Differdange peut-il changer de standing ?

BGL Ligue – Le FCD03 se déplace à Dudelange pour tenter de le mettre à cinq points. Ce qui serait un sacré coup de tonnerre.

Le F91 accueille Differdange ce dimanche, pour le compte de la 16ème journée de BGL Ligue. Et aucun des deux clubs n’a le droit de perdre cette rencontre. (Photo : DR)

Le FCD03 va enfin savoir de quel métal il est fait, mais le spectre des éventualités est assez large  : si certains considèrent que sa réussite est une marque de fabrique, un style porteur, d’autres (plus nombreux pour le moment) le considèrent comme une imposture pure et simple. Marc Thomé, qui continue de s’accrocher à l’idée (pas fausse jusqu’à preuve du contraire) qu’on peut être médiocre dans le jeu et champion de Division nationale au mois de mai, n’a cependant pas tort quand il affirme, droit dans ses bottes, que si son équipe bat le F91 ce week-end, « elle va changer de statut ».

Le résultat de son déplacement au stade Jos-Nosbaum et la manière –  même si l’on n’attend plus rien de lui pour le moment  – vont effectivement nous donner des indications très précises sur la fin de saison du FCD03. Un succès mettrait non seulement le F91 à cinq longueurs, mais il ouvrirait en grand les spéculations sur les chances de titre de Differdange. Pour l’heure, disons-le clairement, il est à peu près seul à y croire. S’il allait battre le champion en titre sur ses terres, il y gagnerait sûrement quelques partisans et sa cote remonterait sérieusement.

> Caillet va amener son expérience

On en est loin. Même si Thomé va mettre toutes les chances de son côté en réintégrant pile à l’heure des garçons d’expérience. Ribeiro d’abord, mais surtout Caillet, qui s’est entraîné normalement toute la semaine et devrait réintégrer l’axe central, « parce que j’ai besoin de son expérience des matches phares et que contre le F91, j’ai besoin de leaders ».

C’est même une nécessité absolue. Il va falloir être en effet très costaud pour résister au plan de jeu dudelangeois. Qui va sûrement tenter d’étouffer Differdange. Plus, en tout cas, que ce qu’il avait fait lors du match aller (1-1), à Oberkorn, dans une prestation mitigée que Sébastien Grandjean, avec le recul, définit ainsi  : « On était encore en recherche d’équilibre. Offensivement, on ne les avait pas assez mis sous pression. Mais le F91 d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec le F91 d’alors. » Avant les rencontres choc, ce qu’il y a de bien, c’est qu’on n’a souvent pas à lire entre les lignes.

La déclaration d’intention du coach dudelangeois semble en tout cas limpide. Grandjean aurait tort de se priver, alors que son groupe vient d’inscrire huit buts en deux rencontres. Ça ne l’empêche pas d’avoir ses soucis. Le nez de Pedro dont on ne sait toujours pas s’il pourra jouer (masqué). Et la cuisse d’Idazza, qui a livré des signes inquiétants de fléchissement bien que son staff ait géré son retour sur les terrains en le faisant sortir systématiquement avant l’entrée dans le dernier quart d’heure, histoire de ne pas tirer sur la corde. La créativité, l’explosivité, le réalisme du garçon ont pourtant contribué, aussi, à remettre d’aplomb le secteur offensif dudelangeois. Son absence serait, déjà, un préjudice.

> L’obsession des dernières minutes

Dimanche dernier, alors que tout le monde s’inquiétait de savoir si le F91 était revenu à un point du FCD03 ou pas, Grandjean avait pris acte de l’égalisation differdangeoise à la 88 e minute contre Grevenmacher et s’en était ému. « Chaque équipe est heureuse quand elle prend des points dans les arrêts de jeu deux fois maximum dans une saison. Là, ils doivent en être à huit points ».

Autant dire que la capacité des Rouge et Noir à renverser un match dans les derniers instants d’une partie a fait l’objet de discussions très précises en semaine, du côté de Dudelange. « On n’a pas le droit d’être fragile par rapport à ça, argumente Grandjean. On prendra nos dispositions, on sera très attentifs. » Parce qu’un match nul, pour le F91, ce serait un joker de griller pour revenir, non seulement sur le FCD03, mais aussi sur le Fola. Et que cela, il ne peut pas se le permettre. Encore moins que de laisser, à son hôte du jour, le costume d’outsider n° 1 du club eschois…

De notre journaliste Julien Mollereau