Scott Thiltges, qui fut sacré champion national de cyclo-cross en 2017, effectue sa meilleure saison. Il fera forcément partie des favoris, samedi, à Mersch.
Scott Thiltges (27 ans) a déjà connu la joie d’un titre national, en 2017 à Remerschen. Cet architecte qui travaille à Bonnevoie a parfaitement construit sa saison. À une course de la fin (l’épreuve internationale de Leudelange), il reste le solide leader de la Skoda Cross Cup. Il fait donc partie d’un des trois grands favoris qui se dégagent.
Comment se présente ce championnat national pour vous ?
J’ai fait une belle saison, j’ai bien travaillé ma forme. Je pars du principe qu’il s’agit d’une course comme les autres. Il me faudra un peu de chance, une bonne journée. Je ne me stresse pas trop.
Quel souvenir gardez-vous de votre titre acquis à Remerschen en 2017 ?
J’y pense souvent encore, c’était une journée formidable, une formidable organisation avec beaucoup de public. Ce jour-là, j’ai réalisé une course parfaite, sans doute ai-je eu un peu de chance également. Le terrain était très glissant. Je n’avais pas la pression que j’aurai ce samedi car je n’étais pas un favori en 2017. Cela m’avait aidé. C’est un jour que je n’oublierai jamais.
Vous irez reconnaître le circuit de Mersch ?
Non, je n’aurai pas le temps cette semaine donc je le ferai samedi en matinée. Le parcours va encore changer au fil de la semaine avec toutes les reconnaissances. Les repères actuels ne serviront à rien. Je connais le tracé, on a déjà couru sur ce parcours en début de saison et ce sera très différent pour le championnat.
C’est un circuit qui peut vous convenir ?
Je pense que oui, c’est un parcours que je compare à celui de Tétange. C’est un bon parcours selon moi. Il y a également des parties techniques dans la prairie. Je dirais qu’il y a des parcours qui me conviennent moins.
Ressentez-vous le stress monter dans la dernière semaine ?
Bien sûr, c’est une autre course, j’essaie de rester calme mais tout le monde parle beaucoup du championnat.
Dans quel domaine pensez-vous avoir progressé ?
Dans le domaine physique, depuis que je travaille avec mon entraîneur Philippe Gillen, j’ai progressé. Ma saison a été constante, je ne suis quasiment jamais sorti du podium. J’ai bien progressé.
Vincent est sans doute un peu au-dessus de nous deux concernant la tactique. Quant à Lex, il est plus fort au niveau physique.
Quel scénario imaginez-vous pour samedi ?
Il faudra voir selon les conditions. Si c’est très gras, comme on peut s’y attendre, on peut penser que ce sera du chacun pour soi. Si jamais le circuit séchait, on pourrait penser à un petit groupe. Mais je pense que le plus costaud s’imposera.
Avec Lex Reichling et Vincent Dias dos Santos, vous avez dominé la saison. Pensez-vous possible que le titre échappe à l’un de vous trois ?
Normalement non. Mais le championnat reste une course particulière. On peut avoir des problèmes mécaniques. Je pense que les espoirs (Raphaël) Kockelmann et (Loïc) Bettendorff seront sans doute pas mal sur ce parcours physique. Mais, par exemple, un coureur comme Gusty (Bausch), je ne pense pas qu’il puisse venir sur le podium. Sören (Nissen), j’imagine qu’il sera trop fatigué par son entraînement spécifique pour le VTT marathon pour briguer un nouveau titre (il fut sacré en 2018).
Qu’avez-vous retenu de la récente épreuve de Hesperange concernant vos rivaux ?
On a couru ensemble tout au long de la saison et je connais forcément les forces et les faiblesses de mes rivaux. Nous sommes près les uns des autres. Vincent est sans doute un peu au-dessus de nous deux concernant la tactique. Il sait bien gérer la course, comme on l’a vu dimanche dernier. Quant à Lex, il est plus fort au niveau physique.
Les week-ends sont totalement consacrés à ça
Comme Lex Reichling, 2020/ 2021 sera votre dernière saison ?
Oui, c’est ce que j’ai prévu. J’ai confirmé ça à mon sponsor. Je vais voir ce que je ferai ensuite.
Une saison de cross impose beaucoup de sacrifices ?
Oui, ce n’est pas facile, les week-ends sont totalement consacrés à ça. On ne peut pas faire de sorties avec les amis, ni avant la course ni après, car il faut tout nettoyer. Le lundi, c’est le retour au travail et c’est reparti pour l’entraînement. On ne fait pas de pause. Si on est devant, on ressent la pression. J’aime toujours le faire, mais ce n’est pas facile. Et puis, il y a des moments où il faut progresser dans son travail et dans sa vie privée.
Un titre, ça récompense tout cet investissement ?
Oui, bien sûr. Même une victoire dans une épreuve du calendrier, ça permet de donner de la motivation.
Entretien avec Denis Bastien