Le routier sprinteur luxembourgeois a pris la 3e place de la première étape, hier à Bolsward.
Même isolé sur le final, Jempy Drucker a semblé bien prêt de réaliser un gros coup. «Il m’a manqué quelques mètres pour faire mieux», remarque Jempy Drucker.
De toutes les innombrables places d’honneur réalisées par Jempy Drucker dans les sprints massifs, ce troisième rang pris hier à Bolsward (Pays-Bas) – où l’Eneco Tour restera aujourd’hui pour une deuxième étape autour de Breda – pouvait être interprété de plusieurs façons. Si on tient compte du fait que le Luxembourgeois, récent vainqueur de la London Classic, s’est retrouvé relativement isolé après un bon travail de Manuel Quinziato, son coéquipier italien, lequel s’est retiré de l’avant du peloton à un peu plus de deux kilomètres de la ligne, il s’agit ni plus ni moins d’un bel exploit. Car dans les derniers hectomètres, il est évident qu’un sprinteur isolé doit toujours s’accrocher aux branches pour résister aux nombreuses vagues du peloton. Ce qui a fait dire, après coup, à son directeur sportif, Valerio Piva, que «Jempy avait été incroyable dans ce sprint.» En effet, on l’avait vu reculer à mesure que les escadrons de la Lotto, d’Orica et d’Astana avançaient leurs trains. Mais non, Jempy Drucker ne s’est pas perdu en cours de route, bien au contraire. Il s’est faufilé, tel une anguille, pour finalement accrocher la roue de Danny van Poppel, le finisseur néerlandais de l’équipe Trek.
«La roue de Van Poppel était bonne et j’ai essayé de le dépasser dans les 50 derniers mètres, mais c’était trop court pour moi. Je me sentais assez costaud pour le faire, mais la ligne est venue un peu trop tôt. Il m’a donc manqué quelques mètres pour faire mieux», déplorait d’abord Jempy Drucker.
«Je commence bien»
Le Luxembourgeois de l’équipe BMC avait réussi une remontée impressionnante, repassant même assez facilement un André Greipel, largement moins vaillant que sur le Tour de France, mais devant Elia Viviani et Danny Van Poppel se disputaient la victoire. À ce petit jeu, c’est le coureur italien de l’équipe Sky qui prenait le meilleur.
«J’ai eu l’impression de surfer de roue en roue et c’est sûr que j’ai eu la chance de ne pas me faire enfermer, car cela aurait pu être le cas. Je peux être content du résultat mais ce n’est quand même pas un sprint parfait. Ce qui aurait été un sprint parfait, ça aurait été la victoire. C’est d’autant plus dommage que j’avais l’impression que je disposais de la plus grande vitesse des trois premiers», analysait ensuite Jempy qui concluait ainsi : «Dans tous les cas, je commence bien la course et c’est un bon résultat pour l’équipe.»
Une équipe BMC qui a perdu l’Italien Daniel Oss avant la course. Ce dernier, mal remis d’un accident avec une moto la semaine dernière à l’entraînement, n’avait pas pris le départ. Une équipe BMC qui garde l’ambition de viser le classement général avec son fameux tandem belge Gilbert-Van Avermaet. Voilà pourquoi on l’avait vu se mettre, avec d’autres formations, en chasse derrière l’échappée du jour (une échappée de six coureurs partis dès le 6e kilomètre s’est longtemps postée en tête, pour finalement se faire avaler à quinze kilomètres de la ligne).
À noter encore cette chute massive survenue à deux kilomètres de l’arrivée au milieu du peloton. Ou encore, cette crevaison de Ben Gastauer (AG2R la Mondiale) à quelque neuf kilomètres de l’arrivée, que le Schifflangeois parviendra sans encombre à réparer pour revenir se glisser dans le peloton à quatre bornes de la ligne.
Quant à Viviani, il savourait son succès : «Quand j’ai vu Greipel, j’ai pris sa roue et je me suis dit que j’étais en bonne position. Quand il a commencé à sprinter, je me suis décidé à attendre les 200 derniers mètres. Le plan était de prendre la meilleure roue possible. J’avais de bonnes jambes dans le final, et après une longue période sans course après le Giro, c’est la meilleure manière de revenir et commencer la deuxième partie de saison.»
Denis Bastien