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[Eliminatoires Coupe du Monde 2018] Portugal: « bien jouer » à défaut de beau jeu


(Photo : AFP)

Le Portugal et son capitaine Cristiano Ronaldo iront au Mondial-2018 grâce au mélange de talent et de pragmatisme qui avait fait recette à l’Euro-2016, résumé par son sélectionneur Fernando Santos: son équipe « joue très bien, ce qui n’est pas la même chose que faire du beau jeu ».

Arrachée sur le fil grâce à une victoire sur la Suisse (2-0) mardi à Lisbonne, la qualification de la Selecçao ne fait pas rêver les amateurs de beau jeu, mais elle a confirmé que Fernando Santos a bâti des bases suffisament solides pour faire honneur à son statut de champion d’Europe en titre l’année prochaine en Russie.

A minima, les Portugais devraient pouvoir oublier le fiasco du Mondial-2014, entamé par une lourde défaite face à l’Allemagne (4-0) et conclu par une élimination logique dès la phase de poules.

L’indispensable Ronaldo

Leader incontesté d’un groupe qui ne cesse de l’encenser comme « le meilleur du monde », le quadruple Ballon d’or Cristiano Ronaldo aura 33 ans à la Coupe du monde, et voudra certainement laisser sa marque sur un tournoi qui, jusqu’ici, ne lui a jamais vraiment réussi.

Meilleur buteur et joueur le plus capé de l’histoire du Portugal, avec 79 buts en 147 rencontres, « CR7 » a pesé de tout son poids au fil d’une campagne de qualification mal engagée par la Selecçao, battue en Suisse (2-0) alors qu’elle était privée de son attaquant vedette, encore convalescent après sa blessure en finale de l’Euro.

Avec le retour de l’attaquant du Real Madrid, auteur de 15 des 32 buts de l’équipe, les Lusitaniens ont enchaîné les succès pour mettre fin au parcours jusque-là impecable des Helvètes, coiffés au poteau en vertu d’une différence de buts défavorable.

Resté muet mardi au stade de la Luz malgré une superbe occasion face à un gardien désemparé, laissant au Polonais Robert Lewandowski le record de 16 buts en une seule campagne qualificative, Ronaldo s’est tout de même montré le plus remuant au moment où ses coéquipiers s’emmêlaient dans la toile tissée par la Suisse.

Trois jours plus tôt, il avait dû sauter du banc pour montrer la voie face à la modeste Andorre, en ouvrant le score et en lançant l’action du second but de la victoire portugaise (2-0).

Réalistes ‘jusqu’au bout’

En poste depuis septembre 2014, Fernando Santos est parvenu à inculquer dans l’esprit de ses joueurs une bonne dose de confiance en soi et de réalisme, récompensée l’année dernière par le premier trophée majeur du football lusitanien.

« Cette équipe est une des meilleures qu’a jamais eu le Portugal. Avec eux, j’irai jusqu’au bout du monde. Nous ne sommes favoris de rien, nous ne sommes pas les meilleurs du monde mais nous pouvons battre n’importe qui », a-t-il lancé mardi, après avoir reçu la qualification en guise de cadeau pour son 63e anniversaire.

« Le Portugal est une équipe qui joue très bien, ce qui n’est pas la même chose que faire du beau jeu. Bien jouer c’est marquer des buts sans en prendre. Voilà le secret de cette sélection », a-t-il ajouté avec son air sérieux.

Le coach avait promis au tout début de l’Euro-2016 qu’il ne rentrerai à la maison qu’après la finale de Paris. Profitant de l’aura quasiment prophétique créée à cette occasion, cet homme de foi avait galvanisé son équipe en se disant concaincu qu’elle battrait la Suisse.

La jeune garde prend du galon

L’emprise de Santos sur le vestiaire portugais repose également sur l’excellent rapport qu’il entretient depuis longtemps avec Cristiano Ronaldo, qu’il a connu au Sporting à l’âge de 18 ans.

Derrière ces deux meneurs, les jeunes loups de la sélection portugaise se montrent de plus en plus à l’aise dans leur rôle d’ouvriers qualifiés. A 21 ans, l’avant-centre de l’AC Milan André Silva compte déjà 11 buts en 17 rencontres, et son association à Ronaldo est un des principaux acquis de cette campagne qualificative.

Comme ils l’ont démontré face à la Suisse, Bernardo Silva et Joao Mario sont capables d’animer un milieu offensif à la fois solide et tranchant. Avec André Gomes et Renato Sanches, le Portugal semble avoir de la ressource dans ce secteur crucial.

Et, aux côtés de ces stars montantes évoluant au sein de grands clubs européens, il y a des valeurs sûres comme le milieu Joao Moutinho, le défenseur Pepe et le gardien Rui Patricio, ou encore les sentinelles William et Danilo.

Le Quotidien / AFP