Le coureur de l’UC Dippach retrouve peu à peu son meilleur niveau après avoir traversé une période difficile. Il sera ce dimanche au départ de la Coupe du Monde à Namur.
Il n’est jamais simple de se remettre d’une mononucléose. Tristan Parrotta peut en témoigner. Chez les débutants, il empilait les succès, comme la version cadets de Paris-Roubaix. Malgré un physique affirmé de routier-sprinter, il réussissait aussi à surclasser ses adversaires en cyclo-cross. Puis en 2015, le virus de la mononucléose l’a atteint. Et touché de plein fouet.
«J’avais gagné beaucoup de courses internationales chez les débutants et cela m’a fait drôle d’avoir cette sensation de ne plus avoir de force, d’un seul coup. Mais patiemment, je m’en suis sorti…», indique Tristan.
En avril dernier, on l’a vu batailler sur les routes de Paris-Roubaix juniors où dans le final, il semblait à nouveau à son avantage (21e). Mais une chute l’avait retardé au moment où la course s’était décantée. «Le problème, reprend-il, c’est que je me suis déplacé la hanche sans m’en apercevoir tout de suite…»
C’est ainsi, que Tristan Parrotta a bouclé sa saison avec un abandon au championnat d’Europe qui l’a conduit à déclarer forfait pour les Mondiaux au Qatar. Pas le top.
Depuis son retour en cyclo-cross, il semble avoir enfin retrouvé la bonne carburation. Sa sixième place samedi dernier à Essen dans une épreuve internationale, à 42 secondes du vainqueur, le Belge Jelle Camps, en témoigne encore plus que son succès le lendemain à Préizerdaul dans un contexte plus local où il a toutefois devancé Felix Schreiber, le leader de la Skoda Cross Cup chez les juniors.
À nouveau dans le coup
«Après tous mes malheurs, je commence à obtenir à nouveau de bons résultats», reconnaît-il humblement. Une qualité qui ne lui a jamais fait défaut. C’est aussi sans doute ce qui lui a permis de refaire surface. Et puis il a gardé ce caractère fougueux, déterminé. Ce qui conduit quelquefois Lucien Didier, conseiller de l’UC Dippach à lui demander de faire preuve de patience. «Comme c’était un peu le cas avec Bob Jungels, il faut souvent le freiner. Tristan voudrait trop en faire», sourit l’ancien coéquipier de Bernard Hinault et Laurent Fignon.
Si Christian Swietlik, l’entraîneur national, lui concocte des plans d’entraînement sur mesure, Tristan Parrotta bénéficie en classe sportive à l’INS, de conditions d’entraînement idéales. «Oui, c’est parfait pour s’entraîner. En ce moment, je réduis le volume pour monter en intensité mais après les Mondiaux de Belvaux, on va allonger les séances», prédit-il avec entrain.
C’est évident, il garde un objectif bien en tête. «J’aimerais passer professionnel mais j’ai encore beaucoup de chemin à faire, confirme Tristan. J’ai conscience de faire beaucoup de sacrifices car le cyclisme est un sport exigeant. Par exemple, je ne suis pas les copains qui sortent en ville. Car j’ai conscience qu’on n’arrive à rien sans sacrifices.»
Ce grand fan de Fabian Cancellara qui admirait «sa façon de rebondir après des périodes difficiles», dispose d’un gabarit standard (1,78 m pour 63 kg). Il s’est toutefois visiblement affiné ces derniers mois. «Je pense que je suis a à l’aise sur tous les terrains à condition que les bosses n’excèdent pas cinq kilomètres. Certes, je vais vite au sprint mais je pense que je roule assez bien aussi. »
Si Paris-Roubaix juniors sera l’un de ses objectifs en 2017, à l’instar des manches de la Coupe des Nations et de quelques courses par étapes (Course de la Paix, Tour du Morbihan), il se concentre d’abord sur le cross. Et l’enfant de Kayl licencié à l’UC Dippach mais qui avait débuté au LC Tétange dès l’âge de cinq ans (!) aimerait obtenir un bon résultat dimanche à Namur. «Vu que je partirai en dernière ligne, un top 15 ou un top 10, ce serait parfait pour moi !», conclut-il ainsi. C’est noté.
Denis Bastien