Avant de tirer un trait sur une saison jusque-là clairement décevante, Flavio Giannotte a encore deux petits rendez-vous en un mois : les Europe à Antalaya ce dimanche… puis les Mondiaux.
On ne va pas se le cacher, le bilan de Flavio Giannotte lors du présent exercice n’est pas bon : «C’est une saison merdique», reconnaît d’ailleurs sans problème l’épéiste grand-ducal, qui n’est jamais du genre à se chercher des excuses. Pour tout dire, il lui tarde de tourner la page. Et de goûter à de vraies vacances bien méritées : «Je serai content quand ce sera fini. Avec le covid, j’ai l’impression de ne pas avoir fait de vraie pause depuis 2019. Les compétitions qui étaient annulées, puis finalement maintenues, celles qui étaient délocalisées. En plus j’ai raté une Coupe du monde à cause du covid, c’était la première année où je m’entraînais à 100 % au Luxembourg, c’était très spécial. Avec Maurice, on en a parlé : une fois que c’est fini, on fait deux ou trois mois sans escrime et après on met un plan en place pour Paris.»
Mais s’il aspire à du repos, le protégé de Me Maurice Pizay, qui l’accompagne d’ailleurs sur cette compétition, n’en reste pas moins un redoutable compétiteur. Qui sait que, dans un bon jour, il est capable, comme il l’a déjà prouvé à maintes reprises, de battre les meilleurs. Et justement, il pourrait bien devoir les affronter dès les poules de ces championnats d’Europe, qui se déroulent du côté d’Antalya. En effet, il s’agit de la seule compétition dans laquelle les 16 meilleurs ne sont pas exemptés de poule. Sortir des poules ne sera déjà pas une sinécure. Mais Giannotte ne cache pas sa motivation : «Forcément, ça reste quelque chose de particulier, des grands championnats. C’est plus prestigieux qu’une Coupe du monde normale et j’adore ça!»
Tout est possible
Brillant 14e du dernier exercice, du côté de Düsseldorf en 2019, il rêve de faire aussi bien : «Pour moi, sur une telle compétition, ça devrait être un standard de faire au moins un tableau de 64. C’est ce que je faisais tout le temps par le passé», note-t-il. Et il est vrai que 2022 ne restera pas un grand cru, puisqu’il compte en tout et pour tout un seul tableau de 64. Parfois, ça s’est joué à rien mais la pièce n’est jamais tombée du bon côté : «À Budapest, je ne passe pas directement pour une touche en poules et je rate le tableau, à Berne je mène 14-9 et je perds… J’ai l’escrime pour gagner mais à chaque fois qu’il fallait être lucide, je me suis raté. Et quand j’ai une possibilité de monter sur un podium (NDLR : à Lausanne), je suis obligé de renoncer et d’aller à l’hôpital pour me faire recoudre (NDLR : 10 pts de suture et un plâtre au doigt).»
On pourrait ajouter également une défaite plus que litigieuse du côté du Caire face à un… Égyptien qui avait les faveurs des arbitres sans oublier, au même endroit, une sorte de véritable racket subi par les escrimeurs pour avoir le droit de s’aligner. Quand on pense que les Mondiaux dans un mois se déroulent… au Caire…
Mais en attendant, place à la compétition en Turquie. Flavio Giannotte est passé par toutes les émotions, le plus souvent négatives, cette saison. Si bien qu’on se dit que ça ne peut aller que mieux. Et que sur une journée, tout est possible. Le pire… comme le meilleur!