Fiorani blessé, Menaï suspendu, un gamin de 18 ans tout juste a fait le boulot comme un grand dimanche contre Differdange (0-0).
Arno Bonvini a été beau joueur et a accepté de faire ce que les coaches adverses, généralement, ne font pas : parler d’un adversaire. L’adversaire en question a 18 ans depuis deux semaines, ne dépasse pas le 1,70 m et doit être bien en dessous des 65 kilos. «Bien sûr que quand on voit un garçon de cet âge aligné derrière, on essaye d’insister un peu plus sur lui. Mais en première mi-temps (NDLR : à onze contre onze), on n’a pas réussi. Il est bien en place, vif, habile techniquement. Même le presser, on n’y est pas parvenu.»
Lui, c’est David Mendes. Le garçon qui est aussi le numéro 3 du poste et qui, le week-end dernier, affrontait Grevenmacher avec les juniors.
Des garçons de ce style, la Jeunesse en a lancé une paire dans le grand bain, ces dernières saisons. Delgado, Soares, Todorovic ou encore Deidda… pour ne citer que ceux qui étaient dans le groupe, dimanche.
« Il joue comme un grand »
Alors forcément, Marc Thomé nourrit les mêmes ambitions pour ce gamin que l’on découvre même s’il avait fait sa première apparition la saison passée à l’occasion du derby de la 26e journée contre l’US Esch : «Il joue au foot comme si cela faisait dix ans qu’il est là, s’enthousiasme le technicien. Quand je vois son sang-froid, il joue comme un grand, alors je ne peux qu’espérer qu’il deviendra un vrai bon joueur de la Jeunesse. En fait, je suis même convaincu qu’il va faire une belle carrière.»
Il sera difficile de la lancer cette saison. Après tout, la semaine prochaine, contre le Progrès, Menaï sera de retour dans le couloir droit. Fiorani aussi, même si cela semble juste. Retour à un statut d’obscur n°3 ? La question fait sourire Todorovic, capitaine lui aussi passé par ce moment où il faut faire ses preuves : «Il rentre dans les duels comme un homme malgré son gabarit ! J’ai confiance en lui. Alors forcément, avec les retours, ce sera compliqué, mais la saison sera longue et il sera une option intéressante.»
Le petit défenseur en sourit lui aussi. Il jure ne pas avoir eu peur mais se trahit un peu en se frottant l’estomac en répondant, un peu comme pour admettre avoir été un peu barbouillé à l’idée d’affronter le 3e du championnat. «J’étais seulement un peu nerveux… Mais la direction du club m’a félicité après le match.» On la comprend. Et comme elle, on attend impatiemment la suite.
Julien Mollereau