Accueil | Sport national | David Controguerra : « Ça va être chaud au Knapp ! » (Interview)

David Controguerra : « Ça va être chaud au Knapp ! » (Interview)


L’ailier, de retour après de longs mois de convalescence, entend bien prendre part au maximum à la rencontre très importante de Soleuvre, à domicile, face aux Musel Pikes, son adversaire direct pour la quatrième place, synonyme de Final Four.

Pic-p597954

« Les deux derniers matches c’était pas mal. Ils m’ont donné beaucoup de confiance. » (Photo : DR)

> Cela faisait longtemps qu’on ne vous avait pas vu ! Pouvez-vous nous résumer ce qui s’est passé depuis la fin de la saison dernière ?

Après la fin de la saison, je souffrais de problèmes au niveau du cartilage dans le genou. Dès le mois de juin, j’ai suivi un premier traitement, qui ne marchait pas. En septembre, ça n’allait toujours pas mieux. Les médecins m’ont dit qu’il fallait être patient. Mais psychologiquement, ce n’était pas évident, je ne savais pas quoi faire. Et finalement, vers le mois de décembre, on a essayé un autre traitement qui permettait de voir une amélioration. À tel point que je me suis dit que je pourrais peut-être envisager un retour pour janvier.

> Et c’est ce qui s’est passé ?

Oui. J’ai pu effectuer mon retour en match à l’occasion de la dernière rencontre de la saison régulière face au Black Star. Cela fait maintenant six semaines que je suis de retour.

> On a l’impression que petit à petit, vous prenez de plus en plus d’importance au sein de l’équipe. Ça va bien pour vous ?

Je dirais que je suis sur le bon chemin. Mais il manque encore beaucoup. En tout cas, je me sens de mieux en mieux au fil des matches. Ce qui n’était pas évident, c’est qu’il fallait intégrer une équipe qualifiée pour les play-offs, il fallait donc être rapidement à un certain niveau.

> Vous êtes satisfait de vos prestations ?

Les deux derniers matches, notamment, c’était pas mal. Ils m’ont donné beaucoup de confiance. Je ne me mets pas de pression, je fais ce que je peux pour aider l’équipe, dans quelque domaine que ce soit. Je sais qu’on peut compter sur les deux Américains et sur Pitt Koster, donc je n’ai pas de pression.

> Sur quel plan éprouvez-vous le plus de difficulté à retrouver votre ancien niveau ?

Le shoot revient assez vite, on en fait énormément à l’entraînement. En revanche, c’est au niveau des situations de match que c’est plus compliqué. Il faut aller plus vite, réagir au quart de tour et ce n’est pas évident de remettre son corps dans ce rythme. Je sens que je suis fatigué rapidement et ensuite, les tirs ne rentrent pas, c’est un cercle vicieux.

> Ça doit être d’autant plus compliqué que vous avez un physique très costaud ?

Oui. Quand Kevin (NDLR  : Magdowski, le coach) me demande de défendre sur un gars plus petit, je sens que la réaction et la vitesse me manquent.

> Vous revenez dans une formation de Soleuvre qui va beaucoup mieux que l’an passé. À quoi attribuez-vous cette réussite? Au simple apport de Pitt Koster ?

Il apporte beaucoup. Si on a un meneur de cette qualité, ça permet d’avoir deux Américains à côté, qui font le job. Pit organise tout le jeu à merveille, alors que nos deux Américains sont sensationnels. C’est vraiment énorme, ce qu’ils sont capables de réaliser chaque week-end. Et puis je dirais aussi que ça tourne bien car chacun se concentre sur ce qu’il a à faire, chaque joueur connaît son rôle. Et on l’a vu quand on était menés contre Esch ou l’Amicale de dix ou douze points, on s’est regroupés sur le terrain pour se parler. C’est un signe.

> Tout se passe bien pour Soleuvre, qui peut viser clairement le Final Four ?

Si on gagne dimanche, il faudra faire beaucoup pour nous empêcher de l’atteindre. Ce serait fabuleux de jouer le Final Four avec un tel public. On n’a pas envie que quelqu’un nous prive de cela. On sait qu’on n’est pas la meilleure équipe à l’extérieur, mais on se bat jusqu’à la dernière minute.

> Depuis quand pensez-vous au Final Four ?

Depuis le début des play-offs. Pendant toute la saison, on a oscillé entre la cinquième et la sixième place, on a battu deux fois les Pikes, on a dominé Etzella. On savait qu’on était au même niveau que les autres.

> Justement, dimanche, ce sont les Musel Pikes. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

C’est une équipe très dangereuse, capable de battre Dudelange de 20 points. Il faudra absolument être concentré à 100  % dès le début du match. Parce que s’ils commencent à mettre leurs tirs, ça peut devenir compliqué pour nous. D’autant plus que Rugg, leur Américain, a dû prendre une trentaine de rebonds la dernière fois qu’ils sont venus au Knapp. On devra être agressifs sous les panneaux.

> Qui aura le plus la pression ?

Eux. Comme pour Esch, ce sera pratiquement leur dernière chance de pouvoir jouer le Final Four. De toute façon, pour nous, le but est atteint. Tout ce qui vient n’est que du bonus.

> Quelle sera la clef ?

Pour nous, ce sera, pour une fois, d’entrer concentrés dans un match. Pas comme à Esch ou contre l’Amicale. Ça et contrôler les rebonds et sortir sur leurs ailiers.

> Et en cas de match serré, vous pouvez compter sur les lancers ?

On ne les travaille pas spécialement à l’entraînement mais c’est vrai que ça aide sur les matches serrés. C’est toujours Pitt qui se retrouve avec la balle dans ces conditions. Il est d’un calme impressionnant. Ça nous permet de gagner quelques matches.

> En revenant à Soleuvre, imaginiez-vous vivre ça ?

Non. Pour moi ça a toujours été un rêve de jouer les play-offs avec Soleuvre. Maintenant, on rêve du Final Four et on sait que le rêve peut devenir réalité. Tous les supporters le méritent. Et si on le fait, je pense que ça va être très chaud au Knapp !

De notre journaliste Romain Haas