Accueil | Sport national | [Escrime] Giannotte, prêt comme jamais

[Escrime] Giannotte, prêt comme jamais


Flavio Giannotte s’est notamment préparé en gravissant des cols à vélo, son autre passion.

Après une saison galère, Flavio Giannotte espère terminer sur une bonne note. Pour ce faire, il n’a rien laissé au hasard.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que sa saison n’a, et de loin, clairement pas été au niveau de ses attentes. Deux tableaux de 64, des blessures, des prises de tête et un peu de malchance, voilà pour le cocktail d’un exercice 2021/2022 qui ne restera pas dans la mémoire de Flavio Giannotte.

Mais le garçon est un compétiteur et, même s’il aspire à prendre des vacances bien méritées, il a malgré tout fait le job pour se présenter en Égypte dans les meilleures dispositions possibles. C’est en effet en Égypte que se déroule l’ultime rendez-vous de cette très longue saison.

Un pays où l’épéiste luxembourgeois s’était d’abord fait littéralement racketter pour avoir le droit de s’inscrire à la compétition, avant de se faire voler sur la piste face à un tireur local : «Je suis tellement content d’être ici. En plus, c’est le même hôtel, bref, c’est génial», confie-t-il avec pas mal d’ironie.

Pour faire en sorte de ranger son masque et son épée avec le sentiment du devoir accompli, le protégé de Me Pizay, avec qui il est présent en Égypte, s’est tout de suite remis au boulot après sa décevante 47e place aux championnats d’Europe d’Antalya, il y a un mois : «En rentrant, je suis tout de suite parti faire un stage en altitude à Serre-Chevalier.»

C’est donc dans les montagnes qu’il a rechargé les batteries. Avec une méthode bien à lui : «J’avais apporté mon vélo. J’ai fait un peu comme les étapes du Tour de France. J’ai fait 250 km avec 7 000 m de dénivelé pendant la semaine. Le matin, j’allais rouler et l’après-midi, je faisais de l’escrime.» La Croix-de-Fer, l’Izoard, le Galibier ou encore le Granon «trois fois» étaient ainsi à son programme :

«Un jour, j’ai gravi le Granon deux fois. La deuxième fois, il y avait de la pluie, de la neige et même de la grêle. J’étais content d’être de retour à l’hôtel.» Un régime douloureux. Mais apparemment bon pour le corps. Et surtout l’esprit : «Vu que je me détruisais bien les jambes le matin, je pouvais me concentrer sur le travail l’après-midi. Ça m’a fait une coupure. Et permis de reprendre un peu de fraîcheur.»

Après un énième titre national, simple formalité, il a enchaîné avec un camp d’entraînement à la maison : «Je prenais des leçons matin et soir. Le matin avec un entraînement physique et le soir plus axé sur la technique. Au début, j’étais avec Maurice et puis, comme Michel Colling était là, on a varié un peu.»

Et même s’il a dû composer avec le boulot (NDLR : il est prof) et notamment les conseils de classe de fin d’année, Flavio Giannotte a pu, pour la première fois depuis bien longtemps, se concentrer vraiment sur l’escrime. Sans présager ce qui va se passer sur la piste du Caire, il a mis toutes les chances de son côté :

«Physiquement, je me sens bien et plus préparé que le reste de la saison. En termes d’escrime également, j’ai un bon sentiment. La seule chose qui a fait défaut, ce sont les partenaires d’entraînement. C’est un peu compliqué de trouver des gens contre qui tirer en cette période. Pour le reste, c’est pas mal. Je n’ai rien à me reprocher au niveau de la préparation. J’ai mis le paquet pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être dans cette saison.»

Pour lui, une compétition réussie serait au minimum un tableau de 64 : «Si je peux le faire directement en poules, ce serait parfait. S’il faut passer par le tableau, on fera tout pour.» Et de conclure : «Comme le dit Maurice : « C’est dans la tronche ! ».» Curiosité locale, si les poules et les tableaux préliminaires se déroulent le samedi, il faudra attendre mardi pour retrouver les meilleurs en lice.