Comme d’habitude, Flavio Giannotte partira avec les faveurs du pronostic. Et comme à chaque fois, il aura tout à perdre… et pas grand-chose à gagner.
Si on consulte la liste des inscrits pour ces championnats nationaux, samedi en individuel et dimanche par équipes au Limpertsberg, il y a forcément un nom qui ressort plus que les autres : évidemment, celui de Flavio Giannotte. Même s’il est retombé à la 157e place mondiale, l’épéiste luxembourgeois n’a pas de rival à son niveau au Grand-Duché. Si bien qu’il sera évidemment le grand favori d’un rendez-vous qui lui tient à cœur : les championnats nationaux.
Invaincu chez les seniors depuis qu’il y participe, il n’avait été battu qu’une fois alors qu’il tirait chez les cadets et qu’en juniors, il avait été battu par Alexei Nickels. Le reste, ce ne sont que des victoires et des titres. Bis repetita cette année?
Pour le n° 1 luxembourgeois, ces championnats nationaux ont tout de la compétition piège par excellence : «C’est clair que j’ai tout à perdre et rien à gagner. Si je gagne, on dira que c’est normal et si je perds, ce sera de ma faute», explique Flavio Giannotte. Qui assume son statut : «Les seuls qui peuvent m’embêter, ce sont Benoit (Omont) car on se connaît vraiment bien et le jeune Colling qui peut être aussi chiant mais il manque d’expérience. Et il y a encore un Belge qui peut être pénible. Mais sur le papier, je dois gagner. Si je tire à mon niveau ça devrait passer.»
Si, par le passé, il a pu être un peu stressé par l’évènement, le jeune trentenaire aborde désormais ce rendez-vous avec une forte motivation. Mais sans se prendre la tête pour autant : «On sait que tout le monde attend que tu perdes. Moi, je dois passer au-dessus de ça et faire mon match. Quand j’étais jeune, je me prenais la tête et je me mettais la pression. Mais maintenant, même si ça se passe mal, je n’ai plus rien à prouver à personne», commente le jeune homme, qui sera bien sûr aux Mondiaux de Tbilissi en Géorgie à la fin du mois.
Lis Rottler-Fautsch is back !
Mais attention, pas question de prendre la compétition à la légère : «Je trouve que c’est normal d’être là. Ce serait arrogant de dire que je suis meilleur et que je n’ai pas besoin de venir aux championnats nationaux. En même temps, dire qu’on est plus fort c’est bien maintenant, il faut le prouver sur la piste.»
S’il ne devrait pas y avoir beaucoup de suspense chez les messieurs, même si on n’est jamais à l’abri d’une surprise, on pourrait se dire que, chez les dames, le titre semble une nouvelle fois promis à Anna Zens. Seulement c’est compter sans la présence d’une certaine… Lis Rottler-Fautsch.
En effet, celle qui avait notamment terminé 7e des Mondiaux à Budapest en 2019 a décidé de reprendre son épée… sur un coup de tête : «Quand j’étais en Andorre (NDLR : elle faisait partie de la délégation du COSL en tant que chef de mission adjoint), j’ai remarqué que le sport me manquait un peu. Mais c’est compliqué d’avoir des soirées de libre pour aller à l’entraînement. Mais avec le soutien de ma mère et de mon mari, j’ai réussi à me libérer pour samedi. Il y a trois ou quatre semaines, j’avais vu qu’il n’y avait que deux ou trois inscriptions donc je me suis dit que si j’y allais, il y aurait au moins un championnat national.» Avec son emploi du temps de ministre, on va dire qu’elle a fait le minimum possible avant le jour J : «La semaine dernière, j’ai pris une leçon avec Me Pizay. Il m’a dit que la pointe marchait encore bien. Mais après deux minutes, j’étais cassée. Ça devrait aller pour les deux premiers matches, après ça risque d’être plus compliqué», sourit-elle. On se réjouit en tout cas de la retrouver en piste!