A moins de trois semaines du Tour, le Britannique Chris Froome s’est adjugé pour la deuxième fois le Critérium du Dauphiné, dimanche à Modane Valfréjus (Alpes françaises), après sa victoire dans la 8e étape.
Un effort total dans les 2600 derniers mètres a permis à l’Anglais de décrocher le porteur du maillot jaune, l’Américain Tejay Van Garderen, qui comptait 18 secondes d’avance sur lui au départ de la dernière étape (156,5 km).
Sur la ligne, Froome a précédé de ce même écart le premier groupe de poursuite comprenant Van Garderen (avec Yates et Costa). Par le jeu des bonifications, il a battu de 10 secondes au classement final l’Américain, présent déjà sur le podium final du Dauphiné lors de sa première saison dans l’élite (3e en 2010).
Dans les deux derniers jours de course, marquées par autant de victoires dans les arrivées au sommet, Froome a renversé la situation. « Il fallait durcir la course et l’équipe a très bien travaillé, aujourd’hui encore. A la fin, c’était un mano a mano avec Tejay », a déclaré le natif de Nairobi (Kenya), âgé de 30 ans.
En 2013, Froome avait déjà gagné le Dauphiné avant de maîtriser le Tour de France. Mais sa domination s’est avérée cette fois moins totale, à l’image d’une saison qui l’a vu en difficulté à plusieurs reprises (au Tour de Catalogne, voire au Tour de Romandie).
« Nibali en équipier »
Pour signer la quatrième victoire anglaise en cinq éditions (Wiggins en 2011 et 2012, Froome en 2013 et 2015), une période entrecoupée par l’Américain Andrew Talansky l’an dernier, Froome s’est appuyé sur une équipe Sky à sa dévotion exclusive. A l’exemple du grimpeur néerlandais Wout Poels qui a forcé l’allure dans la montée de Valfréjus (8,4 km à 5,7 %) pour condamner l’échappée du Britannique Stephen Cummings.
Poels s’est écarté au seuil des trois derniers kilomètres, sur la partie la plus pentue, pour lancer son chef de file qui est parvenu à décrocher Van Garderen de sa roue. L’écart a grandi inexorablement et l’Américain, exténué, a fini par être repris par l’Anglais Simon Yates et le Portugais Rui Costa qui l’ont précédé sur la ligne.
Costa a repris ainsi la troisième place sur le podium à l’Espagnol Benat Intxausti, débordé dans l’ascension finale. Yates s’est classé cinquième, une place très prometteuse pour le jeune Britannique de 22 ans qui a choisi de courir pour l’équipe australienne Orica plutôt que pour Sky.
Frère jumeau d’Adam Yates, lui aussi coureur professionnel, l’Anglais a ramené le maillot blanc de meilleur jeune devant Romain Bardet, premier Français au classement final (6e) après un parcours probant tout au long de la semaine dans la perspective du Tour de France.
Quant au vainqueur sortant du Tour, l’Italien Vincenzo Nibali, il s’est comporté en équipier dans la dernière étape. Avant de s’écarter au début des pentes les plus raides pour rallier l’arrivée à plus d’une minute et demi de Froome et boucler le Dauphiné à une 12e place sans réelle signification. L’an passé aussi, Nibali avait couru en retrait dans les Alpes… en juin.
AFP