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[Dauphiné] Bob Jungels : la longue marche vers le Tour de France commence


Bob Jungels lors de sa victoire sur Liège-Bastogne-Liège. (Photo : AFP)

Après son fantastique succès sur le Liège-Bastogne-Liège, Bob Jungels reprend la compétition en vue du Tour de France.

Jeudi à Hesperange, Bob Jungels, qui venait de recevoir les hommages des organisateurs du Skoda Tour de Luxembourg, est apparu plus affûté que jamais. À la fois serein et déterminé. Le mois de juillet sera chaud…

Vous revenez de trois semaines en Sierra Nevada afin de préparer au mieux le Tour et, dimanche, vous serez au départ du Dauphiné. Comment vous sentez-vous?

Bob Jungels : Le stage en Sierra Nevada s’est très bien passé. On a eu du beau temps et on a pu faire tout le travail qu’on voulait faire. On a bien bossé en insistant sur l’endurance, car il reste encore du temps jusqu’au Tour de France. Nous avions un beau groupe là-bas avec Philippe Gilbert, Julian Alaphilippe, Yves Lampaert et Enric Mas.

Au sortir de ce stage, vous apparaissez particulièrement affûté…

C’est vrai, je n’ai jamais été aussi maigre de ma carrière. J’en suis à 69 kilos, c’est la première fois que je passe sous les 70 kilos avant de débuter un grand tour (il sourit) .

Pour maigrir, vous vous astreignez à un régime draconien?

Il y a le régime en limitant les sucres, mais il faut aussi s’entraîner beaucoup. Il n’y a pas de secret.

Vous avez eu le temps de réaliser la portée de votre exploit sur Liège-Bastogne-Liège?

C’est difficile de réaliser, j’ai pris une semaine pour ça. C’est en fait une fois que je suis remonté sur le vélo que j’ai eu le temps d’y repenser. C’est formidable. Cela m’a apporté beaucoup de confiance. C’était un grand pas pour ma carrière. Et je pense que de belles choses vont suivre.

Vous allez prendre dimanche le départ du Dauphiné, ce qui sera votre course de reprise après Liège-Bastogne-Liège. Avec quels objectifs?

Comme c’est une course de reprise, c’est toujours difficile d’avoir des prétentions précises. Il restera un peu plus de trois semaines après le Dauphiné jusqu’au Tour de France. Cela sera bien sûr intéressant pour le chrono par équipes et les étapes de montagne. Ce sont des accents qu’on travaille. Si j’ai la possibilité de faire un classement, je le ferai, mais sinon je ne le fais pas, pas de souci. Je sais que ma forme est bonne. Après Liège, je suis resté une seule semaine sans vélo, puis j’ai repris la semaine suivante en Suisse, puis est venu le stage de Sierra Nevada. La forme est là.

Et le Tour de France, vous commencez à y penser?

Oui, bien sûr, j’ai quelques idées. L’équipe va se former au fil du Dauphiné et du Tour de Suisse. La pression commence peu à peu à augmenter. Ce n’est même pas une pression, c’est surtout une nervosité en ce qui concerne la première semaine. On espère que tout va bien se passer…

On vous l’a répété : si tout se passe bien en première semaine, il y aura peut-être pour vous un maillot jaune à tenter de décrocher…

Oui, on a de belles cartes à jouer sur les premières étapes, pour les succès avec Fernando (Gaviria), puis il y a ce chrono par équipes où normalement on n’est pas les plus mauvais. Pour l’étape arrivant à Mur-de-Bretagne, on a Julian (Alaphilippe) qui sera l’un des grands favoris. Pour les pavés aussi, on a des cartes.

On voit bien votre équipe briller sur tous les fronts…

On a une belle équipe, c’est certain, pour être compétitif sur de nombreux points. Cela peut me libérer. Mais c’est important aussi d’avoir une certaine pression pour ne pas devoir lâcher en cours d’étape. Avec cette équipe-là, on aura de très belles cartes.

La reconnaissance de l’étape des pavées est-elle programmée?

Oui, mais la date n’est pas encore fixée.

Et les étapes de montagne?

On a deux stages de quatre jours, et dans les Alpes et dans les Pyrénées qui seront effectués au sortir du Dauphiné.

Vous avez suivi le Giro?

Oui, j’ai regardé, il faut dire que nous avions du temps libre en Sierra Nevada. J’ai trouvé la course très intéressante. On a vu beaucoup d’action, ce qui est la marque de cette course. Il y avait des étapes très dures et les trois derniers jours furent très mouvementés.

Pensiez-vous que Chris Froome puisse renverser la course?

Non. Non, pas du tout. On l’avait vu en difficulté. Quand (Tom) Dumoulin est revenu à seulement 28 secondes de (Simon) Yates, j’ai pensé que c’était lui qui finirait le job. Après, c’était un grand numéro de Froome, donc chapeau pour ça.

S’il est au départ du Tour, ce sera le favori?

Je pense que oui, il faut voir comment il va digérer ce Giro qui était assez dur, mais sur le papier, c’est l’un des grands favoris, oui.

Votre ambition de départ pour le Tour, ce sera un top 10?

Oui, c’est ça. Le temps de se cacher un peu, c’est terminé. Sur le Tour, je viserai clairement un top 10, confirmation de mes résultats au Giro en 2016 et 2017. Je veux apprendre également comment la gestion d’un classement général se passe sur le Tour. Cela sera encore différent du Giro.

Entretien avec Denis Bastien