Michel Wolter, l’entraîneur national, et Christine Majerus, la multiple championne nationale, n’ont pas boudé leur plaisir de voir Marie Schreiber réaliser un top 25 en Coupe du monde.
Ce dimanche, Marie Schreiber (Tormans-Circus CT), s’élancera dans la troisième manche de la Coupe du monde chez les dames. Après Waterloo, où elle termina 34e, après Fayetteville et son 24e rang, ce sera donc le circuit d’Iowa. Quoi qu’il advienne, on peut estimer que l’espoir luxembourgeoise aura réussi sa tournée américaine. On l’a déjà interrogée dans nos éditions précédentes et il en résultait cette belle fraîcheur, cet enthousiasme particulièrement saisissant. «Quelle course c’était ! Avec la pluie, c’était très boueux et extrêmement dur mais ce genre de conditions me convient très bien (…) C’était une course assez longue et j’étais vraiment à la limite à la fin, mais je suis vraiment contente de la façon dont ça s’est passé, c’était très amusant», résumait-elle ainsi.
Mais vu d’ici, comment cette belle performance a-t-elle perçue ? «C’est d’autant plus réconfortant que Marie avait souffert que sa saison sur route ne soit pas déroulée comme elle l’avait voulu. Pour les championnats d’Europe à Trente, elle revenait juste d’un stage d’altitude avec son équipe Tormans (NDLR : elle avait pris le 23e rang du chrono et dut abandonner la course en ligne). Plus récemment sur les Mondiaux, la forme était là, mais elle a souffert de problèmes dorsaux sur le chrono et d’un problème mécanique dans la course en ligne (40e et abandon). Elle était découragée. Alors ses bons résultats en cyclo-cross sur les premières manches de la Coupe du monde tombent bien», analyse ainsi Michel Wolter, l’entraîneur national et entraîneur personnel de Marie Schreiber.
Dimanche ses premiers pas étaient encourageants mais mercredi, il a vite compris qu’elle allait réaliser une belle sortie. «Elle aime ces conditions, la pluie, la boue. Et le circuit de Fayetteville permettait de remonter, ce qui n’est pas souvent le cas sur tous les circuits. C’était large, physique, Marie est restée bien placée. Bien sûr, le résultat aurait été encore meilleur si elle était partie devant. Mais après ces deux premières manches, elle se replace déjà. La voilà 59e au classement mondial, elle grappille des places», se réjouit Michel Wolter.
«Ne pas lui mettre trop de pression»
Christine Majerus, la championne nationale, n’a rien raté de cette deuxième manche, d’autant plus qu’il s’agissait d’une répétition des Mondiaux qui se tiendront le 30 janvier prochain dans l’Arkansas. «Elle a fait une belle course, les conditions et le circuit étaient très bien, j’espère qu’elle va pouvoir continuer sur cette lancée et peut-être rivaliser avec les meilleurs espoirs en vue des Mondiaux. Je pense que c’est son objectif comme celui de continuer à progresser. Le mieux, c’est de ne pas lui mettre trop de pression, car elle s’en met assez elle-même. C’est un caractère qu’il faut plus freiner qu’encourager. Elle va dans la bonne direction et elle a montré qu’elle fera son chemin», explique avec entrain Christine Majerus.
Michel Wolter a noté de son côté que le retard de 4’04« concédé sur Lucinda Brand dans une course de plus de cinquante minutes, «ce n’est pas énorme, car la durée du cross était plus longue que d’ordinaire».
La suite, après les trois manches américaines, la verra prendre part au calendrier de la Coupe du monde, essentiellement en Belgique, mais pas seulement. Et puis il y aura les championnats d’Europe espoirs le 7 novembre aux Pays-Bas puis donc les Mondiaux sur ce circuit de Fayetteville. «La catégorie espoirs est riche, on le voit beaucoup de filles finissent dans le top 10 de ces manches de Coupe du monde avec la série élite.». Mais Marie Schreiber est non seulement en pleine progression, mais selon Michel Wolter, la crise sanitaire a peu perturbé l’enfant de Bettborn. «Elle a pu s’entraîner sur route et augmenter son volume», conclut-il en faisant écho à ce qu’on a pu voir en effet mercredi, une capacité à soutenir de longs efforts parmi l’élite.
Denis Bastien