BGL Ligue (15e Journée) – La Jeunesse n’a eu aucun mal à battre Etzella, hier. Dans la forme de sa vie, Sanel Ibrahimovic est impliqué dans les cinq buts. Mais ne sait toujours pas s’il sera eschois l’an prochain…
Même quand ils s’y sont mis à quatre, les Ettelbruckois n’ont jamais résisté à Sanel Ibrahimovic hier. (Photos : Julien Garroy)
Difficile de faire autrement que de ne parler que de Sanel Ibrahimovic. Hier, beaucoup d’Eschois ont été franchement bons et le collectif était très bien huilé, ce qui a été loin d’être le cas depuis le début de la saison. Mais comment faire pour ne pas réserver un peu plus de lumière au buteur bosniaque, auteur d’un match fabuleux. Adresse, altruisme, combativité. Tout y était et cela explique le carnage final : deux buts, trois passes décisives.
L’ancien Wiltzois plane sur le classement des buteurs (15 unités) et donne l’impression d’être dans la forme de sa vie. Il a commencé hier par profiter d’un ballon en profondeur de Zydko et d’un micro-espace pour s’insérer entre Ozvald et Clément et faire trembler les filets (1-0, 13e). En fin de match, alors que le match était plié, il se jetait comme un mort de faim sur un six mètres complètement raté de Clément. Un passement de jambes plus tard, le gardien ettelbruckois était effacé et le score un peu plus lourd (5-1, 82e).
> « Je crois qu’il a envie de rester »
Le reste du temps, Ibra a joué pour les autres, brisant du même coup sa réputation de simple tueur des surfaces. « Ce n’est pas qu’un joueur qui met 20 buts dans la saison, c’est aussi et surtout quelqu’un qui joue pour l’équipe », estime son coéquipier Kim Kintziger, qui sait de quoi il parle puisqu’il a inscrit son premier but de la saison sur un centre en retrait de Soares… relayé par une talonnade de qui vous savez (4-1, 70e). Il n’y a qu’à se pencher pour ramasser les actions décisives d’Ibrahimovic. Son centre pour la volée du gauche de Mélisse était impeccable (2-1, 37e), à peu près autant que celle destinée à Deidda (3-1, 47e).
Il faut dire qu’à onze contre dix, tout a paru très simple, la réduction du score acrobatique d’Ozvald, sur phase arrêtée, était la seule demi-occasion des visiteurs (2-1, 37e). Etzella aurait pu jouer les victimes au coup de sifflet final, car il n’a pas été gâté par l’arbitre. M. Monteiro a en effet renvoyé aux vestiaires André Bastos pour un deuxième carton jaune, car il a commis le crime de poursuivre une action sur laquelle il était signalé hors-jeu (43e). Son équipe étant alors menée, on ne voit pas bien en quoi ce comportement peut être assimilée à de l’antijeu. Difficile d’être moins psychologue sur le coup.
M. Monteiro récidivera en fin de match en infligeant encore un carton jaune à l’Eschois Tonini (85e). Etzella a eu la décence de ne pas se servir de cette expulsion discutable pour expliquer sa défaite. Peut-être parce que les Nordistes savaient qu’il n’y avait rien à faire face à cet Ibrahimovic-là.
À l’heure où la Jeunesse semble avoir envie de lever le tabou sur ses finances en lançant une opération crowdfunding, il serait bon de profiter de cet élan pour s’asseoir à une table et discuter avec son buteur, dont le contrat arrive à expiration en juin. « On verra fin avril », lâche Ibrahimovic. « Sanel se sent bien à la Jeunesse. Il joue pour l’équipe et l’équipe joue pour lui. La Jeunesse veut le garder et je crois qu’il a envie de rester », sourit Dan Theis, son coach. Ses coéquipiers ne demandent que ça. « On a tous envie qu’il prolonge. On lui parle en tout cas pour qu’il aille dans ce sens-là », conclut Kintziger
De notre journaliste Matthieu Pécot