Tenant du titre national chez les masters, Tom Flammang, qui se remet d’une infection au covid-19, relèvera le défi néanmoins, samedi à Ettelbruck…
Voilà une absence remarquée. Tom Flammang qui court chez les masters, alors que son fils Jonah fait ses gammes chez les débutants, n’est plus apparu en compétition depuis le 5 décembre. Toute la famille Flammang a été infectée au covid-19, mais Tom et Jonah se sont remis sur pied à temps pour les championnats nationaux. Tenant du titre dans la catégorie des «vétérans», il s’était imposé en élite en… 2004. Le chef du service des sports de RTL raconte…
D’abord, comment vous sentez-vous?
Tom Flammang : Mieux depuis une semaine. Avec Jonah, on a repris un peu l’entraînement. D’abord avec de la marche. Puis on a repris le vélo tout doucement. Dimanche matin, on est allé reconnaître le parcours d’Ettelbruck. Mercredi, on passera un petit examen médical pour un contrôle cardiaque. Si tout est O. K., on prendra le départ… On fera simplement de notre mieux.
La maladie vous a fortement touché?
Plus qu’imaginé en tout cas, c’était une sacrée aventure. Avec Jonah, il nous arrive encore de tousser un peu près d’un mois plus tard. Mais on a pu s’entraîner. Notamment sur le parcours d’Ettelbruck. Je ne pense pas qu’on souffrira de conséquences, mais c’est clair qu’il vaut mieux ne pas l’avoir…
Alors, ce tricot de champion masters, vous allez devoir y renoncer?
C’est clair que ce sera dur de le garder, oui (il rit). Mon âge (NDLR : 42 ans) n’arrange rien. Au moment du cyclo-cross de Mamer, je commençais à être en bonne forme si je regarde mes valeurs. Je pense que je me serais sans doute retrouvé en meilleure forme qu’en 2019 (là où il avait été sacré à Mersch en repoussant alors son dauphin, Christian Weyland, à 1’40« ). Mais si tu attrapes ce virus un mois avant le championnat, tu te retrouves à l’arrêt. On perd facilement nos acquis. Et tout le corps se met en mode repos. Et j’ai repris du poids. Je vous garantis que les premiers efforts ont fait très mal… De surcroît dans une discipline comme le cyclo-cross. On se met dans le rouge du début à la fin. Si pendant un mois tu ne te mets pas dans le rouge… J’ai fait quelques séances sur home-trainer. Mais au niveau des valeurs, c’est loin de ce que je faisais début décembre.
Malgré tout, que pensez-vous de ce parcours d’Ettelbruck?
Je le pense pas mal du tout. Je pense aussi que c’est un parcours où il peut y avoir des surprises. Car c’est rapide, il n’y a pas beaucoup de boue, peut-être que cela changera avec ce qui est annoncé jusqu’à la fin de semaine. J’ai constaté qu’à la moindre erreur, un incident mécanique, une crevaison, cela peut être fatal. Si au fil des reconnaissances, la boue s’invite, cela deviendra un peu plus technique dans les virages, il faudra avoir les bonnes trajectoires. En reconnaissance, le bac à sable était bâché. Il faudra voir le moment venu.
Ce sera un circuit qui encouragera les courageux
Quels sont vos favoris pour les courses élite?
Des coureurs peuvent se regrouper. Scott (Thiltges) est le favori, mais Raphaël (Kockelmann) et Ken (Conter) ne devraient pas être loin. Et comme je l’ai dit, tout peut arriver. Il n’y a pas de dénivelé, juste un pont à monter. Pour le reste, c’es tout plat. C’est la forme du jour qui va décider. Et puis il faudra voir avec la course espoirs (NDLR : un titre élite et un titre espoirs seront décernés), avec Loïc Bettendorff qui était justement devant Scott dimanche à Hesperange. On peut imaginer qu’un Loïc Bettendorff chez les hommes et Marie Schreiber chez les dames auront en tête d’essayer de gagner cette course. Si tu vois que le titre n’est pas possible, tu te concentres sur le succès de ta catégorie…
C’est ce qui va rendez les deux courses élite intéressantes, non?
Oui, je le pense, ce sera très intéressant chez les dames avec Christine (Majerus), Marie (Schreiber) et Isabelle (Klein) qui ne devrait pas être très loin derrière. C’est intéressant ce mélange élite/espoirs. Il ne faudra pas faire d’erreur sur ce parcours-là. Ce sera un circuit qui encouragera les courageux. Avec les lignes droites de 200 mètres, c’est dur de grignoter un avantage pour celui qui se trouve devant. Et derrière on a du mal à refermer ce trou, surtout si cela devient un peu tactique pour les coureurs qui se trouvent dans un petit groupe où cela peut se regarder. On peut s’abriter un peu dans les roues et après la question se pose de savoir où passer…
Un peu comme cela s’était passé lorsque Scott Thiltges s’était imposé le 19 décembre. Derrière lui, le groupe de coureurs belges ne lui reprenait rien…
Oui, c’est un peu ça qui peut se reproduire si des coureurs se regroupent…
Entretien avec Denis Bastien