Accueil | Sport national | Dzanic, de retour en DN, malgré Mühlenbach et… ses jumeaux

Dzanic, de retour en DN, malgré Mühlenbach et… ses jumeaux


(photo archives LQ)

L’ancien ailier de Pétange a enfin réussi à rejouer an BGL Ligue avec l’ennemi juré, même si cela lui a pris du temps.

C’est en 2018 que Semsudin Dzanic a commencé à devenir un joueur qui compte en DN. Après deux saisons mineures à Pétange (sept matches seulement en 2016/2017 et en 2017/2018), il sort de sa manche un exercice à 26 rencontres avec le Titus, puis embraye avec 17 sorties du côté de Mühlenbach avant d’en totaliser 20 avec Rodange. Bref, un gars installé.

Et puis tout va s’arrêter brusquement. Violemment même. Yvon Dietz, directeur sportif rodangeois, se souvient de ce jour comme de «la chose la plus difficile que j’ai eue à faire dans ma carrière». L’affaire, puisqu’il faut bien appeler ça une affaire, commence quand Mühlenbach, qui prête l’ailier gauche à Rodange, se fait rappeler aux règlements par la FLF : le club a prêté trop de joueurs en BGL Ligue. Il lui faut en rapatrier.

Rodange estime que ce «rappel de produit» devrait concerner le dernier affilié mais non, Mühlenbach vient démarcher les dirigeants rodangeois pour récupérer Semsudin Dzanic ou Boris Bassène, gardien de but. Or l’équipe alors dirigée par Nedzib Selimovic, un compatriote, a le besoin vital d’un portier. Il lui faut «liquider» Dzanic. Une horreur absolue au sortir d’une préparation qu’il a effectuée dans la peau d’un titulaire. «Mais il a compris, essaye de se convaincre Dietz. On n’y pouvait rien.»

Si. Si, le club pouvait faire quelque chose, alors que pour Dzanic, il est absolument hors de question de retourner à Mühlenbach, qui a alors fusionné avec Hamm : le président a serré la main de l’attaquant et lui a garanti qu’à l’issue de ce qui s’annonçait être une saison blanche, il le reprendrait quoiqu’il arrive.

C’était quand même il y a 1 162 jours

C’est bien beau, mais en 2022, Rodange va redescendre. Et le Bosnien, après une année assis les fesses dans le canapé, reviendra pour jouer en PH.  Pas pour rien : dans l’antichambre de l’élite, il se fendra de 53 rencontres, 13 buts et 9 passes décisives en deux ans, jusqu’à la remontée de mai dernier. Mais c’est la famille qui va alors le rattraper, comme pour lui faire comprendre que la BGL Ligue était un privilège qui s’était éteint avec l’histoire des prêts inconsidérés d’un club depuis disparu : la naissance de ses jumeaux va le contraindre à annoncer sa retraite, à 32 ans.

Mais cette  fois, c’est pour Rodange que c’est «niet». Le peintre dans le civil ne voit pas la façon de tout concilier ? Son club va se charger de le convaincre. «Finalement, il nous a écoutés, il a repris et on était très contents!», sourit Yvon Dietz, trop soulagé de pouvoir doubler un poste de couloir, qui devrait pourtant être promis à Mälek Amdouni, arraché à Berbourg en sortant le gros chéquier et qui avait impressionné la saison passée en PH.

En attendant que revienne la concurrence (Amdouni finit actuellement de soigner une épaule esquintée la saison passée contre Beggen), Dzanic a donc rejoué en DN, 1 162 jours après sa dernière sortie officielle. Après que Mühlenbach lui a fait un enfant dans le dos, après qu’il lui en est venu deux qui, ceux-là, sont le fruit du bonheur.

«Ils ont nés il y a un mois, Dani et Ema. Et écoutez, c’est pas facile : on a déjà un enfant de 4 ans et on doit se lever toutes les deux heures, la nuit…», sourit Dzanic qui «aime finalement trop le foot». Face au RFCU, sa performance a montré qu’il lui faudrait se réhabituer au niveau, mais peu importe : l’histoire, au moins, se termine bien.