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[Cyclo-cross] Mathieu Kockelmann aurait voulu partager


En début de course, Raphaël et Mathieu Kockelmann caracolaient en tête. Jusqu’au pépin mécanique du premier nommé.

Dimanche à Ettelbruck, le cadet des deux frères Kockelmann avait l’idée d’offrir le succès à son aîné, Raphaël, malheureusement victime d’un ennui mécanique. Loïc Bettendorff et Ken Conter, toujours leader de la Skoda Cross Cup, ont complété le podium.

Tout roulait presque à la perfection sur le billard du Deich. Les deux hommes de tête semblaient bien partis pour un chrono à deux. Leur générosité brisait la froidure ambiante. Et pour cause puisqu’il s’agissait des deux frères Kockelmann. Raphaël, l’aîné, 23 ans qui court après son premier succès de la saison.

Et Mathieu, le cadet, 18 ans, qui s’est remis au cross pour mieux préparer la route. Inutile de rappeler le CV complet du petit dernier, champion d’Europe juniors de contre-la-montre et couvé par Bora-Hansgrohe. L’équipe allemande de Bob Jungels l’enverra à compter du 1er janvier dans les rangs du Team Lotto – Kern Haus, l’antichambre de la formation professionnelle. Mathieu, c’est l’avenir. Et déjà un peu plus que de simples promesses.

Mais revenons à ce cyclo-cross d’Ettelbruck, si plaisant à suivre. Les frères Kockelmann avaient pensé à tout et notamment à un éventuel succès de Raphaël, malchanceux en début de saison avec des problèmes de dos récurrents. Mais pas à ce petit grain de sable : un bris de roue de Raphaël, malheureusement décisif, car à partir de là, sa belle mécanique s’enraya.

«Le but, c’était de rouler comme on l’a fait avec Raphaël. Je voulais le laisser gagner dans l’arrivée. Ensuite, vers la mi-course, il a cassé un axe sur une roue, je lui ai demandé s’il voulait que je l’attende. Il m’a dit d’y aller, donc de pas l’attendre. C’est dommage, j’étais content à l’idée de lui donner la victoire. Je m’en foutais de gagner en fait, puisque je voulais le remercier de tout ce qu’il a fait pour moi dans la saison. Et je sais que cela lui aurait fait du bien pour le mental. Je le savais en bonne condition. Je voulais juste l’emmener jusque dans la dernière ligne droite», rappellera après coup Mathieu.

Loïc Bettendorff revient bien

Bien sûr, même s’il gardait la tête et les yeux bien devant lui, il s’était retourné et il avait également croisé ses poursuivants au détour des nombreux virages. «J’ai pensé que Raphaël pouvait faire le trou avec Loïc (Bettendorff) et revenir sur moi, mais cela ne s’est pas passé comme ça. Après, il a eu de nouveau un problème», poursuivait-il.

Son succès devenait inéluctable et il ne bouda pas son plaisir de lever les mains vers le ciel. «C’est bien de gagner pour l’ordre de départ des championnats nationaux, afin de me retrouver en première ligne, notait-il ensuite. Si Mats (Wenzel) avait été là, cela aurait été sans doute une autre course encore, mais pour sa deuxième course, je pense que Loïc a fait une bonne course.»

On lui faisait la remarque qu’il était apparu en bonne condition. «Les premiers tours, je ne me suis pas mis totalement à bloc, car je passais les planches à vélo, donc j’allais donc un peu plus vite que Raphaël», confirmait-il.

Le 26 décembre, il s’alignera comme prévu au cyclo-cross de Heusden-Zolder en Superprestige puis il rejoindra Uzès dans le sud de la France pour une semaine d’entraînement sur route avant de revenir pour le cyclo-cross d’Alzingen (7 janvier) avant les championnats nationaux (15 janvier à Mamer).

De son côté, Loïc Bettendorff, jeune sportif de l’armée qui vient de valider avec brio ses examens, revient très vite au premier plan en dépit d’un manque d’entraînement spécifique. Le coureur de l’équipe Riwal raconte : «Il me manque encore beaucoup d’entraînement, mais ce parcours rapide me plaît bien et cela déjà mieux qu’à Préizerdaul (NDLR : dimanche dernier). J’ai eu un bon départ et ensuite, je suis remonté. Cela fait du bien mentalement. J’ai encore une semaine à l’armée et je pars du 25 décembre au 11 janvier aux Grandes Canaries pour rouler. Je serai de retour pour le championnat national…».

Enfin, Ken Conter savourait sa troisième place. «Ce n’est pas mal, j’avais de bonnes jambes et un bon rythme dès le début. J’ai fait ma course et je suis content de cette troisième place», confessait-il ainsi.