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[Cyclo-cross] Pit Schlechter : « Ça se jouera dans le dernier tour »


«C'est une possibilité que je continue le cyclo-cross avec la perspective des championnats du monde 2017 à Belvaux», explique Pit Schlechter. (photo Julien Garroy)

Pit Schlechter est considéré comme un outsider par ses adversaires, pour le championnat national de cyclo-cross qui aura lieu ce dimanche 10 janvier à Hesperange. L’intéressé ne dément pas…

Il s’est décidé tardivement à préparer le rendez-vous… Pit Schlechter, qui avait terminé troisième au classement scratch des mêmes championnats nationaux en 2010, tentera néanmoins dimanche de déjouer les pronostics.

Le Quotidien : Vous avez effectué une telle remontée dimanche, lors de la répétition du championnat sur ce même circuit de Hesperange, que vous avez impressionné bon nombre d’observateurs…

Pit Schlechter : Oui, j’avais perdu pas mal de temps avec ma crevaison survenue dans le premier tour. J’ai remonté progressivement.

Sans cet ennui, pensez-vous que vous auriez pu jouer la gagne?

Je ne sais pas, comme j’étais derrière, il m’a fallu grignoter des places. Lorsqu’on est devant, on gère sa course sur le plan tactique et c’est plus facile de se concentrer uniquement sur sa remontée après un pépin.

Dans tous les cas, vous voilà dans la peau d’outsider pour ces championnats…

Oui, c’est vrai, et le championnat est toujours une course spéciale. Il faudra voir comment mes adversaires vont réagir. Le championnat, ça dure une heure. Ce sera donc deux tours de plus que dimanche passé. Dans ces deux derniers tours, beaucoup de choses peuvent se produire. Maintenant, on connaît les noms de ceux qui seront devant. Tout le monde a fait ses entraînements intensifs pour être dans la meilleure forme le jour J. Ce sera différent de dimanche où les coureurs sortaient tous d’une grosse période d’entraînement.

Depuis votre retour en cyclo-cross, vous êtes apparu souvent à la peine, pas franchement à la place à laquelle on vous attendait. Cela vous a surpris?

Oui et non, car j’avais derrière moi une bonne saison de route mais depuis, je ne m’étais plus guère entraîné à cause des études. Il n’y a pas de secret, si on ne s’entraîne plus beaucoup, alors cela se voit.

Mais vous vous êtes repris depuis…

Oui, j’ai profité des vacances pour bien m’entraîner. C’est totalement autre chose. Cela paye. C’est vrai que j’étais déçu de me retrouver si loin des premiers.

Si on se retourne sur votre jeune passé en cyclo-cross, on se rend compte qu’en 2009 à Dippach, alors que vous étiez espoir, vous terminez deuxième du classement scratch avec l’élite. Et en 2010, sur ce circuit de Hesperange, vous terminez troisième derrière Jempy Drucker et Gusty Bausch…

Ça fait longtemps tout ça… Depuis, c’est vrai que je m’étais concentré sur la route. Je ne suis plus vraiment habitué à courir sur une heure. Je pense que j’ai perdu beaucoup de technique également. Heureusement, le circuit de Hesperange n’en demande pas beaucoup.

Pourquoi avez-vous décidé de revenir dans le cross?

Tout simplement parce que j’habite à dix minutes du circuit. J’y vais souvent m’entraîner. Et comme, à cause de ma dernière année d’études, je n’ai pas le temps d’effectuer de longues sorties d’endurance pour la saison prochaine sur route, le meilleur moyen est de faire des séances courtes, mais intensives. C’est ce que je fais avec le cross.

Vous considérez-vous comme un favori pour dimanche?

Non, objectivement, le favori, c’est Christian Helmig. Il l’a encore démontré dimanche. Et puis je vois bien Vincent Dias Dos Santos réaliser une bonne course, même s’il a perdu un peu de temps dimanche. Il sera là. Comme Massimo (Morabito) et Gusty (Bausch).

Selon vous, le championnat se jouera où?

Dans le dernier tour. Je vois le plus fort lâcher les autres dans la principale difficulté, dans le bois. Ensuite, il faudra tenir jusqu’à l’arrivée sans jamais se relever. À mon avis, les écarts seront serrés.

Et le départ, sera-t-il capital?

Le problème pour moi, c’est que je vais partir en deuxième ligne. Et sur ce circuit, il n’y a pas beaucoup de place pour passer. Je l’ai vu dimanche avec ma crevaison. Cela m’a pris beaucoup de temps pour repasser les coureurs. Et avant ma crevaison, j’étais loin, 17 e exactement, à cause du départ.

Vous voyez-vous continuer le cyclo-cross au-delà de cette saison?

C’est une possibilité, oui. Les championnats du monde 2017 sont au Luxembourg, à Belvaux. Il faudra voir ce que je vais faire après mes études qui vont s’achever en juin. Mais le cyclo-cross demande moins de temps d’entraînement que la route et cela peut me tenter.

Endosser le maillot de champion, vous y croyez?

Ce sera dur, j’espère simplement que cela ne parte pas trop vite pour que je puisse revenir dans le coup si je suis retardé au départ.

Denis Bastien