce qu’il faut et là des gars qui ne glandent rien récupèrent une wild card, ça fait mal.» On l’a dit : frustration.

Malgré tout, avant de remiser masque et épée pour aller se vider la tête en partant avec un pote pour un trip à vélo dont il raffole – «Vienne-Nice sur trois semaines, plus de 3 300 km et 20 ou 30 000 m de dénivelé», confie-t-il avec envie –, Flavio Giannotte a encore un ultime tournoi : les championnats d’Europe. L’an passé, il était tombé en tableau de 64 après «avoir jeté le match alors que j’avais trois ou quatre touches d’avance» et il y a quelques saisons, il avait terminé 14e, du côté de Dusseldorf.

Des ambitions malgré tout

Et même si c’est la frustration qui prime, le garçon est orgueilleux. C’est pourquoi il s’est fixé un objectif ambitieux : «Je dois viser au minimum un tableau de 32. Si j’y parviens, il y a de grandes probabilités que j’intègre le top 40 mondial. Ce serait bon mentalement. Terminer la saison comme cela me permettrait de le faire avec une certaine paix intérieure», philosophe-t-il.

Tout en sachant que la tâche sera énorme : «Les championnats d’Europe, c’est plus fort que les Jeux olympiques. Largement plus dur. Tu fais un tableau de 8 aux Europe, tu peux gagner les Jeux. D’ailleurs, ce serait intéressant de voir combien n’iront pas aux Jeux en individuel.» Et de remettre une couche sur le système : «Notre qualification se termine trop tôt. La saison est encore en cours avec en plus un championnat d’Europe.»

Avant cette ultime compétition, la seule de niveau international à se dérouler sur une seule journée et où les meilleurs ne sont pas exemptés de phase de poule, Flavio Giannotte a pu «se préparer» ce week-end, à l’occasion des championnats nationaux, où il a décroché deux nouveaux titres nationaux : «C’était assez clair. Je voulais envoyer un petit message pour montrer qu’il n’y avait pas de discussion. Au total, j’ai pris 22 touches sur la compétition, j’ai même perdu un match en poules. Mais après, dans les matches en 15 touches, c’était plus simple. Et le lendemain, on gagne par équipe.»

Deux jours qu’il a mis à profit pour continuer à travailler : «Ce qui était bien, c’est que Maurice était là. Il avait son plastron. Et entre mes matches, j’allais prendre la leçon. Comme cela, on faisait d’une pierre deux coups.»

Histoire de mettre toutes ses chances de son côté pour être le mieux préparé possible pour cet ultime rendez-vous de la saison. Avant des vacances, on l’aura compris, ô combien méritées : «J’ai hâte que ça se termine!»

Outre Flavio Giannotte, Niklas Prinz sera également en lice. Hier, au fleuret, Veronika Gonchareva, qui vient d’obtenir la nationalité luxembourgeoise, n’a pas passé le cap des poules (1-5). Elle se classe 55e.