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[Football] Laurent Kopriwa : «Depuis trois ou quatre ans, en arbitrage, on n’avance plus»


Laurent Kopriwa sera très attentif à l’élection de samedi, puisqu’elle pourrait conditionner son éventuel retour dans le giron fédéral. (Photo archives Melanie Maps)

[ÉLECTION FLF] Arbitre FIFA pendant 12 ans, Laurent Kopriwa a claqué la porte début juillet et appelle aujourd’hui à un renouvellement. Pour lui, l’arrivée de Tun Mestre serait une bonne nouvelle pour l’arbitrage au Grand-Duché.

Il devait prendre sa retraite six mois plus tard pour des raisons autant familiales que professionnelles, mais a précipité son départ devant l’état de sa corporation. Aujourd’hui, quelques jours avant l’élection, Kopriwa, 38 ans, sera très attentif à l’élection de samedi, puisqu’elle pourrait conditionner son éventuel retour dans le giron fédéral, «pour aider».

On n’a jamais vraiment parlé de votre coup de sang de juillet qui a conduit à votre claquage de porte avec effet immédiat…

Laurent Kopriwa : Cela part de ce que j’estime être une injustice ou plutôt du clientélisme. Début juillet, j’ai une sciatique et je dois annuler mon test physique, prévu quelques jours plus tard et sachant que j’ai un match international, trois semaines après, en Israël. J’avais encore un test valable et j’estimais que cela devait suffire, puisque, en février, deux autres arbitres, blessés, n’étaient pas allés au bout de leurs tests physiques et s’étaient vu confier des matches de DN le week-end suivant, sachant que je n’ai jamais vu ça nulle part ailleurs en Europe. À cette époque, je m’en étais simplement étonné en envoyant un message à Luc Wilmes.

Je n’ai pas eu de réponse, mais quelques jours plus tard, Charles Schaack m’a envoyé un message indiquant que le comité des arbitres n’avait pas de comptes à rendre. Ça m’a découragé de poser plus de questions. Mais quand, en juillet, il m’est arrivé ma sciatique et que je pensais que cela ne poserait pas plus de problèmes, j’ai reçu un mail m’indiquant que non, cela ne serait pas fair-play vis-à-vis de mes collègues. Et qu’on me retirait ce match. Donc j’ai eu droit à un autre traitement que d’autres et, après 21 ans d’arbitrage, dont 12 en tant qu’arbitre FIFA, on me dit ça par mail? Dommage. Mais si c’est cela, la communication dans l’arbitrage luxembourgeois…

La question de la communication donne l’impression de revenir souvent au niveau des griefs des arbitres qui quittent le navire.

Mais cela fait un moment que ça dure! C’est déjà ce qui avait fait arrêter quelqu’un comme Abby Toussaint à l’époque. Cela fait des années que, quand l’on présente de nouvelles idées, c’est systématiquement interprété comme une critique du système. Et à cause de ça, le Luxembourg n’avance plus par rapport aux autres pays européens.

Si Tun Mestre arrive au CA, je reviens pour aider

Avez-vous l’impression d’une perte d’influence à l’international?

On doit être le seul pays en Europe à ne pas pouvoir aligner systématiquement un quatrième officiel sur les matches de notre première division. Saint-Marin, le Liechtenstein, Malte… les autres le peuvent. Quand, en déplacement, à la fin, on me demandait si on avait la VAR, j’étais gêné de répondre qu’on aimerait déjà bien être à quatre sur les matches. Je ne pense pas que si la VAR n’arrive pas vite au Luxembourg, on n’aura plus de matches à l’international, mais cela deviendra quand même de plus en plus dur.

Il faut, par exemple, commencer à travailler avec la VAR, ou les portes vont commencer à se fermer. Parce que, même si on a les mêmes tests physiques et les mêmes tests sur les lois du jeu que des arbitres pros, on est encadrés de façon amateure.

Tout peut et doit changer avec cette élection, à votre avis?

En tout cas, je serai très attentif. J’avoue, c’est facile de critiquer. Mais si Charles Schaack, depuis qu’il est arrivé aux affaires au début du siècle, a fait du très bon travail, je dois dire que depuis trois ou quatre ans, j’ai clairement l’impression qu’on n’avance plus, voire qu’on a fait un pas en arrière. Il nous faut une nouvelle équipe, de nouvelles idées pour l’arbitrage.

Faut-il comprendre que vous soutenez officiellement les candidatures à la présidence et au CA de deux anciens arbitres, Claude Kremer et Tun Mestre?

Ah, mais je le dis : si Tun Mestre arrive au CA, je reviens pour aider au niveau de l’encadrement. Il veut renouveler, apporter de la jeunesse et du dynamisme. Et amener de la communication, je ne dis pas en mettre plus parce qu’il n’y en a pas, mais en amener permettrait déjà de faire revenir pas mal d’arbitres qui ont décidé de partir.