Edvin Muratovic ne marque toujours pas mais joue bien. Alors que son club de Virton a du mal à payer les salaires, les conditions d’un départ sont-elles réunies ?
Début novembre, nos confrères de la province de Luxembourg s’enthousiasmaient pour la prise de contact de la direction du Standard Liège avec l’international U21 luxembourgeois Edvin Muratovic. Un mois plus tard, alors que son coach à Virton, Frank Defays, craignait un relâchement coupable, le petit protégé de Manou Cardoni chez les espoirs a conservé un excellent niveau de jeu et l’a même bonifié. Assez pour envisager de partir cet hiver ?
Virton, longtemps lanterne rouge en D3 belge, vient à peine de s’extirper de la zone rouge au bénéfice de son succès (2-3) à Oosterwijk. Vous y étiez (encore) titulaire. Heureux donc ?
Edvin Muratovic : Ah pour l’instant, sportivement, ça marche super bien (NDLR : quatre victoires sur les six derniers matches de championnat). On a retrouvé plein de choses positives dans notre jeu et je suis vraiment content que ça remarche de la sorte.
À ce détail près que votre niveau de jeu, plutôt bon, ne vous permet toujours pas de marquer autant que vous le souhaiteriez ?
Ça c’est vrai, je n’ai pas encore assez marqué. Malheureusement. Mais au moins, j’aide l’équipe. J’essaye de mettre de bons ballons à mes partenaires. Les buts, ça va bien finir par venir…
On vous a même annoncé très bon contre Lommel (NDLR : victoire 2-1, le 18 novembre), précisément le jour où un scout du Standard, qui vous avait déjà vu avec les Roud Léiwen face à la France (NDLR : le 9 octobre, défaite 2-3), revenait vous superviser. Vous êtes brillant à chaque fois que les Rouches sont en tribunes ?
(Il rit) C’est vrai que contre Lommel, j’ai disputé un de mes meilleurs matches de la saison. En tout cas, je trouve. On va dire que je suis bon à chaque fois qu’ils sont dans les parages, oui… Et il me semble avoir prouvé que je pouvais d’ores et déjà joué à un niveau plus élevé.
Ils vous ont revu depuis votre entrevue avec le directeur sportif du club, Olivier Renard ?
Non, c’est mon agent qui gère ça. Il me dit, quand il y a des nouvelles.
Et il vous a dit quoi récemment ?
(Il rit) De rester discret.
Discret parce qu’il y a quelque chose dans les tuyaux ou discret pour qu’il y ait quelque chose dans les tuyaux ?
Discret dans tous les sens. Sauf sur le terrain.
Dans la foulée de l’annonce de l’intérêt du Standard, Frank Defays, votre coach, a immédiatement calmé le jeu en disant que vous n’étiez « pas un produit fini ». Une façon courtoise de dire que c’est trop tôt pour vous.
Oui et il a raison. On en a parlé. J’ai le potentiel, mais pour en tirer le maximum, il faut que j’arrive le plus vite possible au plus haut niveau, que j’intègre un bon club. C’est là que mon profil va se finir (sic).
Il ne vous a pas dit qu’il pensait qu’il fallait que vous restiez encore à Virton ?
Il m’a dit ce que je devais améliorer pour aller voir plus haut. Mais il m’a dit que j’avais le potentiel.
On parle toujours d’un transfert possible cet hiver ?
Je suis optimiste pour cet hiver. Il y a beaucoup de clubs en tout cas.
Il y a un mois, vous sembliez reconnaître que la logique serait de rester en Belgique, un pays bien proportionné pour l’éclosion des jeunes talents…
Tous les grands championnats m’intéressent. Peu importe où ça sera tant que la marge de progression qu’on me proposera me semblera intéressante.
Les soucis financiers de votre club de Virton peuvent vous aider à franchir le pas plus vite que prévu ?
Je ne regarde pas beaucoup l’aspect financier. Je ne me préoccupe que de mes performances. Vous savez, moi, j’habite encore chez mes parents. Dans l’équipe, il y a des pères de famille, des gens qui ont des loyers à payer. C’est pour eux que c’est important. C’est eux la priorité. Eux et le club.
Vous commencez à penser à la sélection, pour le mois de mars ?
Je me focalise surtout sur les U21. J’aimerais finir la campagne avec eux avant de voir ce qui peut se faire plus haut.
Recueilli par Julien Mollereau