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Dan Kersch, le ministre des Sports, choque les clubs de foot


Le ministre des Sports luxembourgeois ne souhaite pas accorder une aide spécifique aux clubs de foot luxembourgeois, dont une partie pourtant n'est pas pro. Et donc, ne peut pas bénéficier des mesures de chômage partiel (Photo d'archives : Alain Rischard).

Dan Kersch, le ministre des Sports, a choqués les clubs de foot lundi, en déclarant que ce n’était pas le rôle du gouvernement que d’aider des structures privées. «On va s’éteindre comme une bougie», estiment les petits clubs de foot luxembourgeois.

« Le football survivra à cette crise ». C’est le titre de l’interview que nous avait accordée Dan Kersch, le ministre des Sports, en début de semaine. Il y développait des principes qui ne sont pas nouveaux au regard de ses premiers mois à ce portefeuille, à savoir que son ministère ne se hasardera pas à faire de l’ingérence ni ne volera au secours de ce qui «s’apparente à des structures privées», estimant qu’une «majorité de clubs ont pris une forme normale d’embauche de leurs joueurs, payant des cotisations» qui les couvrent en cas de force majeure et de recours au chômage partiel.

Mais au-delà de l’exactitude du paysage dépeint par le ministre (qui a bien précisé qu’on «n’utilisera pas les deniers publics pour solutionner les choses») et que contestent les présidents que nous avons joints, il est aujourd’hui davantage question, vu de l’autre côté du manche, de la survie du foot luxembourgeois que des joueurs. Et pour nos deux présidents, le compte n’y est pas : en haut lieu, on ne se rend visiblement pas compte de la situation, selon eux.

« Non, le football luxembourgeois n’est pas professionnel »

«Je suis choqué par la réaction du ministre, se lamente Semin Civovic, le président de Rodange. Non, le football luxembourgeois n’est pas professionnel. Et non, à Rodange, on ne peut pas se permettre d’avoir vingt joueurs pros. On ne soutient pas assez les clubs et si ça continue de la sorte, il n’y aura bientôt plus de football au Grand-Duché. Notre football va s’éteindre comme une bougie! Ni la FLF ni le ministère ne semblent s’en rendre compte.» Même sonF de cloche chez Jacques Wolter. À Hostert, on est à mi-chemin entre le rire nerveux et l’agacement : «Cette interview m’a surpris. Notre ministre s’est peut-être mal exprimé ou alors vous l’avez mal compris. Je crois qu’il faut lui rappeler que le Luxembourg n’a pas de ligue professionnelle. Seuls trois ou quatre clubs maximum ont des joueurs pros. Moi, si je dois payer mes 25 joueurs au salaire minimum, j’ai besoin de 500 000 euros. Or je n’ai qu’un budget de 150 000 euros! Comment je fais? Là, il commet une erreur de jugement.»

Pour Dan Kersch, il apparaissait clairement que le modèle suivi par les clubs de DN n’était pas forcément le bon à bien des aspects. Le débat qui suivra l’immédiat après-coronavirus promet d’être intense. S’il reste des clubs debout avec qui discuter.

Julien Mollereau