L’ailier du FCD03 a intégré deux top 5 historiques depuis peu et, à 36 ans, imperméable aux critiques, il rêve d’encore plus.
Des mois et des mois que Dan Da Mota ne parlait plus aux médias pour préserver un peu sa tranquillité d’esprit. Il sort enfin de son long silence pour évoquer, enfin, une actualité positive, lui qui a, le mois dernier intégré le top 5 des joueurs les plus capés en Division nationale et des meilleurs buteurs du pays.
Un peu avant la trêve internationale, contre Wiltz, vous avez passé la barre des 400 matches joués en DN, intégrant le top 5 des joueurs les plus capés de l’histoire.
Dan Da Mota : Et ça veut dire quelque chose pour moi. Ça fait plus de quinze ans que je joue dans ce championnat, mais bon, je sais aussi que pour rejoindre éventuellement Jonathan Joubert, il faudrait que je joue encore au moins cinq ans (il rit). Maintenant je me rends compte qu’à mon âge, il n’y en a plus beaucoup des joueurs encore actifs capables de faire ça.
Vous n’êtes du coup plus qu’à un peu moins d’une vingtaine de rencontres de dépasser René Peters (422) et Denis Scuto (424), les deux joueurs de champ les plus capés du pays… Ce serait pour la saison prochaine…
Mais c’est mon objectif ! Je vais déjà essayer de ne pas louper trop de matches cette saison et le faire la saison prochaine.
Cela sous-entend donc qu’à 36 ans, il y aura une saison prochaine ?
Si je me rappelle bien, vous m’aviez déjà posé un peu la même question quand j’avais 30 ans (il rit). Apparemment, j’étais déjà vieux.
Je me sens bien faire encore deux ou trois saisons
Et vous aviez répondu ce genre de choses que l’on dit fréquemment, que tant que le corps suit…
C’est ça. Je me sens bien de faire encore deux ou trois saisons. Et à l’heure actuelle, j’ai beau ne pas compter tous les matches, je savais très bien, avant que le covid arrive, qu’il ne me manquait plus que huit matches pour faire 400. Entre ma mise à l’écart au RFCU et mes sept mois en Italie (NDLR : à Sona Calcio, puis Calvina Sport), j’ai dû rater environ 20 matches. Je pourrais déjà y être…
Vous avez intégré un autre top 5 il y a un peu plus d’un mois, en marquant contre votre ancien club du F91 : celui des meilleurs buteurs de l’histoire de la Division nationale, égalant Théo Scholten avec 155 buts.
Et c’est aussi important à mes yeux que le record du nombre de matches. Quand j’ai quitté Etzella (NDLR : en 2008), j’en avais déjà 77 au compteur, mais en changeant de club, j’ai été plus aligné dans le couloir, pour mettre des passes décisives. Autant dire que ce top 5-là, c’était plus dur d’y entrer, car je ne suis pas un véritable attaquant depuis plus de douze ans. D’ailleurs, des buts, je n’en ai qu’un au compteur pour le moment et je me fixe toujours un minimum entre cinq et dix par saison. Donc…
Tiens d’ailleurs, pourquoi Differdange, avec son attaque composée de Bertino, Joachim et Da Mota, avec Buch en renfort, ne marque-t-il pas plus ?
On m’a vendu un projet en deux ou trois saisons. Deux ou trois ans pour progresser. On a les bases, mais cette équipe reste très jeune. Ce ne sont pas les résultats qu’on attendait récemment, mais on va quand même essayer d’intégrer les quatre premières places. Même si, de mon avis, ce sera difficile. Mais l’idée reste de pouvoir jouer le titre d’ici deux ou trois ans.
C’est-à-dire à un moment où vous aurez arrêté ?
Allez savoir… Cela dit, moi, j’ai un contrat seulement pour cette saison.
Comment trouvez-vous votre niveau cette saison ?
Je me sens encore comme un jeune de 20 ans. Niveau vitesse, je dépasse encore les jeunes. Alors que ça devrait être l’inverse (il rit). Bon, ça se peut que j’aie un peu réduit l’allure depuis mes 20 ans et, après tout c’est normal, puisque personne ne soutiendrait que Cristiano Ronaldo va plus vite qu’il y a 15 ans, mais ça suffit encore largement par rapport à mes adversaires. Mais franchement, il n’y a pas une grande différence. Quand j’ai eu 30 ans, tout le monde m’a dit que j’allais perdre cette vitesse. Eh bien non. Pas moi.
Maicon et moi, on avait de grandes discussions et on était d’accord sur un point : le coach n’y comprenait rien !
Votre séjour en Italie, que vous a-t-il apporté ?
Ça m’a permis d’apprendre l’Italien (il rit) ! Non mais au moins du temps de jeu. Et puis j’ai pu jouer avec une icône, Maicon (NDLR : l’ancien international brésilien). Un gars super sympa et simple. Et on voyait bien, tactiquement, qu’il avait été coaché par Mourinho. Alors lui et moi, on avait de grandes discussions et on était d’accord sur un point : le coach n’y comprenait rien !
La sélection, vous y croyez encore ou le train est définitivement passé ?
Ça dépend du coach. Je ne lui ai jamais dit que j’arrêtais. Je suis donc toujours convocable. Et si on m’appelle, je répondrai présent pour faire douter un peu les jeunes et pour battre le record de sélections (NDLR : toujours détenu par Mario Mutsch avec 101 sélections alors que lui en est à 100). Quand il m’avait appelé en juin, pour les amicaux, il avait été étonné de mon état physique, de ma vivacité, mais il m’a dit qu’il ne pouvait pas me garantir quoi que ce soit pour les éliminatoires.
Vous pensez quoi du nouvel ailier gauche tendance de cette sélection, Yvandro Borges ?
Que c’est un jeune bourré de qualités, mais qu’il faut prendre en compte son évolution. Il lui faut faire plus qu’un match, mais bien confirmer sur plusieurs et c’est ce qui est le plus difficile. Qu’il profite de chaque match contre les grandes nations. Il faut qu’il se vende.
Une dernière question, futile, mais qui démange : le short du FCD03 est-il trop petit pour vos cuisses pour que vous vous sentiez obligé de le remonter ainsi quand vous jouez ?
(Il rit) Non, en fait, c’est devenu une habitude en Italie, où il faisait tellement chaud. Je trouve ça plus confortable, même quand il fait froid. Je le fais aussi à l’entraînement. Ne vous inquiétez pas : les shorts de Differdange sont très bien. Assez longs en tout cas.
Entretien avec Julien Mollereau
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