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[Cyclo-cross] Pit Schlechter dans la peau d’un outsider à Remerschen


Pit Schlechter reste néanmoins un sacré client pour le titre. (Photo Julien Garroy)

Pit Schlechter évoque les championnats nationaux de Remerschen qu’il abordera, samedi, dans la peau d’un outsider.

L’an passé à Hesperange, vous faisiez figure d’outsider avant de briser net votre cadre. Et samedi dernier, vous avez de nouveau déjanté sur ce même circuit. On imagine qu’avec ce nouveau championnat, organisé cette fois à Remerschen, vous avez envie de tourner la page…

Pit Schlechter : Oui, j’espère faire mieux que l’an passé et j’espère que la malchance va enfin s’arrêter. Mais contre la malchance, on ne peut rien faire. J’espère qu’il n’y a aucune fatalité et je me dis que c’est quand même mieux d’avoir des problèmes d’ordre mécanique plutôt que d’en avoir avec sa forme.

Vous expliquiez au début de votre saison que vous deviez jongler avec vos horaires de travail pour vous entraîner. C’est toujours le cas ?

Oui, mais je ne m’en plains pas. Je m’entraîne généralement tôt le matin à partir de 6h, sur route, quand c’est possible. Et je termine à 8h lorsque je commence mon boulot. Tout compte fait, c’est mieux de fonctionner ainsi car tout est fini rapidement. Et alors, je peux me concentrer sur mon boulot (il travaille au Kirchberg dans une société d’investissement). C’est d’ailleurs mon patron, qui prépare des triathlons, qui partage généralement mes séances.

Comment analysez-vous votre saison jusqu’ici ?

Honnêtement, je suis un peu déçu par mes résultats. Je n’ai pas eu de victoire et je n’ai pas non plus de course parfaite. À chaque fois, il y avait quelque chose qui n’allait pas. C’était très frustrant. Au niveau technique, je ne me suis jamais senti à l’aise non plus, alors que je pensais que j’avais fait des progrès. Je ne parle pas des manches de Coupe du monde où je n’ai jamais été dans le coup. Mais bon, lorsqu’on part derrière… Bref, j’espérais mieux faire, mais maintenant, c’est trop tard !

C’est dû à une longue saison sur route ?

Non, je reste persuadé que la route est plutôt un avantage pour le cross. Les meilleurs spécialistes font de la route en été, je ne vois pas ça comme un désavantage. Mais j’avais repris le cross l’an passé après une longue période d’impasse. Je pense que pour pouvoir rouler à fond une heure, c’est difficile.

On se souvient qu’en 2009 à Dippach, alors que vous n’étiez qu’espoir, vous aviez passé un long moment seul en tête, devant les coureurs élites…

Oui, c’est vrai. C’est la preuve que c’est possible (il rit).

Le titre élites, samedi, c’est donc possible ?

C’est difficile à dire. Je dirais que ça va dépendre du circuit. Il peut changer beaucoup en fonction de la météo. Moi, j’aimerais bien que le circuit reste le plus rapide possible.

Vous êtes allé le reconnaître ?

Oui, j’y suis allé cet après-midi (mardi). J’ai trouvé que la première partie est rapide. La deuxième l’est moins. Et il y avait de la boue avec le dégel. Ce n’était pas facile et ça pourrait se compliquer d’ici à dimanche avec les variations de météo annoncées. On ne saura qu’au dernier moment, comment le parcours sera effectivement. Si c’est gras, ce sera physique car on ne pourra pas passer partout à vélo.

Avec ce que vous avez vu cette saison, la logique, ce serait quoi ?

Je pense que le championnat sera très intéressant car, depuis le début de la saison, on remarque que 5 ou 6 coureurs peuvent l’emporter. Presque chaque semaine, on changeait de vainqueur. Beaucoup de coureurs cette année peuvent prétendre au titre. Beaucoup le méritent.

Vous-même, vous sentez-vous dans la peau d’un vainqueur ?

Je l’espère, mais évidemment, je ne suis sûr de rien. Il faudra voir comment la course se déroule.

À quel scénario vous attendez-vous ?

Lex (Reichling) et Scott (Thiltges) vont faire un départ rapide, Gusty (Bausch) mettra un peu plus de temps. Et finalement, je vois plutôt une course d’attente où tout le monde attendra la fin de course. Ce sera tactique, comme chaque année.

Et Christian Helmig, le croyez-vous capable de s’imposer une cinquième fois ?

Il sait se préparer, sinon il n’aurait pas remporté comme il l’a fait les quatre dernières éditions. Christian sait comment gagner. Il reste le favori.

Recueilli par Denis Bastien