Après son succès à Cessange, Lex Reichling a remis ça hier. Même si Gusty Bausch, son adversaire le plus coriace a été malchanceux, le coureur de Préizerdaul a mérité de savourer un succès indiscutable.
Longtemps, la course est restée indécise. Jusqu’au moment où Lex Reichling démarra. Il restait deux tours de circuit, mais rien n’allait perturber le coureur de Préizerdaul. D’autant plus que Gusty Bausch chuta.
Si son succès à Cessange avait mis du temps à se dessiner, cette fois, Lex Reichling a eu bien le temps de se préparer. Car à partir du moment où il se dressa sur les pédales dans la longue montée asphaltée du parcours de Warken, une difficulté assez ahurissante, faisant passer tous les autres secteurs du circuit pour des aimables amuse-gueules, ses adversaires décrochèrent pour de bon. Il restait alors un peu moins de deux tours à avaler.
Seul Gusty Bausch, auteur d’un départ poussif mais parfaitement remis d’aplomb, aurait pu contester la supériorité manifeste de Lex Reichling.
Mais le coureur de Brouch, resté sur deux succès consécutifs (Mamer et Préizerdaul) allait chuter dans le sous-bois qui suivait. Allongé dans une fôret de sapins une bonne dizaine de secondes face contre terre, le coureur de Brouch qui allait changer de vélo dans la foulée, se retrouvait en quelques secondes, hors circuit. «Dommage, j’ai touché une racine», expliquera-t-il après coup.
Bref, plus personne n’allait remettre la main sur le grand Lex Reichling, parti pour recueillir une nouvelle parcelle de gloire. Même ses adversaires l’admirent sans y être contraints un pistolet placé sur la tempe : c’était lui le plus costaud hier à Warken où ses qualités athlétiques firent merveille. Il termina donc à la manière d’un routier qui vient à bout d’un chrono. Il restait tout en maîtrise, mais en ne laissant rien échapper de sa puissance.
Évidemment vue ainsi, la confrontation des meilleurs coureurs luxembourgeois qui va se poursuivre jusqu’au prochain championnat national de Schengen, vaudra le détour. Quand bien même leurs programmes vont quelquefois s’entrecroiser. Dimanche, encore ils étaient pas moins d’une demi-douzaine à lutter longtemps en tête de course.
Départ canon de Pit Schlechter
Prenez le cas de Pit Schlechter. Une mouche l’avait piqué et il avait décidé d’entrée d’enterrer tout le monde sur la partie routière, en bosse donc. Dès lors, Lex Reichling s’était appliqué à recoller les morceaux. Et ainsi de suite. On vit carrément un minipeloton se reformer à chaque tour. Gusty Bausch régalait l’assistance dans la prairie quand Pit Schlechter s’essoufflait. Ce dernier mit du temps à s’en remettre.
On retiendra néanmoins que le coureur estampillé Leopard est parvenu à retrouver en fin de course un second souffle. Mais bien sûr, il était trop tard. Avec Lex Reichling qui est resté dans le même tempo, c’est sans doute Pit Schlechter qui s’est montré le plus impressionnant. Au début et à la fin. On attendra donc encore pour savoir s’il est capable, ou non, de fournir un effort constant. «Sur une heure de course», souriait-il après coup. Car, c’est vrai, un championnat national dure une heure et non 50 minutes. La nuance est importante.
Lex Reichling sans trembler
De toute façon, Lex Reichling qui est passé en force, a confirmé toutes ses qualités. Il ne boudait donc pas son plaisir de raconter sa course. «J’aime ce parcours de Warken, mais avec cette montée routière, je craignais que Pit Schlechter ne soit le plus fort. C’est pour ça que je suis resté vigilant lorsqu’il est parti. Ensuite, nous étions longtemps six coureurs ensemble. J’avoue que j’ai livré une course d’attente, un peu sur la défensive. Puis j’ai accéléré lorsque je me suis retrouvé en tête avec Gusty (Bausch). Puis d’un coup, je ne l’ai plus vu. Il est tombé? Ah, c’est pour ça, que le trou s’est vite creusé…», expliquait-il ainsi.
Quoi qu’il se soit passé, le valeureux coureur de Préizerdaul appréciait le moment présent. «Je suis satisfait, c’est évidemment bon pour le moral. J’avais beaucoup dans la semaine et malgré tout, je m’impose. Je me sens bien et c’est appréciable dans la perspective des championnats nationaux puis des championnats du monde qui sont mon grand objectif», poursuivait Lex Reichling qui s’était donc imposé sans trembler.
Samedi prochain, on le verra du côté de Rumelange. Et lundi, il prendra la direction de Dagmersellen (Suisse) pour une épreuve internationale de catégorie 2.
Puis avant le rendez-vous de Schegen, il enchainera les cross de Hesperange (31 décembre) et de Pétange (1er janvier), histoire de rester dans le coup dans cette fameuse Skoda Cross Cup dans laquelle il demeure pour le moment le rival le plus affirmé de Gusty Bausch, dont on notera la deuxième place hier, malgré ses pépins…
Denis Bastien