CHAMPIONNATS DU MONDE À TBILISSI En Géorgie, Flavio Giannotte va tenter d’accéder une cinquième fois en autant de tentatives à la deuxième journée aux Mondiaux. Mais ça s’annonce compliqué.
Au pire, les vacances sont pour dimanche soir pour Flavio Giannotte. Pour l’escrimeur luxembourgeois, il est temps que cette saison s’achève, lui qui n’a clairement pas vécu son meilleur exercice. Loin de là : un seul tableau de 64 en Coupe du monde et même une élimination dès les poules, effectivement la saison n’a pas été bonne sur le plan pur des résultats pour l’escrimeur grand-ducal.
Qui ne veut pas baisser les bras pour autant : «C’est vrai que c’est la première fois où je fais une moins bonne saison que la précédente. En termes de résultats, c’est la pire saison de ma vie. Mais en termes d’escrime et d’assauts, il y a des choses très intéressantes sur les trois dernières compètes. À chaque fois, je perds d’un rien contre un mec qui gagne ou qui fait podium.»
Il s’est ainsi notamment incliné en mort subite lors des championnats d’Europe de Gênes face à l’Italien Matteo Galassi, futur vice-champion d’Europe derrière l’Ukrainien Roman Svichkar qui avait sorti Giannotte au Challenge Monal, quelques semaines plus tôt.
La mort subite, un des soucis pour le Luxembourgeois, qui a galéré dans ce domaine très particulier. Qui fait appel à l’escrime pure. Mais également au mental. Et avec une saison où il a choisi de lever le pied, après la très exigeante saison où il a tenté jusqu’au bout de se qualifier pour les JO et avoir, un temps, envisagé de raccrocher carrément son masque, Flavio Giannotte ne s’est pas entraîné comme par le passé.
Et c’est peut-être ce qui lui a manqué pour briller dans ces moments décisifs. Où tout se joue en une touche : «L’an passé, je devais être à 12 victoires sur 18 morts subites. Et cette année, je n’ai pas fait les comptes mais ça doit être quelque chose comme 3 sur 20…»
Tout donner et ne pas avoir de regret
On l’aura compris, il n’aborde pas dans les meilleures dispositions le plus grand rendez-vous d’une saison qu’il veut vite mettre de côté. Et son dernier entraînement n’incite pas à l’optimisme béat : «Si je tire samedi comme je l’ai fait ce vendredi, ça va être compliqué. Après, il y a des jours comme cela. Des fois, les choses ne s’alignent pas…»
Mais ne comptez pas sur lui pour baisser les bras. Malgré une saison à vite remiser au placard, il ne s’interdit rien. Et il a une énorme motivation, celle de rester sur sa lancée aux Mondiaux : «Pour le moment, je suis à 100 % de présence au deuxième jour en quatre participations. L’objectif, c’est de faire un cinq sur cinq. Maintenant, un tableau de 64 serait une petite victoire. Je ne l’ai fait qu’une fois cette saison. Généralement, je dis que ça dépend de moi. Mais en ce moment, ça va dépendre de mes adversaires et de la poule. S’il a un jeu qui me convient, je peux faire des miracles, dans le cas contraire je suis capable de perdre contre des mecs improbables…»
Flavio Giannotte, désormais trentenaire, comptera sur son expérience pour tenter d’aller le plus loin possible : «Ça va le faire», se convainc-t-il avec un peu de méthode Coué.
Jusqu’à présent, la roue n’a pas tourné dans son sens durant cette saison. Mais le garçon a déjà prouvé à maintes reprises que sur une journée, il était capable de battre n’importe qui, ce que ce soit un numéro un mondial ou un champion olympique.
Alors même s’il est un peu seul en Géorgie, seulement accompagné d’Imke Duplitzer, qui est restée après avoir accompagné Anna Zens, qui a d’ailleurs réalisé un tableau de 64, Flavio Giannotte va tout donner pour avoir le droit de tirer dimanche.
Quel que soit le résultat, il veut ne pas avoir de regret : «Je ne vais pas me laisser faire. J’y vais dans un état d’esprit où je veux montrer qui je suis. Si je pars en vacances, ce sera sans regret.» C’est tout le mal qu’on lui souhaite.